Chapitre 13: Le passé d'Haru

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Salutation à vous cher lecteur!
Merci pour vos commentaires. Je m'excuse pour votre pauvre petit cœur brisé, mais rassurez-vous, pas de coup fourré pour Deku dans ce chapitre. On le laisse au repos, le pauvre, et vos petits cœurs aussi!
Merci à vous d'être fidèle et de continuer à me lire!
Bonne lecture :)



- Pourquoi tu m'as emmené ici? demanda Hirito. C'est pas la chose la plus intelligente que tu aies faite.
Haru lui lança un regard noir, lui intimant de fermer sa grande gueule.
Il se laissa tomber sur la chaise de la cuisine, tout aussi perplexe que son frère.
Ça, pour être con, il était sacrément con.
Mais il n'imaginait pas que la journée se déroulerait de cette manière.
- J'imaginais que tu aurais des questions, et que tu serais complètement traumatisé, et que tu ferais sûrement une connerie à la manière du festival sportive, comme le pauvre petit imbécile que tu es.
Le petit vert haussa un sourcil, mais le releva pas l'insulte.
- Tu as soif? lui demanda simplement le blond.
Hirito étouffa un rire amer.
- C'est vrai que c'est la situation propice pour boire Haru! Après avoir découvert la semaine dernière que j'avais un frère jumeau qui est un vilain et qui a enlevé ma petite sœur, mon père déboule à son propre enterrement alors que j'étais persuadé de l'avoir buté par inadvertance.
Il ria franchement, cette fois.
- T'es dingue, Hirito. soupira Haru.
- C'est ce monde qui est dingue. répondit le plus petit, le regard vide.
Il s'arrêta un moment pour reprendre ses esprits.
- Je veux bien un coca, sinon.
Haru soupira à nouveau.
C'est tout ce qu'il savait faire ou quoi?
Il s'approcha du frigo pour sortir une cannette au frais.
- Tu m'as emmené chez toi alors que je suis dans le plus grand lycée super héroïque du pays. Toi, qui est un vilain. C'est pas très malin, ça, hein? Je pourrais aller te balancer à l'instant même.En plus, tu n'arrêtes pas de me sauver la vie. Est ce que tu sais que tu es le vilain le plus mauvais et le plus pathétique que j'ai jamais rencontré?
- T'as décidé de me faire chier, Hirito, ou t'es juste né en étant un emmerdeur? Excuse-moi, je ne m'en rappelle plus, tu vois, étant donné que tu m'as cramé la face quand on avait quatre ans!
Hirito le regarda, abasourdi.
Puis il s'autorisa un léger sourire, qu'Haru lui rendit.
Alors, c'était ça, avoir un frère?
- Bon, sérieusement. reprit le blond. Je pourrais dire la même chose que toi. T'as passé les derniers événements à chialer et finir à l'hosto. Il va falloir t'endurcir, mon grand. Et puis je ne suis pas con, si tu avais voulu me balancer, ça fait longtemps que tu l'aurais fait.
- Et si tu me racontais enfin la vérité, au lieu de me charrier?
Haru se décida enfin à se rasseoir, et plongea ses yeux dans ceux de son frère.
- Bien. commença-t-il. J'imagine que tu as raison. Je ne sais même pas par où commencer.
- Commence pas le début. Par ce qui est arrivé il y a 10 ans. l'encouragea-t-il
- Tu dois savoir déjà que je n'ai aucun souvenir de cette nuit-là. Rien que des bribes abstraites et très lointaine. Comme si tout ça n'était qu'un rêve. Quand je me suis réveillée, je ne me souvenais plus de rien. Ni de ma vie passé, ni ma famille, ni même mon propre prénom. J'avais 4 ans, et j'étais qu'un gamin paumé. On m'a dit qu'une bagarre entre hero et vilain avait mal tourné, et que j'avais été blessé pendant l'attaque. Qu'il y avait eu beaucoup de morts. Que mon père était un hero qui n'avait pas su défendre sa famille. On m'a dit qu'il nous avait abandonné, moi, mon frère, ma sœur, et mon autre papa pour partir combattre un autre vilain. C'était un combat qui allait faire avancer sa carrière. Ils m'ont dit que mon frère jumeau et ma petite sœur avait péri pendant cette attaque. Que le chef du gang était venu se venger de mon hero de père. C'est tout ce que j'ai jamais su de lui. Je n'ai jamais cherché à connaître ni son nom ni son visage. On ne me l'a pas caché, non, c'est moi qui ai refusé toutes ces informations. J'ai juste commencer à faire un blocage. J'ai commencé à détester les héros. J'ai été conditionné pour depuis tout petit.
