Chapitre 11: Recueillie !

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Je n'étais pas choqué par la vision du sang qui imprégnait complètement la ruelle. Le simple fait de voir Olivia totalement perturbée et abandonnée me fit un choc et je ne sus plus quoi dire. Elle semblait tellement mal en point, je ne savais pas que perdre un travail pouvait affecter a ce point un vampire. Non ce n'était pas ça, c'était plutôt qu'elle n'avait jamais été abandonnée et surtout qu'elle dépendait d'eux :
- "Pourquoi tu as fait ça ? Demandai-je en m'approchant d'elle prudemment.
- J... J'avais besoin de manger... J'étais affamée, me répondit-elle à présent, le regard complètement vide.
- Ce pauvre homme ne t'avais rien fait, pourquoi tu l'as tué ? Tu aurais simplement pu boire son sang, non ? Fis-je plus proche.
- Nous ne sommes pas dans un film, c'est comme ça... Que les vampires se nourrissent dans la vraie vie, dit-elle l'air triste.
- Je comprends. Écoute-moi, lâche ce bout de chair et viens avec moi. On va devoir nettoyer tout ça, allez approche." Dis-je en étant à proximité d'elle.
Elle se laissa tomber dans mes bras et je la serrai immédiatement pour la réconforter. Elle semblait totalement déboussolée et, ce n'était pas pour la défendre, mais elle avait l'air réellement troublée par ce qu'elle venait de faire. Elle n'avait sûrement jamais fait ça à cause de la faim auparavant. Je passai ma main sur sa tête pour la caresser et lui murmurai de se calmer.  Elle tremblait et n'avait, vraisemblablement, aucune idée de ce qui lui arrivait. Je sortis alors mon téléphone et pris une réservation pour l'hôtel d'à côté ( pas celui des vampires, non ). Je pris ma bouteille d'eau dans mon sac et lui aspergeai le visage et les mains avant de lui tendre un de mes t-shirts et un pantalon. Je bloquai l'entrée de la ruelle pour qu'elle puisse se changer et j'en profitai pour surveiller. Elle se changea lentement et se tourna vers moi le regard vide. Je lui pris la main et l'emmenai avec moi. Je ne pouvais pas laisser Olivia à son sort, en prétextant le fait qu'elle ait voulu m'attaquer la nuit précédente. Après dix minutes de marche nous arrivâmes à l'hôtel en question, j'avais l'impression que c'était plus un voyage pour visiter les hôtels que pour voir ma mère. J'entrai dans l'hôtel et ne pris pas là peine de regarder l'endroit. Je pris une réservation et la clé avant de monter directement dans la chambre. Olivia me suivait toujours sans un mot, elle n'avait plus l'air vivante. Enfin un peu moins que ce que devait être un vampire. J'entrai dans la chambre 357 et déposai mon sac et mes affaires avant de tirer doucement Olivia vers la salle de bain. Je lui demandai de retirer ses vêtements mais elle n'en fit rien, elle ne semblait plus vouloir quoique ce soit. Je pris alors les devants et pris le soin de doucement retirer ses vêtements avant de la mettre dans la grande et luxueuse baignoire qui se trouvait dans la pièce d'à côté. J'avais fais chauffer l'eau et mis le savon et le shampooing sur le côté. Elle entra dans l'eau qui se teinta légèrement de rouge, comme des pétales de roses. Elle se laissa aller et ferma les yeux:
- "Ce n'est pas de ta faute tu sais, Olivia ? Arrête de déprimer et profite du bain, fis-je la gorge serrée.
-...
-Tu veux que je te laves les cheveux ? Ils sont pleins de sang." Demandai-je.
Elle se contenta d'acquiescer et de se mettre dos a moi en se roulant en boule sur elle, la bouche sous l'eau. On aurait dit une petite enfant, elle était tellement inoffensive que j'en étais perturbé. Hier encore, elle semblait entreprenante et pleine de confiance, alors que maintenant j'ai l'impression d'enfin voir son vrai visage. Elle avait sûrement été élevée au sein de l'hôtel, donc elle n'avait personne d'autre et ne connaissait rien d'autre que le confort. Je pris alors ses longs cheveux, l'or de sa chevelure me glissait doucement entre les doigts quand les dents du peigne les caressaient. Ils étaient ondulés, comme des vagues et toutes ses mèches étaient parfaitement alignés. Je pris le shampooing et le mis sur sa tête avant de l'étaler sur le long de ses cheveux et de sortir pour le laisser agir. J'allais me relever mais elle bloqua mes mains et les mirent autour d'elle pour la serrer, une de mes mains se posa sur le dessus de sa poitrine. J'essayai alors de la retirer rapidement mais elle me bloqua et chuchota les larmes aux yeux :
- " R... Reste... Ne me laisse pas, s'il te plaît.
- C'est d'accord, repose toi un peu." Fis-je en la serrant pour la réconforter.
Je restai comme ça quelques minutes avant que sa tête ne tombe doucement sur le côté. Elle avait sommeil et ça commençait à se faire ressentir mais son corps ne semblait pas vouloir sortir de la baignoire, je retirai mes bras doucement avant de retirer mon pull et mon t-shirt. Je rentrai dans l'eau juste derrière elle et la fit s'allonger sur moi, elle était légère et sa peau était toute douce. Elle sourit doucement et s'endormit calmement. Sur le coup je ne m'étais pas rendu compte de ce que je venais de faire, j'étais dans un bain avec une fille complètement nue et son corps était tout contre le mien. Pourtant, c'était agréable et ce n'était pas gênant. Surtout, il n'y avait rien d'autre que ce moment, pas de pensées étranges ou d'envie malsaines, je voulais juste l'aider. Après une dizaine de minutes, je la secouai un peu et elle se réveilla difficilement:
- "Il ne faut pas que tu restes dans l'eau trop longtemps, va dormir dans le lit plutôt, dis-je doucement.
