partie 8

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Avec ces acquis, j'avais finalement ouvert un compte en banque et prévu qu'après mon stage à la clinique healthy, je me paierais un stage de renforcement de capacités à l'extérieur. Je n'avais qu'un peu plus de cinq mois à passer dans cette clinique pour parachever mon stage et je m'appliquais.
A l'expiration de ce moment aux côtés du docteur light, je reussis à obtenir un stage de trois mois auprès d'un spécialiste en chirurgie obstétricale dans une capitale occidentale. Bien que la séparation fut difficile, je devais partir et je partis. Là encore, c'était une nouvelle école. Outre le renforcement des capacités en chirurgie obstétricale et en prise en charge des femmes enceintes, j'assistais aussi aux séances d'interruptions volontaires de grossesses. Je me souviens encore que, deux semaines avant la fin de mon stage en France, j'avais été affecté à la direction de la santé de la reproduction où j'avais découvert une méthode contraceptive et une méthode abortive. Il s'agit du stérilet et de la RU 486.
En effet, le stérilet est un tout petit objet en matière plastique avec un manchon en fil de cuivre de forme variée que l'on place dans l'utérus de la femme. Cet objet ne permet pas d'avorter mais à pour rôle d'empêcher la nidation c'est-à-dire que l'œuf se fixe sans l'utérus.
Quant à la RU 486 qui est une myfégine, c'est une pilule qui est utilisée entre la cinquième et la sixième semaine de grossesse. Il s'agit en effet d'un anti progestérone stéroïdien.
Un mardi du mois de juin, je regagnai fièrement mon pays, content de mes acquis, persuadé d'avoir acquis des connaissances plus ardues en santé de la reproduction. L'envie croissant de mettre en pratique ce que j'avais appris me poussa à vider mon compte bancaire pour aller louer un appartement qui devait me servir de clinique privée.
D'accord ux mois me suffirent pour aménager les lieux et équiper ma clinique avec un personnel composé de six agents: la sécrétaire, une aide-soignante, deux infirmiers, un assistant et moi-même. La seule chose qui restait était de donner un nom à la clinique. Je la baptisai mariam en hommage à ma grande mère qui portait ce nom mais que j'avais perdu très tôt.
Après son enregistrement auprès des autorités, ma clinique est toujours restée fonctionnelle. Les patients étaient peu nombreux au début et je n'avais aucun cas d'interruption volontaire de grossesse. Je ne me plaignais pas trop, conscient du fait que le début de toute chose est toujours difficile. Six mois passèrent et je me contentai des cas de médecine générale. Mes clients étaient toujouts satisfaits des soins, si bien qu'ils me référaient également les leurs.
Un matin, je vis assise sur le banc de consultation, une fille d'environ dix-sept ans qui avait mauvaise mine. Après avoir reçu les deux premiers patients qui étaient venus avant elle, ma sécrétaire me l'introduisit. Comme d'habitude, je l'écoutai patiemment.
Selon ces termes, elle aurait été violée par un de ses cousins depuis près de quinze semaines. Depuis lors, elle n'avait plus eu ses menstrues( règles). Elle aurait fait un test de grossesse qui se serait révélé positif. Le test de confirmation que je lui fis faire donna le même résultat. Inquiète, elle aurait informé le cousin qui lui aurait immédiatement conseillé un avortement. Selon la jeune fille, si elle en parlait à ses parents, ce cousin orphelin qui vivait avec eux dans la maison risquerait d'être sévèrement puni. Par ailleurs, cet acte incestueux serait très mal vu par leur entourage.
Je voulus avoir préalablement une autorisation parentale puisqu'il s'agissait d'une mineure, mais la jeune fille était réticente. Si je ne pouvais pas l'aider, me répétait-elle, je n'avais qu'à le lui dire pour qu'elle sollicite les services d'un autre médecin.
Après de longs moments de réflexion, je décidai à procéder à l'interruption volontaire de cette grossesse surtout qu'il s'agissait d'un cas d'inceste. C'était la seule manière de la libérer de ce souci qui semblait hypothéquer sa vie scolaire et son équilibre psychologique. Après les examens obligatoires, je lui prescrivis deux produits. La prise de ces médicaments devait déclencher le processus d'ouverture du col utérin. Je demandai à la patiente de revenir dès que les saignements auront débuté.

Condamnés à ne jamais naître (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant