Un Autre Monde

Chapitre 15 : Telle est la question

- À l'époque, personne ne connaissait Anone, raconta Cole, certains fouineurs en avaient entendu parler, mais rien d'autre. Ma mère est arrivée sur Terre, on ne sait pas vraiment comment, ni pourquoi mais elle a rencontré mon père. Ç'a été le coup de foudre et ils ont fondé une famille. Ma mère vivait cachée, elle n'a jamais voulu dire à personne la raison de sa venue sur Terre, même pas à mon père. Mais mon père n'était pas quelqu'un de curieux et il a toujours respecté sa décision. Près de dix ans après ma naissance, le gouvernement a découvert qu'elle était là depuis tout ce temps de façon clandestine. Là-haut, certains étaient déjà en contact avec Anone puisqu'ils avaient découvert cette planète depuis environ 80 ans, mais ils n'acceptaient pas de ne pas avoir été au courant et de plus, ils ne voulaient pas que les civils apprennent tout de suite l'existence d'une vie extraterrestre, alors ils l'ont exécutée.

J'étais littéralement sans voix.
Je demandai:

- Alors t'es... à moitié Terrien et à moitié Anonien ? Mais pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?

- Je ne sais pas, j'avais jamais parlé de la mort de ma mère, je te l'avais dit, une fois, au parc, tu t'en souviens ?

- Oui, oui... Mais du coup, je comprends pas pourquoi je ne peux pas entendre tes pensées.

- Parce qu'il a la faculté des Anoniens à pouvoir « bloquer » ses pensées, intervint l'Oncle Isaac, mais sans qu'il ne le sache lui-même.

- Mais il a d'autres facultés, du coup ?

- Sa peau est plus résistante aux balles (de pistolet) que les autres Terriens, mais moins que les Anoniens. Et puis certainement d'autres choses, aussi. Il peut marcher beaucoup et très peu dormir, comme quand vous avez fait le chemin de l'Inde à ici, cependant, il a moins d'endurance que les Anoniens.

Je ne trouvais plus les mots. Je tombais de haut.

- Mais pourquoi, vous, demandai-je à l'Oncle Isaac, vous arrivez à bloquer votre esprit ?

- J'ai beaucoup étudié, durant ma vie, et surtout sur ma religion, alors j'ai réussi à acquérir certaines choses, en partie grâce à la mère de Cole.

Beaucoup d'informations venaient de s'accumuler dans mon cerveau, il fallait que je les encaisse. J'avais été un peu blessée qu'il ne m'ait pas parlé de sa mère. La façon dont elle était morte, je comprenais qu'il ne m'en ait pas parlé, mais le fait qu'elle était Anonienne et que donc, lui même était métisse - doublement, puisque sa mère était blanche de peau et son père noir.
Les médecins avaient dit qu'il me fallait beaucoup de repos et cela ne faisait pas si longtemps que j'avais entièrement retrouvé mes souvenirs alors il fallait qu'ils « s'enregistrent » dans mon cerveau et pour se faire, que je dorme. J'allai donc dans la chambre de Cole me reposer un bon coup.

Lorsque je me réveillai, je surpris une conversation entre lui et son oncle. Cole s'énervait:

- C'est moi qui décide ! C'est ma copine ! Si je n'ai pas envie de lui en parler, je ne le fais pas !

- Ça ne dépend pas que de toi. Moi aussi, je dois lui mentir tous les jours.

- « Mentir », tout de suite les grands mots ! Ce n'est pas du mensonge. Ça ne te regarde pas donc tu n'as rien à te reprocher, si ça peut t'alléger la conscience, et je lui en parlerai quand j'en aurai envie.

- Fais ce que tu veux, mais sache, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, qu'elle a été blessée que tu ne lui aies pas dit pour ta mère, alors imagine quand elle découvrira pour lui !

(Lui qui ?)

- Mais qu'est-ce qu'elle en a à faire, de lui ? Elle ne le connaît pas, après tout ! Anone, c'est grand, je ne vois pas pourquoi le hasard aurait fait qu'elle le connaît.