Chapitre XXIX

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Cela faisait presque cinq heures que le bateau naviguait le long des côtes Arvakriennes, le vent soufflait à bâbord les gardant au plus près des falaises qui s'étendaient à perte de vue. Plus ils parcouraient la mer, plus Naël eut l'impression que ces énormes façades grandissaient, et il lui sembla qu'un mur immense se dressait petit à petit entre elle et la capitale. La paroi rocheuse était irrégulière et même d'ici on pouvait largement distinguer les nombreux recoins acérés de la pierre. Réellement, elle ne se sentait pas la bienvenue ici.

Elle se retourna pour se diriger à la poupe du bateau ne supportant pas les questions qui se réveillait en elle. Elle arriva sur la partie surélevée du pont pour y retrouver son amant. Il tenait la barre d'une main ferme scrutant l'horizon, elle s'approcha de lui et posa une main délicate sur son épaule. Il laissa apparaître un léger sourire toujours à l'affut des mouvements du navire.

-Comment accédez-vous aux ports de vos villes depuis ces immenses falaises ? Demanda l'ancienne pirate.

-Tu n'est jamais venu par ici avec ton père ?

Il ne détourna pas le regard pour la regarder mais il l'a senti se tendre à l'évocation de son paternel.

-Non, les falaises d'Arvakr sont assez trompeuses, les risques dans ses eaux agités sont bien trop forts par rapport à d'autres lieux du royaume plus au nord. Et à vrai dire d'autres pays sont bien plus facile à pillé. Elle souffla cette dernière phrase peu fière de ce genre de connaissances.

-Je suis bien d'accord, et c'est cela qui fait du château l'un des mieux gardés. Grâce à la nature elle-même, elle nous protège car nous cohabitons avec elle.

Naël eu un rictus, peut-être que finalement elle allait se plaire là-bas.

-Pour répondre à ta question, chaque ville à sa technique, selon la taille des falaises et leurs formes, comme tu peux le voir plus nous avançons au sud plus les roches deviennent dangereuses et plus ses murs sont grands. Là où les falaises sont les plus basses le port est en contre bas, des grus, placé au-dessus, montent ou descendent les différentes cargaisons. Les hommes, eux, empruntent les différents passages avec de nombreuses marches.

-Et bien, il en faut du courage pour être poissonnier chez vous. Ricana-t-elle suivit du jeune homme.

-Pour les plus grandes falaises, comme le lieu où nous nous rendons, l'accès est tellement en contrebas que nous avons descendu la ville plutôt que de monter la mer à nous.

Naël fronça les sourcils, comment pouvaient-ils avoir « descendu » la ville, ça n'avait pas de sens.

-C'est exactement pour cette réaction que je te laisserais découvrir par toi-même en arrivant. Sourit-il. Tu devrais descendre te reposer, tes derniers jours n'ont pas dû être des plus tranquille, et malheureusement je crains que ceux qui t'attendent ne le seront pas davantage.

La jeune femme acquiesça d'un mouvement de tête et déposa un baiser sur la joue de l'homme qu'elle désirait. Il fut surpris mais n'eut pas le temps de réagir que la jeune femme avait disparu dans les escaliers menants à la soute.

Elle mit un peu de temps à s'habituer à la faible lumière intérieure, lorsque ses yeux purent définir les différentes formes présentes, elle constata que Tahlia s'était endormie dans un hamac prêter gracieusement par un des matelots. Elle s'avança lentement et recouvrit les épaules de la petite avec une toile de lin qui se trouvait là. Elle s'assit au pied d'une des poutres qui tenait le lit de fortune et s'assoupit dans une position bien inconfortable, mais les derniers jours l'avaient épuisé et elle avait besoin de se préparer aux prochains.

Les îles de Tyssem: Naël.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant