partie5

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Qui étions nous pour écourter un cursus vital?
Alors que cette question me tourmentait l'esprit, le docteur light me demanda d'installer la deuxième patiente qui portait un fœtus de quatorze semaines environ.
Selon le médecin, elle avait déclaré être tombé enceinte d'un père de famille qui, de surcroit était<< un homme de Dieu>>, connu et respecté de la ville. Elle aurait demandé d'intercéder en sa faveur afin de lui permettre d'avoir enfin un mari après plusieurs déceptions. Les rencontres de prières et de jeûne cédèrent finalement place à une idylle. Tombée enceinte, la jeune dame se serait confiée au << serviteur de Dieu>> qui sembla être responsable au début avant de s'en laver les mains par la suite.
Déçue et abandonnée à elle- même, elle décida d'avorter avant d'y renoncer. Elle laissa grandir le fœtus qui finit par atteindre quatorze semaines. Pendant ce temps, elle reçut plusieurs fois la visite de << l'homme de Dieu>> qui vint lui rappeler tous risques qu'ils couraient tous les 2 en gardant cet enfant. En effet, selon lui, ils risquaient d'être disciplinés et il perdrait tout le prestige qu'il avait dans sa famille, auprès de ses fidèles et dans sa localité. Il lui aurait également remis un chèque d'une grande valeur en promettant de prendre en charge tout ce que cette intervention pourrait ultérieurement engendrer comme conséquences.
C'est donc dans ce contexte qu'elle avait décidé de venir solliciter les services de notre clinique.
Le docteur light proposa quelques méthodes d'avortement à la fille et celle ci opta pour l'induction. Suivant cette méthode, nous lui administrâmes alors une injection qui avait pour but de déclencher le processus d'accouchement. La suite, le médecin me l'avait expliquée... Elle devait s'attendre après 24h à des contractions qui pourraient être aussi douloureuses que celles ressenties lors d'un accouchement. Il lui demanda de revenir après l'expulsion afin de nous permettre de vérifier si d'éventuels résidus, de provoquer à la longue des infections, ne seraient pas restés dans l'utérus.
Tout au long de cette intervention, je ne bronchai point. A la fin, je n'eus que l'occasion de souhaiter une bonne nuit au docteur avant de quitter la clinique. Sur le chemin du retour, je déambulai en revivant tous les instants vécus lors de 2 prestations médicales que nous venions d'achever. Une fois à mon domicile, je passai directement au lit sans manger ni boire car ni la faim ni la soif ne semblaient avoir place dans mon organisme. Je pris le présent que m'avait offert mes parents et eus honte en regardant l'image de mon maître Hippocrate qui semblait me fixer. La nuit d'insomnie céda place à des cauchemars qui plongèrent dans mon esprit dans une situation infernale. Le docteur light avait remarqué tout le frisson qui m'avait emballé et le lendemain, il m'invita à son bureau. Alors une conversation s'installa entre nous.

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Condamnés à ne jamais naître (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant