Les îles de Tyssem: Naël.

Chapitre XVII

Le roi expliquait à Lydia la situation et la gouvernante n'en croyait pas ses oreilles. Une si jeune fille, de plus qui avait une certaine popularité auprès des hommes de noblesse, capable de faire une chose si monstrueuse ? C'était presque impossible. Les deux personnes accélérèrent le pas pour avoir au plus vite toutes les informations.

Ils arrivèrent en cuisine où ils la trouvèrent facilement. Tous étaient étonnés de la présence du roi ici mais ils continuèrent leur travail après l'avoir salué comme l'étiquette l'exigeait. Le roi fut ravi de voir l'endroit propre et bien organisé bien que mal rangé. Il félicita le chef en personne avant de se diriger vers Gabriella qui sortait des assiettes pour le déjeuner.

-Bonjour mademoiselle.

La jeune fille bien qu'étonnée courba l'échine gracieusement pour saluer son roi.

-Voulez-vous bien me suivre mon enfant, nous avons à vous parler. Expliqua-t-il en désignant Lydia du regard.

-Est-ce grave majesté ?

-Pourquoi le serait-ce ? Il adressa un large sourire à la jeune fille ce qui la détendit.

Faire semblant, c'était bien une facette de la noblesse pensa Lydia. La gouvernante adressa un regard doux en tendant sa main pour l'inviter à les suivre, ce qu'elle fit en se tenant au bras de sa supérieure.

Ils sortirent en silence de la cuisine pour rejoindre les différents couloirs menant au bureau. Les deux plus âgées posèrent des questions tout à fait banales à Gabriella, portant surtout sur son travail expliquant qu'il parlerait des choses bien plus sérieuse dans son bureau. Lydia sentait la peur envahir le corps de la plus jeune, elle serrait de plus en plus son bras sur le sien et elle ralentissait en approchant du but.

-Je vous en prie jeune fille, entrez.

Le roi ouvrit la porte et laissa entrer les deux femmes. Gabriella comprit la gravité de la situation lorsqu'elle découvrit Lyssandre et Naël face à elle, elle se retourna pour s'enfuir mais le piège s'était refermé sur elle, le roi venait de fermer la porte à clés.

-Asseyez-vous, nous avons beaucoup de questions à vous poser.

Gabriella resta planter où elle se trouvait, elle sortit de sa paralysie quand Lyssandre posa une main sur son épaule pour la guider vers le fauteuil où il était assis quelques secondes plus tôt. Elle se laissa machinalement guider et s'y assit sans faire d'histoire.

-Bien, Gabriella vous m'écoutez à présent ?

Elle hocha la tête sans regarder son interlocuteur. Il posa les bras sur son bureau pour avancer son corps en avant et tenter, en vain, d'attirer l'attention de la servante.

-Vu votre réaction je pense que vous savez pourquoi vous êtes ici. Nous avons de très bonnes raisons de penser que vous avez tué monsieur le Duc.

La concerné se recroquevilla sur elle-même. Un long silence s'installa pendant une ou deux minutes.

-Et bien qu'attends-tu ? Si tu veux te défendre ou avouer c'est maintenant, idiote.

-Naël ne la brusque pas s'il te plait, c'est une situation assez délicate comme ça. Fit Lydia en s'approchant d'elle.

-Et pis quoi encore, on n'a pas attendu pour moi, on m'a directement fais croupir en cellule alors excusez-moi mais je ne vais pas attendre qu'elle se décide à parler de son plein gré.

-Je comprends ta colère mais ce n'est pas comme ça qu'on obtient des informations. Ajouta le prince.

-Non c'est vrai, on les menace normalement.