Subitement, elle cria d'effroi:<<...ils reviennent... L'un après l'autre, un,...deux,...trois,il est déjà grand, presqu'un homme ... Quatre, cinq... celui-là est resté tout petit...six...sept ...huit, lui n'a plus ses jambes mais il bouge encore...il est en deux morceaux et il saigne... Onze,..douze..quoi? Pourquoi vous n'avez pas d'yeux?>>. Elle tentait en vain de se lever et devenait de plus en plus angoissée et troublée. On aurait bien cru qu'elle était à portée de captivité. Soudain, devenant de nouveau enragée, elle se mit à hurler:<< partez,... Ne me touchez pas ..allez vous-même!...>>.
Dans ce délire et ce traumatisme inconscient, nous nous évertuâmes à lui administrer quelques doses de tranquillisants qui la maintinrent couchée mais les saignements devenaient de plus en plus important et dangereux.
Pendant qu'elle se débattait et jurait, la pauvre femme recommença, encore à demi anesthésiée, à compter :<<il reviennent un...deux...trois ..quatre...cinq ..six ..sept ..huit... Treize>>. Après avoir écouté une réligieuse, assistante sociale dans le centre et proche de la famille de la femme, nous comprîmes qu'en réalité, elle revoyait tous ses avortons revenir..elle revoyait ses enfants dont les têtes furent broyées, les bras coupés, les jambes morcelées... Revenir à elle comme pour lui dire dans la douleur: << tous peuvent être nos bourreaux mais pas toi, même ..; nous n'avons pas demandé à être conçus et la tragédie que tu nous fais subir nous procure autant de douleur que de mélancolie...>>.
La pauvre femme continua cette passion pendant 3 jours et 3 nuits. De notre côté, nous poursuivîmes les soins adéquats pour remédier à sa souffrance. Mais le quatrième jour,elle demanda à parler à un prêtre. Les sœurs firent appel au vicaire de la paroisse qui arriva quelques minutes plus tard. Dès que celui ci fit son entrée, elle se confie à lui très calmement en ces mots:<< ils sont treize oui! Laissez-moi aller en enfer...>>.
Ces mots forts de douleur et de dépression l'accompagnèrent progressivement vers la mort. Elle ferma les yeux pour toujours. Selon ces termes, son premier avortement avait toûché des jumeaux. Ce moment me marqua et je me posai mille et une question : est-ce à dire qu'à trente ans, elle expulsait déjà son treizième enfant ? Pour qu'elle raison? Tout celà picotait ma conscience sans cesse. Cette nouvelle expérience me troubla profondément et je passai au moins trois jours sans programmer d'intervention chirurgicale. Une semaine passa. Je reçus plusieurs patients mais je me souviens encore parmi ceux-ci d'une jeune fille qui avait été emmenée en urgence vers ma clinique. La sécrétaire m'avait fait appel alors que j'étais en rendez-vous avec mon architecte... Qu'y avait-il de si important ? Pour le savoir, cliquez sur la petite étoile et abonnez-vous à moi.. max de commentaires que ce soit en privé ou en public... Gros bisous 💋💕💕💋
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Condamnés à ne jamais naître (Terminé)
Teen FictionPourquoi ? Ce mot a huit lettres qui fait vaciller les esprits... L'on se demande le pourquoi la nature s'acharne sur nous alors qu'on a demandé une seule requête : VIVRE. Vivre, écrire son histoire, laisser ses traces... Plonge toi dans l'univers d...