partie 17

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A ma sortie, elle s'approcha de moi, me salua poliment et me supplia de lui accorder quelques minutes. Je lis la désolation sur son visage et décidai de l'écouter. En effet, elle portait une grossesse de quatorze semaines et sa décision de se faire avorter résultait de trois raisons : d'abord, elle était dans une école de formation professionnelle où il était interdit aux filles de tomber enceinte pendant leur formation, au risque d'être exclue. Ensuite, cette grossesse avait pour auteur un de ses camarades de classe qui avait décliné sa responsabilité. Il aurait estimé être certain de ne pas être son seul partenaire et lui aurait pour ce faire demandé d'aller chercher l'auteur de sa grossesse. Enfin, à dix-sept ans, elle avait peur de la réaction de ses parents car ceux-ci n'accepteraient point voir l'avenir radieux de leur fille être brisé par une grossesse inopportune. Après un entretien de près d'une heure d'horloge, je lui dirai un rendez vous pour le lendemain matin.
La nuit fut encore plein de cauchemars, mais je me réveillai aux alentours de huit heures. Je surpassai la paresse qui semblait me gagner et fis l'effort de conduire mon véhicule jusqu'à la clinique. Alors que je m'apprêtais à garer ma voiture, je vis de loin la jeune fille assise sous un arbuste. Elle vint me saluer et me rassurer qu'elle m'attendait depuis une demi-heure environ. Je lui demandai de me donner le temps de vérifier certaines choses avant de l'appeler.
En réalité, je n'avais pas du tout envie de répondre à sa sollicitude mais elle semblait me harceler. Je finis par l'appeler afin de lui éviter d'aller se faire avorter traditionnellement.
Comme pour la plupart des fœtus à ce stade, je décidai d'évacuer la grossesse par voie de curetage. En effet, apparemment tout le processus se passa très bien et je demandai à la jeune fille de revenir trois jours plus tard pour le contrôle.
Le lendemain, c'était un dimanche. Comme chaque semaine, je me rendis à la paroisse sainte Rita pour rendre grâce à Dieu. Je me rappelle que l'évangile avait porté sur zachée qui était monté sur un arbuste pour voir Jésus passer.l'homélie du révérend Père Justin m'avait personnellement touché. En effet, selon lui, cette simple et humble attitude du Christ avait deux grandes portées : d'abord, partant de zachée, tout chrétien devait comprendre que Jésus s'invite dans nos cœurs, ensuite nous devons ressembler à zachée qui a restituer aux pauvres ce qu'il avait pris injustement.
Après la bénédiction finale, une fois sur le parvis de l'église, je sortis mon téléphone portable et remarquai une dizaine d'appels en absence émanant d'un même numéro. Je tentais de rappeler mais personne ne décrocha. Je me proposai de rappeler une fois à la maison, mais lorsque j'y arrivai, la domestique me tendit une fiche: c'est une convocation signée par un officier de police judiciaire et je devais me rendre dans les locaux de cette institution dès réception de ladite fiche..
Apeuré, et me posant une multitude de questions, je me rendis immédiatement à la direction de la police judiciaire où l'on m'interrogea longuement sur le curetage de la veille et surtout sur les conditions dans lesquelles je le fis. Je n'y comprenais pas grand chose jusqu'au moment où un homme frappa à la porte de l'officier et entra dans le bureau avec un air révolté. Que s'est-il alors passé?
J'attends avec impatience vos commentaires... Bisous 💖.

Condamnés à ne jamais naître (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant