Un jour comme les autres, alors que j'étais à l'hôpital, une homme plutôt âgé entra dans ma chambre et déposa dans mes deux mains une rose blanche, dont la tige avait été coupée.
Il partit sans dire un mot et me regarda, les yeux plissés et un grand sourire qui dissimulait mal sa profonde souffrance.J'avoue ne pas avoir compris pourquoi cette personne que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam m'avait fait le plaisir de m'offrir cette fleur. Néanmoins, je me disais que cette attention charmante devait être adressée à tous les patients de cet hôpital et que ce sourire devait être remplit de compassion.
Mais je ne pouvais trop m'attarder sur cet événement car j'avais en parallèle un autre problème à régler, celui de mon coeur.
Évidement je ne parle pas de ces problèmes de coeur, où un être peut nous amener à ressentir une importante douleur qui semble parfois insurmontable bien qu'elle ne le soit pas, mais bien de ce problème qui me pousse à rester dans ce lit toute la journée.
Mon temps était compté et je le savais, seulement, j'avais cette rose qui me portait compagnie et occupait mes pensées durant ces longues nuits où mon esprit décidait de se moquer de moi et de créer tout un tas de scénarios dans lesquels ma vie aurait pu continuer ou tout bonnement s'arrêter du jour au lendemain.
Mais je préférais garder espoir, pas pour moi car j'avais deja accepté depuis longtemps ce destin qui était le mien.
Je le faisais pour ma tendre femme et notre fils Tilan. Bien que nous l'ayons adopté, pour des raisons qui semble plus qu'évidentes, nous avons toujours eu une relation fusionnelle et il ne souhaitait pas me voir abandonner. Alors pour lui, je relevai la tete et me rattachais aux quelques informations positives que le médecin me donnait.Ce fameux docteur m'avait d'ailleurs mise au courant la veille qu'une greffe allait être possible dans la semaine et que je devais me tenir prête et tenir le coût encore quelque temps.
Le jour de l'opération il me demanda si je souhaitais connaître l'identité de mon sauveur mais je pensais que savoir qui il était me pousserait à faire des recherches sur cette personne, sur sa famille et sur les choses qu'il aimait, sans doute pour me donner la culpabilité d'une mort que je n'avais pas causée mais d'un organe que je lui aurais néanmoins arraché.
J'ai conscience que ces personnes donnent leurs accord pour ce genre d'intervention et je respecte vraiment ce choix, mais malgré tout cela m'aurait fait du mal que je le veuille ou non.J'ai donc décliné sa proposition et mon anesthésiste m'amena au block opératoire.
Apres quelques questions futiles sur ma vie et mes ambitions, qui se résument aujourd'hui à vivre car je ne vais pas cracher sur cette opportunité de recommencer mon histoire, je me laissai guidée dans les bras de Morphée.
J'ouvris les yeux et leur donna quelques minutes pour arrêter de tomber à droite à gauche et pour enfin reprendre possession de mes esprits.
A mon réveil ma famille était à mes cotés, ils étaient tous émus, les yeux nuageux, me regardant avec inquiétude attendant un mot de ma part pour quitter leur mine fatiguée et laisser apparaitre ce soleil réconfortant qu'ils incarnaient.
Je ne pu garder mes émotions à l'intérieur plus longtemps et me laissa éclater en sanglot dans les bras de mon père.
Mais malgré tout, je savais que tout ça ne faisais que de commencer et que je devais encore apprendre à vivre avec ce moteur inconnu.
J'ai même longtemps regretté de ne pas connaitre l'identité de mon greffeur car cela m'aurait peut-être aidé à me construire avec plus de sérénité.Seulement, un jour alors j'avais oublié l'homme à la rose, je le vis à la télévision faire la promotion d'un petit restaurant qu'il tenait non loin de là où j'habitais.
Je me suis alors sentie pleine d'entrain pour aller à sa rencontre et peu de temps après cela, je m'arrêtai chez un fleuriste pour prendre un bouquet de roses blanches et oranges, symbolisant l'amitié et la gratitude que j'avais à son égard sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi.
En arrivant en face de la devanture de son restaurant familial, je découvrit plusieurs bouquets qui avaient été respectivement posés autour de l'entrée. En faisant attention à ne rien abimer, j'entrai dans le bistrot et pu humer les différentes odeurs de nourritures qui s'en dégageaient.
Je vis ce vieux monsieur qui me paraissait familier et m'empressai de l'approcher pour lui donner son bouquet. Mais en me voyant l'homme se figea et se mit à pleurer. Ce fut une sortes de déclic qui me fit prendre conscience que mes propres larmes coulaient aussi.
Il accouru vers moi et mis ses mains autour de mes joues pour s'imprégner des traits de mon visage.
Cela ne me dérangeait pas, je ressentais chez cet homme tellement d'amour et de bienveillance que je ne pouvais que participer à ce partage harmonieux, même si je peux me montrer sceptique vis à vis de ce genre de démonstration, surtout de la part d'un inconnu.
Il me prit dans ses bras et murmura dans mon dos.
«-Mon fils.»
C'est alors que j'ai compris pourquoi cette personne semblait représenter autant pour moi.
Je lui offris enfin le bouquet de roses et il m'installa à une table de son restaurant.
Comme l'heure était tardive il ne restait plus aucun client alors il m'apporta un plat de spaghettis bolognaise et nous eûmes une longue conversation de plusieurs heures sur nos vies respectives.Finalement je ne regrette plus d'avoir refusé de connaitre l'identité de celui que je peux maintenant appeler Gabriel, car je n'ai pas eu à épier qui il était mais j'ai pu le connaître avec les histoires des gens qui l'entouraient, et cela m'a aussi permis de découvrir cet homme que je considère maintenant comme un membre de ma famille.
FIN
Bonjour, Merci de l'avoir lu en entier malgré la longueur et les fautes d'orthographe^^
J'espère que ça vous a plu,
j'ai pris du temps à essayer de créer de belles structures (même si je n'ai pas toujours réussi)
Encore merci et à bientot :)
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Fleurs
RandomCes "one shot" montrent que les fleurs sont toujours présentes lorsqu'un lien est crée, ou rompu.