Dans deux mois, c'est la rentrée.»
« Dans deux semaines, c'est la rentrée.»Dans dix minutes, c'est la rentrée.
L'angoisse de Clara avait atteint un niveau qu'elle n'aurait pu soupçonner.
Elle pensait être prête pour le grand jour, seulement elle en avait oublié l'année qui allait suivre.Elle prit soudain conscience, lorsque sa professeur principale lui donna son emploi du temps, que tous les matins, elle devrait se réveiller à la même heure, faire le même trajet, côtoyer les mêmes personnes, suivre des cours toujours plus ennuyants et rentrer tous les soirs, tard, pour faire ses devoirs et se préparer au lendemain.
« Ce n'est pas une vie » pensa-t-elle.Mais au-delà de cette année, Clara ouvrit les yeux sur la vie qui l'attendait, celle pour laquelle tout le monde avait été formé.
Vie qui serait probablement aussi déprimante que cette future classe de seconde. Vie qui convenait à beaucoup de personnes, mais que cette jeune fille de quinze ans ne supporterai pas.Clara en oublia les deux amies qu'elle avait retrouvées dans sa classe. Elle en oublia le gentil professeur de français qui lui avait adressé un sourire sincère.
Elle se laissa simplement corrompre par l'angoisse et la peur qu'elle retrouvait à chaque rentrée, mais qui la sensibilisaient de plus en plus.Le soir même, en rentrant chez elle, Clara ne voulut pas parler de sa journée.
La boule qu'elle avait maintenue dans sa gorge durant ces longues heures s'échappa lorsque sa mère, qui venait de rentrer du travail, lui dit que la machine était relancée et que demain, sa première journée de cours allait commencer.Elle alla sangloter dans les bras de celle-ci qui ne comprenait pas les maux de sa fille. Impuissante face à cette tristesse, la mère se contenta d'envelopper sa fille de tout son amour, tenta de calmer une peine inconnue.
« Une histoire de garçon » Pensa-t-elle.Les années passantes, Clara se renfermait de plus en plus et devenait hypersensible à ce principe de rentrée. Allant jusqu'à craindre la dépression qu'elle frôlait à chaque fois.
Ses camarades, fatigués par cette boule de pessimisme, finirent par la laisser de coté. Certains se moquaient d'elle, des gens qui quelques mois auparavant lui promettaient amitié et sincérité.
Mais face à leur comportement et le manque de soutien de sa famille, la jeune fille perdait espoir d'une vie paisible et rassurante.
Trois ans plus tard. À l'heure du BAC de philosophie. Dans un excès de folie, elle décida, de prendre la route du lycée une dernière fois pour mettre un terme à la raison de tous ses tourments.
Elle prit une bouteille d'eau-de-vie et des allumettes qu'elle avait dissimulé quelques jours plus tôt et se promena dans les couloirs vides aux murs épurés de son école en laissant couler dernière elle, sur le parquet fatigué, un mince filon d'alcool. Elle fit le tour du bâtiment et a sa grande surprise ne croisa qu'un bachelier en retard.
Clara finit sa course en plein milieu de la cour et s'aspergea le corps avec les dernières gouttes qu'il restait de sa bouteille.
Elle n'eut qu'à frotter une allumette pour que son corps ainsi que la traînée d'eau-de-vie prenne feu. Elle vit, à travers les fenêtres des premiers étages, les reflets oranges devenir de plus en plus imposants.
Après un dernier sourire de soulagement, Clara s'éteignit bien avant que les flammes eurent fini de la consumer.
FIN
Bonjour à tous ;)
C'est la fin, je n'ai rien fait de spécial mais je suis un peu fatiguée de ce recueil et je n'ai plus trop d'inspiration.
Merci d'avoir lu mes histoires, ça m'a vraiment fait plaisir.
J'espère à bientôt pour d'autres histoires ;)
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Fleurs
RandomCes "one shot" montrent que les fleurs sont toujours présentes lorsqu'un lien est crée, ou rompu.