Les îles de Tyssem: Naël.

Chapitre XV

Une semaine s'était écoulé depuis le réveil de Naël, elle avait repris une légère activité sportive malgré les plaintes de la maître d'armes pour reprendre l'entièreté de ces entraînements. Elle n'avait pas revu le prince Lyssandre depuis leur échange bien trop intime. La jeune femme pensait qu'il avait tout simplement regretté son acte et avait décidé de l'éviter. Cela lui était égal, au moins elle évitait les ennuies que pouvait lui causer une liaison avec quelqu'un du rang de prince.

Elle s'était levée tôt en ce jeudi matin, une grande envie de manier ses lames, chose qu'elle n'avait pas refait depuis l'incident, et de retrouver la sensation que le combat lui procurait. Elle profita de l'heure matinal pour échapper à la surveillance des servantes. Elle sortit à pas de loup pour rejoindre la salle de combat, elle attendit quelques instants devant la porte pour écouter les bruits à l'intérieur de la pièce. N'entendant rien, elle y entra et balaya la salle du regard. Personne. Elle s'installa donc près des sacs de sable suspendu, posant une serviette, une gourde d'eau et enfin des bandages. Elle enroula ces derniers autour de ses mains pour les protéger du tissu râpeux du sac. Une fois bien attaché, elle se mit en position.

Cela faisait plus d'une heure qu'elle rouait de coup son adversaire de sable, elle transpirait à grosse goutte et ses bandages devenaient rouge à cause du sang. Elle les ôta et découvrit ses pauvres mains ensanglantées. Elle se décida à aller les rincer quand elle entendit un grand cri. Elle sauta sur ses deux pieds et couru dans la direction y hurlement.

Elle découvrit une servante apeurée, fixant un point dans la chambre de Naël. Lorsque la jeune fille entendit les pas de l'ancienne pirate, elle se tourna vers elle et hurla encore plus ce qui ameuta tout le bâtiment sur les lieux. La fille Duisternis s'avança pour la calmer mais elle recula les yeux remplis d'horreur, alors elle regarda par-dessus l'épaule de la servante pour voir un homme gisant sur le sol, dans sa chambre. Elle fronça les sourcils, l'homme était complètement défiguré impossible de l'identifier.

Les hommes qui avaient entendu les cris arrivait enfin sur les lieux et en observant la scène ils firent un rapprochement rapide entre les poings couvert de sang de la jeune femme et le cadavre dans sa chambre. Elle fit mise à terre et ses mains et pieds lié par une corde avant d'être traînée dans une cellule. Naël avait tenté d'expliquer mais personne ne l'écouta, alors elle se terra dans un profonds silence redoutant la peine qui lui tomberais dessus.

Cela faisait des heures qu'elle attendait une visite du roi ou du prince Steven pour se défendre de cette méprise, mais ils n'étaient toujours pas venus. Elle attendait, assise sur un rebord de pierre, épier par les gardes et les autres prisonniers qui n'avait pas vu de femmes depuis longtemps. Elle aurait pu s'enfuir, les gardes ne l'avaient pas fouillé lorsqu'il l'avait jeté misérablement dans la cage de fer, elle avait donc toujours ses lames dans sa botte, mais si elle le faisait les doutes serait lever et elle serait recherchée par tout le pays. Alors elle ne pouvait que prendre son mal en patience et espérer que ceux, qui l'avaient protégé jusque-là, la croirait elle. Mais qui avait bien pu s'acharner ainsi sur une personne et faire croire à tous que Naël était la coupable ?

Lyssandre se tenait devant le roi, aucun des hommes n'avait prononcer mots depuis l'entrée du plus jeune dans la pièce. Albert était plongé dans une réflexion intense fixant une lettre sur son bureau, il était préoccupé cela se déchiffrait grâce à ses sourcils froncés, ses yeux plissés et ses lèvres pincées. Le prince se racla la gorge pour extirper son interlocuteur de ses pensées.

-Pardonnez-moi Lyssandre. J'ai besoin de votre aide avec les événements de ce matin et ceux d'il y une semaine je ne sais plus comment gérer la notoriété de notre protégée.

-Albert, ne vous avais-je pas prévenu ? Un pirate reste un pirate, si vous continuez à la garder ici comme n'importe quelle autre personne de la cour vous courez à votre perte.