Il marqua une pause, les yeux baissés.
- Puis, quelques jours après, on est venu me voir pour me dire qu'on avait retrouvé mon autre papa et qu'on essayait de le sauver. Un homme est venu, il m'a parlé d'une voix douce et m'a demandé: Est ce que tu veux qu'on sauve ton papa, Haru? Que voulais-tu que je lui réponde? Il m'a dit que tout travail demandait salaire, et qu'il sauverait mon père, à condition que je lui rende quelques services, à l'avenir. J'ai répondu oui, bien évidemment.
Hirito avait le souffle coupé, attendant la suite de l'histoire.
Il ne put s'empêcher de poser la question qui le taraudait.
- Pourquoi toi? Pourquoi un enfant?
Le regard du blond se fit triste.
- Ça, c'est une question à laquelle je n'ai eu la réponse que bien plus tard. Très récemment, en réalité et c'est la base même de notre histoire commune. Cette simple question est la réponse à tout ce qui s'est passé jusqu'à ce jour, et tout ce qui arrivera.
Il regarda à nouveau son frère.
- La clé de tout ça, c'est nous, Hirito. Toi, Hope et moi. Mais il faut que tu écoutes la suite de mon histoire pour comprendre. Alors ferme ta gueule et arrête de m'interrompre.
Hirito posa la main sur sa bouche, mimant une fermeture éclair qui se fermait.
- Bref. Ils ont eu beaucoup de mal à ramener papa. Il était salement amoché, lui aussi, il était même carrément plus que ça. J'avais l'impression qu'il était carrément mort! Mais il a fini par se réveiller, et il a dit que tout irait bien pour moi maintenant. Ils lui ont longuement parlé, et au final, on est resté auprès des vilains, on a intégré entièrement l'organisation.
Il marqua une courte pause, comme si il s'apprêtait à aborder le cœur de l'histoire.
- Maintenant que tu as les bases, tu vas me poser plein de questions comme: pourquoi vous n'avez pas fui? Tu ne t'es jamais posé de question sur cette sombre histoire foireuse d'attaque de hero? Pourquoi Izuku Midoriya, le hero numéro 1, le symbole de la paix, le hero du peuple, a-t-il basculé vilain sans même se défendre, condamnant son fils à son vie misérable sous terre? Abandonnant ses enfants?
Il scruta la réaction de son frère, lisant la confirmation dans ses yeux.
- Eh bien figure toi que je me suis posé toutes ces questions que bien trop récemment. En réalité, quand j'ai découvert que tu étais en vie. Autant te dire que tout ça est autant nouveau pour moi que pour toi. Ne te méprends pas, je lui en ai parfois voulu, mais j'ai compris bien trop tard la triste réalité de ce qu'il avait fait pour nous. Juste après le championnat, j'ai commencé à fouiller, à me poser des questions sur la vraie nature de cette histoire. Sur toi, sur Hope, sur papa, sur tous les héros concernés pour découvrir qu'on me mentait depuis le début.
Il souffla, la voix tremblante.
- Je ne sais pas comment te dire ça, Hirito...
Avant qu'il n'ait le temps de continuer, il tendit l'oreille.
Une porte claqua dans l'allée.
La maison était reculée et isolé, ça ne pouvait être qu'une seule personne.
Hirito n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passe, il sentit Haru prendre violemment son bras et l'entraîner à l'étage de la maison.
Ils montèrent 4 à 4 les escaliers et le blond le balança quasiment dans une petite pièce qui semblait être sa chambre.
Il posa un doigt sur ses lèvres, lui intimant de se taire, et descendit aussi vite qu'il était monté.
Il scruta un moment la petite chambre.
Il fut un peu étonné. En effet, elle était pleine de lumière. Le lit était défait, la couverture gisant à terre. Quelques photos trônaient sur son bureau.
Il toucha une photo du bout des doigts, où le petit blond était bien plus jeune, dans les bras de leur père.
Ils souriaient.
Ils avaient l'air heureux.
Une peluche était fébrilement posé sur le lit. Il ouvrit grand ses yeux quand il la vit de plus près.
C'était un petit chat. Ça lui arracha un sourire.
