Chapitre 5: Commencement !

34 4 1
                                    

Le démon gisait là sur le sol encore vivant, il portait une armure légère si belle. On aurait dit qu'elle faisait partie intégrante de son corps. Des épaulettes ornées de pics gracieux, des genouillères et protège-cuisse légers. Un torse majestueux troué par le poignard, mettant en avant les atouts du guerrier qui le portait et un casque presque spartiate laissant de la place pour les cornes démoniaques de celui qui le portait. Mes ailes me donnèrent une sorte d'impulsion comme si elles me poussaient à y aller. Personnellement je n'en avais pas du tout envie mais quelque chose me liait inconsciemment à lui et je ne savais pas pourquoi. Je m'approchai doucement de lui tandis que son souffle irrégulier tentait de trouver un rythme. Mes ailes disparurent et je m'agenouillai devant ce corps complètement démesuré:

-"M... Monsieur ? Vous avez besoin d'aide, je vais vous ramener chez moi et vous soigner avec ce que j'ai !" Fis-je nerveusement.

Appeler "monsieur" un être tombé directement du ciel, ne parlant pas ma langue et ayant des aptitudes dépassant l'entendement était peut-être stupide mais de lui dire que j'allais le soigner l'était encore plus:

-"Oh merde encore un... De ces débiles d'humains qui... Qui ne comprennent rien à rien... Ahhh... Je... Je vais devoir faire le singe avec des signes pour... Pour qu'il me comprenne, fit-il en souffrant.
-...
-Toi... Trouver... Pour moi... Un démon digne de... De recevoir mon pouvoir... Toi compris ?... Oh on est pas sortis de là, declara Darkvord presque affligé.
-Pourquoi vous parlez comme un débile ? Demandai-je ironiquement.
-Alors là je suis scotché tu... Tu parles la langue des démons mais tu n'as rien de démoniaque... Ou du moins je ne perçois rien, annonça Darkvord en essayant de se redresser. Écoute petit je n'ai plus de temps mon corps ne supportera pas le poison alors prend ça avec toi et va à Kastilia pour prévenir la reine. Je te confie... Mon pouvoir...
-Woh woh woh attendez la ! Je sais même pas quoi faire avec ce médaillon ! C'est quoi Kastilia et c'est qui cette reine ?!
-Deviens... Fort... Va voir... Arion... Jeune démon... Fit-il dans son dernier soupir.
-Attendez... Atten... Dez..." Fis-je en tombant par terre.

Mon corps ne tenait plus et je me sentais lourd. Tout mon être semblait engourdi et ne parvenait plus à bouger. Comme si ce choc m'avait privé de toute la force dont je disposais auparavant. Tout était noir, le néant total dans lequel mon esprit était à présent plongé. La vision de Thania revint me hanter. Je pensais encore à son corps inhumainement parfait et sa voix qui pouvait me bercer. Je n'avais vraiment rien de bien pour pouvoir mériter une fille comme elle ou même mériter qu'elle s'intéresse à moi. Je ne pensais pas sortir une réplique de film à l'eau de rose, mais cette fille était beaucoup trop bien pour moi. J'avais eu beau toutes ces années faire des efforts inconsidérés pour qu'elle me remarque enfin, cela n'avait jamais était suffisant pour qu'elle regarde dans ma direction. Quel minable je faisais. J'entendis soudain une sorte de chuchotement et mon esprit sembla être aspiré par quelque chose. Je retrouvai peu à peu mes sens et les sensations du monde réel. Mes doigts sentaient la terre humide et tendre, je sentais l'odeur de l'herbe fraîche du matin, mouillée par la rosée de l'aube. J'ouvris les yeux et les arbres cachèrent ma vue des rayons intenses du soleil levant. Je tournai alors la tête vers le corps de Darkvord qui semblait se désintégrer petit à petit. Je voulus me précipiter pour le voir mais mon corps ne suivit pas et je trébuchai devant lui. Ma main se posa sur le médaillon qu'il avait au cou et semblable à une serpent celui-ci glissa lentement le long de mon bras pour venir s'attacher automatiquement à mon cou. C'était un collier avec une forme de diamant, contenant une pierre noir brillante, presque hypnotisante. Le corps de Darkvord devint immédiatement poussière et s'envola en suivant le courant d'air matinal qui... Matinal ? Oh non ! J'allais être en retard. Je me secouai et récupérai mes affaires avant de tituber vers le sentier de la forêt. Je me devais de faire vite pour ne pas être en retard. Je voulais absolument revoir Thania, j'avais besoin de la voir. J'étais enfin rentré chez moi et je pris rapidement une douche chaude. J'enfilai seulement un t-shirt rouge et une veste et bien sûr pris le soin de changer de pantalon et de chaussures. J'avais aussi changé de sous-vêtements évidemment. Je descendis en courant et fonçai déjà en direction du lycée. Soudain, mon corps accéléra automatiquement et je commençai a courir vite. Très vite. Oui. Très très vite ! Je sentais le vent dans mes cheveux noirs encore mouillés par la douche, je respirais l'air frais du matin qui s'engouffrait dans mes narines et rafraîchissait mon corps. J'entendais les bruits de la circulation au loin qui se rapprochaient au fur et à mesure que j'avançais. J'étais bien et mon nouveau don ne me gênait pas plus que cela. Je me sentais enfin libre et mon corps était léger, comme s'il avait était délivré de ce fardeau que je traînais. J'arrivai en peu de temps en ville et pris le soin de m'arrêter à la petite épicerie de Garrett pour m'acheter mon goûter. Je connaissais Mr. Garrett depuis tout petit. Ma... Ma mère m'emmenait souvent ici et il avait toujours été très gentil avec moi. Je me souviens encore de l'odeur des croissants tout chauds, qui emplissait l'air de la petite boutique banale, d'une savoureuse odeur sucré. Des petits miches de pain généreusement remplis d'une mie bien cuite et moelleuse à souhait. Je me souviens encore des moments avec Martha, la femme de Mr.Garrett, qui était si joviale et accueillante. C'était elle qui s'occupait de moi quand ma mère me laissait avec eux, pour ses rendez-vous d'affaires en ville. Elle jouait toujours avec moi malgré son travail et elle prenait la peine de faire mon goûter. C'était vraiment de bonnes personnes. J'arrivai enfin et ouvris lentement la porte de ce paradis de saveur. La boutique était illuminé par le soleil pénétrant du matin, à travers les vitres. Je me rendis derrière le comptoir et trouvai Martha, penchée, pour soulever les caisses de farine:

Heart on the skyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant