Au bout du troisième jour de voyage, déjà insupportable pour la pirate, elle arriva dans une grande ville dirigée par un noble puissant. La jeune femme était fatiguée, son dos, peu habitué à supporter la monte à cheval pendant des heures durant, la tiraillait de toute part l'obligeant à se dandiner dans tous les sens pour soulager ses douleurs. De plus, l'étalon était tendu à cause de ces changements de position trop fréquents rendant le voyage encore plus désagréable pour les deux compagnons.
Quand Naël aperçut enfin la ville, elle fut soulagée, elle allait pouvoir s'étendre sur le lit et décontracter son dos. Mais elle savait que la ville, où elle entrait, était truffé de soldats. En effet, elle entrait dans une grande ville proche de la capitale où résidait une partie de la cour royale d'Iblis et où le roi invitait les grands régisseurs des royaumes voisins pour mettre en place leur alliance. Le château non loin de la ville étant très impressionnant, il était souvent occupé pour de grandes célébrations comme les noces des filles et fils du roi.
Naël avait entendu parler du mariage du Prince de Feïnyr, Guillaume, avec la princesse Juliana d'Iblis. La cérémonie devait avoir lieu dans la semaine d'où la surveillance accrue des gardes autour du château. Et ce que ne savait pas Naël c'est que la cérémonie avait lieu le soir même de son arrivée.
En entrant dans la ville, elle s'étonna de la misère des paysans qui grouillaient autour d'elle. Leurs vêtements étaient parsemés de déchirures, de tache de terre, leurs corps étaient eux aussi couverts de boue et leurs visages exprimaient une grande fatigue. De plus, les habitations étaient très vieilles et les murs donnaient l'impression qu'à tout moment ils allaient s'écrouler. La pirate n'en revenait pas. Préoccupée par sa contemplation, elle n'entendit pas les pas de chevaux derrière elle. La charrette s'approcha rapidement de Stroom qui prit peur et s'élança au galop dans une ruelle adjacente. Sa propriétaire eut du mal à tenir sur le dos de son cheval qui n'avait pas envie de ralentir. La charrette, elle, n'avait pas ralenti et avait continué à toute allure sur la route principale.
Quand la pirate put enfin arrêter son étalon, elle se retrouva sur une petite ruelle où la pauvreté sautait encore plus aux yeux. Elle replaça sa capuche sur son visage, qui était tombée sur ses épaules pendant la course, regardant autour d'elle pour voir si une personne l'avait reconnu. Aucun regard suspect ne lui était lancé, tout le monde s'occupait de ses tâches avec des gestes mécaniques. La jeune femme reprit la ruelle dans le sens inverse pour retrouver la rue principale.
Lorsqu'elle arriva à l'embouchure de celle-ci, elle dût s'arrêter car des gardes stoppaient tous les villageois. Ils tenaient les paysans loin de la noblesse car en effet un grand cortège défilait devant les yeux de la pirate. Son regard fut attiré d'abord par les grandes dorures sur le bois massif des véhicules mais aussi par les armoiries et les parures qui ornait les chevaliers qui entouraient le cortège.
Elle croisa le regard d'un de ces chevaliers, son regard était si froid qu'il donna des frissons à la jeune femme. Mais son instinct de pirate lui criait de suivre les diligences pour voler quelques bijoux des femmes nobles. Pourtant elle attendit sagement que les gardes se retirent laissant à nouveau le passage libre pour se diriger sagement dans une auberge.
Avant que la nuit tombe, elle brossa, avec la paille du box, son cheval, déposa ses affaires dans la chambre et but un coup avec quelques paysans. Les hommes étaient toujours intrigués par une femme seule, buvant comme un homme, avec un accent en plus qui sonnait très anglais. Elle discuta avec eux avant de sortir, la nuit une fois tombée, dans les rues de la vie. Elle pensait ne pas savoir où elle se dirigeait suivant simplement ses envies, mais elle se retrouva, au bout d'une douzaine de minutes, devant les portes de la muraille du château.
Elle fut bouleversée par la beauté du lieu. Elle se souvint de la description qu'Henry lui avait faite à propos du château quand elle était plus jeune, mais elle pensait qu'il exagérait sur certains points. Finalement, la beauté de l'endroit était bien plus grande que celle qu'elle avait imaginée. Elle restait sans voix devant la pierre taillée des remparts, les toits en tuiles bleus des tours de garde et du château, et l'emblème de la royauté du pays qui couronnait la porte d'entrée.
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Les îles de Tyssem: Naël.
PertualanganSur un continent appelé les îles de Tyssem, dans un des six pays qui le compose, vient de naître une nouvelle princesse. En ces temps si dangereux, une petite fille sans défense pointe le bout de son née. Et en ce jour si spécial va commencer l'aven...