Parce qu'il avait exactement le même.
A la seule différence que celui d'Haru avait un ruban rouge alors que le sien avec un ruban vert.
Cette chambre était tellement...normal.
Si ressemblante à la sienne.
Ce n'était clairement pas le repère d'une âme obscur.
Et cette photo.
Son père n'avait clairement pas le sourire d'un vilain.
Alors comment tout ça avait pu déraper à ce point?
Hirito ouvrit lentement la porte, sa curiosité l'emportant sur sa raison. Il avança à pas de loup, croisant les doigts pour que le parquet ne grince pas.
Il s'assit au bord du mur, à l'angle de l'escalier.
C'était parfait.
Il voyait absolument tout ce qu'il se passait.
Il fronça les sourcils.
Haru se tenait un peu à l'écart, la mine triste.
Son père était dos à lui, le bassin collé à l'évier de la cuisine.
Il semblait frotter ses bras, comme pour effacer quelque chose. Il était secoué, la tête baissé, tandis qu'il frottait à s'en arracher les bras.
Hirito se sentit mal, soudainement.
Ce comportement lui était familier.
Trop familier.
Il avait ressenti la même chose au festival.
Cette sensation terrible et destructrice de se sentir sale, pitoyable, minable.
Est ce que son père ressentait ça, lui aussi?
Et d'où pouvait-il venir? Ses vêtements étaient couverts de sang.
Il avait tellement envie de descendre, d'aller le voir, de faire quelque chose!
Mais il ne pouvait.
Haru lui faisait confiance.
- Papa..commença le petit blond.
Il posa sa main sur l'épaule du plus vieux.
Ce dernier se retourna, au bord des larmes.
- Ça va, mon ange. Tout va bien.
Il ouvrit grand ses bras, dans lesquels Haru se réfugia.
Leur père passa sa main dans les cheveux du plus petit, d'un geste protecteur.
- C'est dur, des fois. Mais tout va bien. Ça va aller.
- Tu devrais tout arrêter, papa, tu crois pas? T'as assez donné ces 10 dernières années.
Il lui fit un sourire triste.
- C'est bientôt derrière nous, tout ça, mon chéri. On touche bientôt au but. Je te promets qu'après, tu pourras passer à autre chose. Tu as faim?
Haru se détacha de l'étreinte, observant leur père.
Il ne répondit pas à la question.
- Tu ne vas pas y retourner, hein? Pas ce soir, quand même? lui demanda-t-il la voix grave et sévère.
- Haru...soupira leur père.
Hirito pouvait voir son frère serrer les poings, qu'il abattit sur la table.
Tiens.
Ce comportement colérique lui rappelait quelqu'un.
Décidément, les chiens ne font pas des chats.
- C'est toujours pareil avec toi! hurla le blond.
Deku souffla.
- Calme toi, Haru. On en a déjà parlé, non?
- Non, papa! Le problème, tu vois, c'est que les moindres mots qui sortent de ta bouche sont remplies de putain de mensonge!
Le visage de leur père se métamorphosa.
Son expression se fana pour devenir absolument neutre.
Ses yeux perdirent leur éclat et toute émotion se supprima.
Hirito était troublé, choqué.
Il sentit l'atmosphère se tendre.
L'homme qui était en bas n'avait plus rien de celui qu'on lui avait décrit.
Deku se laissa tomber sur la chaise du salon, les yeux rivés sur un jeu d'échec qui traînait là.
Haru comprit immédiatement son erreur, et recula de quelques pas.
Le plus grand commença à bouger quelques pions, au hasard, du moins il lui semblait, sans trahir la moindre petite émotion.
- Les pions sont en place, mon ange. Ce sera bientôt terminé. répondit-Il d'une voix monotone.
Puis il quitta la maison.
Il se retourna néanmoins une dernière fois, sur le pas de la porte.
Il ne pipa pas un mot.
Son regard ne se tourna pas vers Haru.
Non.
Son regard vert émeraude croisa celui d'Hirito, pourtant invisible.
Un sourire naquit sur ses lèvres.
Puis il s'en alla.
Hirito était pétrifié.
Comme une statue.
Comme la victime de médusa.
Les yeux de son père lui firent penser aux serpents qui se dressaient sur la tête du monstre.
Aussi vert.
Aussi intenses.
Haru le tira de ses pensées.
- Ramène-toi, abruti.
Le dit-abruti s'exécuta, encore choqué.
- J'ai pas le temps de tout t'expliquer. Mais ce que tu as vu aujourd'hui, c'est un de dernier éclat de lucidité qu'il reste de notre père. Pose pas de questions. Tout ce que je peux te dire, c'est que quelque chose de grave se prépare. Et qu'on aura très peu de chance de sauver notre père. Alors dégage d'ici, ne dis surtout rien à personne, et attends mon signal, d'accord?
Hirito le regarda, abasourdi et les yeux ronds comme des soucoupes.
Ça faisait beaucoup d'ordre et absolument aucune réelle réponse.
- Qu'est ce que je peux faire, Haru?
- Attendre, Hirito. Attendre.
Il se leva et fouilla un instant dans un sac à dos près de l'entrée.
Il en sortir une grosse enveloppe, qu'il tendit au petit vert:
- Tout ce que tu as besoin de savoir est là dedans.
Hirito s'apprêta a sortir, lorsqu'il le retint une dernière fois.
- Prend soin de toi, petit frère. Et veille sur Hope.
- Compte sur moi. Et toi, veille sur papa.
Il lui offrit un dernier sourire avant de sortir de la maison.



Katsuki était allongé, le regard vide, observant le plafond.
Il faisait terriblement chaud, et il avait versé absolument toute son eau sur les feuilles de Deku.
Deku.
Il ne voulait plus l'appeler comme ça.
Non. Deku signifiait trop de chose. Ce surnom était la base même de leur histoire.
Il détestait ce nom, maintenant.
C'est comme si il lui brûlait les lèvres.
Il entendit la porte s'ouvrir.
Il se retourna contre le mur, et s'enfonça au plus obscur de la cellule, pour ne pas voir l'homme qui allait entrer.
A sa grande stupeur, les pas n'étaient pas ceux d'un chat.
Non, les pas étaient plus légers, plus brusque, tentant de se rendre discret.
Katsuki se releva brusquement.
Il était sûr que ce n'était pas son connard d'ex mari.
Non.
Le nouvel arrivant était une nouvelle arrivante.
Il la reconnut immédiatement.
- Haruki? murmura Katsuki.
La concernée sursauta, puis se retourna brusquement vers son professeur, comme si elle venait d'être prise en flagrant délit.
- Haruki qu'est ce que tu fais là bordel?
La gamine ne sut quoi lui répondre.
- Mr Bakugo..souffla-t-elle.
Il attendit qu'elle parle, mais elle ne pipa pas un mot de plus.
- T'as intérêt à avoir une putain de bonne explication gamine.
Elle tourna, la tête, gênée.
- Attend...comprit enfin Katsuki, ne me dis pas que....
il ne put terminer sa phrase.
C'était irréel.
Comme toute cette histoire.
Totalement dingue.
Il se laissa tomber à terre et pris sa tête entre ses mains.
Comment allait-Il annoncer ça à Eijiro?
Un cauchemar, c'était un cauchemar.
- Pourquoi, Haruki?
La petite fille était affairée sur le bureau, comme si elle cherchait quelque chose.
- C'est quoi, tes motivations, putain? insista le hero.
Elle s'arrêta une seconde, pour regarder Ground Zero.
- L'amour, Mr. Bakugo. C'est ce qui nous fait faire des choses irresponsables, n'est ce pas?
Elle se figea, comme si elle avait trouvé quelque chose.
Une seringue.
La même seringue qu'on venait lui injecter tous les soirs.
Du moins c'est ce qu'il pensait.
Il avait déduit que cette seringue était la raison pour laquelle son Alter ne fonctionnait plus.
Avant même qu'il n'ait eu le temps de l'en dissuader, elle s'injecta profondément la seringue dans le bras.
- Mais qu'est ce que tu fais! hurla Bakugo.
Elle ne lui répondit pas immédiatement, se contentant de jurer entre ses dents.
- Fermez-là, monsieur Bakugo. Vous allez nous faire griller.
Elle ouvrit la seringue pour combler le manque de produit par de l'eau.
Katsuki comprit enfin ce qu'elle faisait.
Elle était en train de trafiquer la seringue pour qu'il puisse récupérer son alter.
Il ferma les yeux un instant.
- Dans quel camp tu joues, Haruki?
- Et vous, Mr Bakugo? Dans quel camp est ce que vous jouez?

Elle sortit de la pièce, sans lui accorder une réponse de plus.

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