Les îles de Tyssem: Naël.

Chapitre III

La jeune femme se leva de son lit après avoir essuyé ses larmes et ouvrit la porte de sa chambre. Charles se trouvait devant celle-ci et il posa un regard inquiet sur son amie.

-Tu es sûre que tout va bien ?

-Charles, s'il te plaît, laisse-moi tranquille j'ai besoin de dormir.

-Quelle ingrate tu fais. Naël ne put s'empêcher de sourire à sa remarque.

-Si tu n'es pas content, va voir d'autres amis et fiche moi la paix. Sa voix était lasse et elle tenta de refermer la porte. L'homme face à elle l'en empêcha.

-Je sais que ça ne va pas je te connais, pourquoi ne veux-tu pas de ma compagnie ?

-Car j'ai besoin de dormir. Bonne nuit Charles.

La jeune femme referma la porte et la ferma à clé. Son ami tenta une nouvelle fois d'entrer mais Naël ne répondit pas alors il s'en alla. La pirate s'endormit quelques minutes à peine après s'être allongée dans son lit, lessivé de cette dure journée.

Le lendemain elle fut réveillée par les rayons du soleil qui entrait par la petite fenêtre de sa chambre. Son esprit se tourna alors sur le bateau et elle mit quelques secondes à se rappeler des événements du précédent jour. Elle se leva, prit la vieille chemise de son père et enfila son vieux pantalon en se promettant de racheter de nouveaux vêtements. Elle sortit de sa chambre et descendit les escaliers pour rejoindre Henry en cuisine, elle ne le trouva pas alors elle retourna dans la pièce principale.

Elle vit, quelques minutes après s'être installée à une table, Charles descendre torse nu accompagné d'une femme à peine plus jeune que lui vêtu d'une robe de servante. Naël baissa les yeux sur son verre de jus de pomme. Elle en prit une gorgée en attendant que la jeune femme sorte de l'auberge et que Charles la rejoigne.

-Salut sauvageonne.

-Bonjour à toi aussi.

-Je te présente Lucia. Lucia voici une amie d'enfance, Naël.

-Enchantée ! S'exclama la nouvelle arrivante. Naël lui fit un signe de tête avant de se lever pour partir. Le jeune homme la retint avec poigne.

-C'est ma future épouse. Expliqua Charles comme une justification.

-Tant mieux pour vous. Je pars demain.

-Quoi, mais tu pars où ? Je pensais que tu resterais ici !

-Que veux-tu que je fasse ici, ce n'est pas du tout un village passionnant. Et on me retrouverait vite si je restais ici. Désolé mon ami, mais contrairement à ta vie douce et tranquille à te taper les filles du village, moi je crains de me faire tuer par des soldats, des chasseurs de primes, des pirates ennemis et cetera. Je ne vais pas attendre qu'il me trouve bien sagement.

-Tu es la fille de Duisternis ?! S'exclama la rousse à côté de Charles. L'homme ignora sa compagne avec une grande indifférence.

-Putain Naël, le village entier est prêt à te protéger tu serais bien ici avec moi et mon père.

-Toi tu vas partir avec cette... Fille. Et je ne veux pas finir dans un vieux trou à rat. Je ne sais même pas pourquoi je me justifie. Je pars demain, maintenant laisse-moi. Elle défia le jeune homme d'un regard noir et il la lâcha.

-Où est-ce que tu vas ?

-Ça ne te regarde pas.

La jeune femme sortit de la vieille auberge et prit de plein fouet la chaleur extérieure. Elle était énervée, ce vieux bouc de Charles s'était tapé tout le village et il voulait se marier avec la fille qu'ils avaient tabassé ensemble de nombreuses fois. Cette pauvre petite était née dans la famille la plus détestée du village et elle était sûre que pour apaiser les tensions, Henry avait obligé son fils à se marier avec elle.