Chapitre 4: Démon ?!

36 5 2
                                    

Je ne pouvais plus bouger. J'étais scotché à cette image dont mes yeux ne pouvaient se détacher. Je la voyais comme jamais auparavant ou même comme jamais je ne la verrais. Thania, dans ce bassin, nue et plus belle que tout ce que l'imagerie humaine connaissait. Mais... J'avais l'air de quoi la ?! On aurait dit un gros voyeur ! M... Mais le spectacle était si beau. Non ! Je ne devais pas ! Je reculai alors, sortant de ma cachette et des fourrés. J'étais à présent à l'extérieur du bassin et je ne voyais plus rien de cette rêverie. Je fis en sorte de faire un peu de bruit et j'entendis de l'agitation dans l'eau, j'en déduis qu'elle avait déjà dû sortir pour se couvrir. J'entrai à nouveau dans les broussailles, faisant semblant d'y entrer pour la première fois. Ce fut une énorme erreur. Elle n'avait toujours pas bougé et au contraire, elle s'était retournée. Elle avait changé de position pour profiter de la petite cascade qui se trouvait derrière elle. Elle était... En face de moi. Sa poitrine nue me donnait envie de la rejoindre et de coller mon corps au sien pour l'embrasser avec passion. Je ne la voyais que partiellement. Ses longs cheveux bruns si lisses et à la fois ondulés, tombaient sur ses seins et protégeaient quelque peu son intimité qu'aucun homme à part moi n'avait sûrement pu voir. Je déglutis. Mes yeux, involontairement, commencèrent à suivre les lignes de son ventre plat et incroyablement dessiné, jusqu'à son nombril à la forme parfaitement géométrique. L'eau ne couvrait pas tout son corps et lui arrivait au bassin. Je pouvais y entrer et me joindre à elle avec tellement de facilité. Je la scrutai du regard, ce trésor inestimable sans charnière ni coffre et qui ne laissait qu'à toute personne l'ayant admiré, un choix:  s'en emparer. Le soir était froid et le vent paraissait me dire de me retirer mais pourtant la simple vision de cette créature imaginaire tout droit sortie d'un conte de fée, me réchauffait le cœur et brûlait mes lèvres, de flammes passionnées. Je levai les yeux au ciel. Un ciel chargé d'étoiles scintillantes et infinies, hors d'atteinte pour tout mortel. Tout comme Thania l'était pour moi. Je n'étais qu'un rêveur en quête de devenir, qui cherchais désespérément à avoir une quelconque importance à ses yeux. J'attendis qu'elle se tourne à nouveau et qu'elle soit de dos, m'offrant un spectacle d'une beauté sans pareil, pour pouvoir mettre fin à mon admiration excessive envers son être, même si l'envie n'y était pas. Je bougeai les broussailles plus fort et toussai un peu en faisant semblant de ne pas encore avoir vu le bassin. Elle se retourna d'un coup et plongea son corps jusqu'à la tête, dans l'eau, laissant ses cheveux créer un petit nénuphar coloré autour d'elle :

-"C.... Caleb !!! Que fais-tu ici ? Me demanda-t-elle.
-Th... Th... Thania ! J... Je ne savais pas que tu venais aussi ici ! Mentis-je pour ne pas paraître suspect.
-Toi aussi tu y viens de temps en temps ?
-Oui la plupart du temps vers cet heure, fis-je en regardant ailleurs pour ne pas la gêner. J'habite pas très loin, à vrai dire."


"Mais qu'est-ce que je raconte enfin ! C'est n'importe quoi !" Pensai-je.

Elle baissa la tête et la lune éclaira ses petites joues rosées sur lesquelles des petites lucioles pouvaient y danser. Ses yeux gris-verts, luisants sous la clarté du reflet intense et bleuté du bassin, faisait transparaître toute son innocence et sa timidité. J'aurais aimé, à ce moment, être ses mains. Ne serait-ce que pour pouvoir me poser sur son corps, être le protecteur de sa pureté et le garant de sa sûreté. Même moins que ça, être une goutte de cette eau claire qui perlait le long de son délicieux corps, m'aurait plu et aurait été pour moi une joie incommensurable. Je la trouvais magnifique, d'ailleurs ça avait  toujours été le cas, mais ce soir... Je ne savais pas si c'était à cause de la lune ou de mes dons, mais je la voyais autrement que belle. Son corps était toute une œuvre d'art que mes nouveaux yeux d'artiste pouvaient déchiffrer en un temps record. J'avais l'impression de connaître ses formes et ses courbes dans les moindres détails. D'aussi loin que je m'en souviennes, j'ai toujours observé Thania. Ce dont elle ne se souvenait pas, c'était qu'elle et moi avions toujours été dans la même classe depuis tout petit. Je l'ai regardé tant de fois, que je la dessinais de temps en temps sans même avoir de modèle. J'avais l'impression de tout connaître d'elle et pourtant elle m'était si étrangère:

Heart on the skyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant