Chapitre 18 : Toc toc... Trahison

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Elle était magnifique. Ses yeux demeuraient fermés. Sa petite bouche humide suffit presque à me rendre accro à elle. Tout était minuscule, son petit corps, ses petites mains, ses petits ongles, ses petits pieds, ses quelques cheveux tout lisses. Elle était vraiment resplendissante. Tout cela me rappelait vaguement la naissance de Bemy, j'avais seulement 5 618 ans (environ 5 ans).
Celui-ci me laissa à cet instant lire ses pensées.

- Alors, tu comptes toujours la tuer ? pensa-t-il.

- Évidemment que non, je la protégerai. C'est juste l'idée que G1 et G2 meurent qui me rend folle.

- Tant mieux.

- C'est ma sœur. J'ai dit que je voulais l'éliminer quand elle était dans le ventre de G1, mais que jamais je ne pourrais lui faire de mal si elle était envie.

Il ne releva pas et bloqua à nouveau ses pensées. Traduction: la conversation est terminée.
Je demandai:

- Je peux la prendre dans mes bras ?

Tous les yeux se tournèrent vers moi.
(Mais je rêve !)
Je lançai un regard noir et ils me laissèrent la prendre. Je saisis avec précaution cette nouvelle-née. Je ne pus m'empêcher de déposer un baiser presque maternel sur son front.
Mais je me rappelai soudain ce que sa présence signifiait, alors je lâchai:

- Bienvenue dans ta première vie qui sera merdique.

Je la rendis immédiatement à ma génitrice en laissant un grand vide derrière moi.

Quelques jours plus tard, alors que la maison était calme, on entendit toquer à la porte. Nos battements de cœur s'accélérèrent immédiatement. Les Ancés. Mes géniteurs s'empressèrent d'aller déposer Clar, ma nouvelle petite sœur, dans une petite pièce cachée de la maison tandis que nous nous occupions d'ouvrir la porte d'entrée.

- Vos géniteurs sont-ils ici ?

Nous fîmes semblant de les appeler.

- G1, G2, il y a les Ancés !

Je l'avais dit ! J'avais dit qu'on ne pourrait pas la cacher très longtemps. Mon angoisse monta, je ne voulais pas que mes géniteurs meurent ! Je tentai de camoufler mon désespoir.

- Oui, comment puis-je vous aider ? demanda mon géniteur.

- Nous sommes venus car nous avons reçu une plainte ou du moins, quelqu'un qui est venu anonymement nous a révélé que (non, non !) votre première progéniture (hein ?!) a collaboré avec les Ash, qui est, je le rappelle, une organisation terroriste hors-la-loi.

(Mais qu'est-ce que...)

- Où est mademoiselle Oka Lak ?

(C'est une plaisanterie ?)

- C'est moi.

- Mademoiselle, vous êtes en état d'arrestation pour avoir collaboré avec une organisation terroriste recherchée.

Ici, nous n'avions pas tous les droits que possédaient les Terriens lorsqu'il se trouvaient dans des démocraties du genre « Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d'avoir un avocat présent lors de l'interrogatoire. Si vous n'en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n'importe quel moment d'exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition ».

Mais je... Qui avait bien pu me dénoncer ? Je ne l'avais dit à personne ! Enfin, à part mon frère, Ave et Sem, mais jamais aucun d'entre eux n'aurait pu me trahir.
L'Ancé m'agrippa fermement et me passa les menottes dans le dos. Mon cœur battait la chamade, je ne comprenais pas vraiment ce qui m'arrivait, j'étais en panique.

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