-Hum" fit-elle simplement en hochant la tête.
Je sortis le premier et partis changer de vêtements. Je l'entendis quand elle sortit de l'eau, elle s'essuya rapidement et enfila une simple chemise rouge à carreaux. Ouais, un peu cliché hein. Elle sortit et sans un mot elle entra dans le lit avant de se couvrir a demi, elle était mignonne dans sa chemise a carreaux. Elle tapota la place juste à côté d'elle pour me demande de venir et je souris :
- " Je règle juste une affaire pour tout à l'heure et j'arrive. Dors et repose toi bien !" Annonçai-je en prenant le téléphone pour appeler l'hôpital de ma mère.
J'avais déjà pris deux heures de retard sur mon rendez-vous, je me devais au moins de leur dire que j'avais eu un empêchement. Mon rendez-vous fut reporté à cet après-midi, à 15h00. Il n'était que 10h03, Olivia aura du temps pour se reposer et moi aussi d'ailleurs. J'étais quelque peu à bout, toutes ces histoires étaient quelque chose de nouveau pour moi. Je ne savais même pas comment utiliser mes pouvoirs à volonté ou même comment rejoindre cette foutue cité volante, Delsin aurait pu me donner plus d'infos sur ce coup. Voler, c'est bien beau mais jusqu'à quand et dans quelle direction surtout. Je me pris la tête entre les mains et m'assis sur le lit pour réfléchir quelques instants. Je finis pas dormir directement, mon cerveau n'avait pas été programmé pour répondre à ce genre de questions. Je pris place à côté d'Olivia et souris avant de m'endormir calmement. Je n'avais pas rêvé de vision étrange, tout semblait calme pour l'instant. A peine 14h00. Mon alarme se mit en marche et me réveilla immédiatement. Je regardai à côté de moi, Olivia était toujours là et semblait aller mieux. Son visage s'était un peu éclairci comparé à tout à l'heure. Je partis prendre une douche rapidement et me changeai en un éclair. J'enfilai un t-shirt gris surmonté d'une veste noir et un pantalon jean avec des jordans grises. Je pris un sac avec un petit en-cas, une bouteille d'eau et mon téléphone. Je sortis de la pièce où j'étais et Olivia était là, assise sur le bord du lit, les jambes se balançant dans le vide et le regard tout illuminé :
- "Alors ? Tu te sens mieux, non ? Fis-je en mettant mon sac sur mon dos.
- Bien mieux, merci Caleb. Dis, tu vas où comme ça ? Tu vas pas m'abandonner, hein ? Déclara-t-elle en rigolant nerveusement.
-Ne t'en fais pas je ne pars pas éternellement. J'ai juste quelqu'un à voir et je ne peux qu'y aller seul, annonçai-je calmement en lui souriant.
- Oh, je vois. Tu reviens vite hein, j'ai envie de faire plein de choses aujourd'hui ! S'excita-t-elle soudain.
- Ça va, ça va j'ai compris ne t'en fais pas ! Mange et bois bien, je paierai. Surtout pas de bêtises ! Dis-je d'un ton sérieux.
- Caleb ! M... Merci... De m'avoir recueille" fit-elle en souriant.
Je fermai la porte et descendis les escaliers calmement. Je sortis alors de l'hôtel et pris un taxi rapidement pour aller à l'hôpital voir ma mère. Dans le taxi, les sièges en cuir noir dégageaient une forte odeur de tabac et de chewing-gum, sûrement les clients bourrés des fins de soirée. Je patientai jusqu'à ma destination et sortis enfin avant de payer le chauffeur. J'étais arrivé devant le Belly's Housse Asylium Le nom lui-même donnait une idée sur ce qui m'attendait, l'équivalent de l'asile d'Arkham à Gotham. Je devais sûrement être aussi cinglé que Batman pour vouloir entrer là dedans. J'étais à présent devant l'énorme bâtisse sombre qui semblait plus délabrée qu'autre chose. Le vent soufflait constamment et faisait s'envoler les feuilles, les volets, pendants pour la plupart, claquant sous son effet. On avait vraiment l'impression d'être dans un film américain cliché où le héros se retrouve face au lieu où il trouvera la vérité. C'est tellement... Glauque. Pourtant, apparemment je suis un démon, je ne devrais pas avoir peur de ce genre de choses. Faut croire que Delsin se trompait. J'entrai alors par la vieille barrière toute rouillé, en prenant soin de la pousser, ce qui la fit grincer dès le premier mouvement. Je pris alors mon courage à deux mains et entrai par l'énorme porte d'entrée qui ressemblait à une porte blindée toute grise. Je la poussai, donnant lieu à un endroit d'une morbidité déconcertante. J'avais l'impression qu'il n'y avait personne dans ce soi-disant hôpital, tu parles. C'était juste une excuse. Le terme "personne aux troubles psychologiques" était juste une excuse pour dissimuler le mot "taré" ! Je continuai à marcher dans un long couloir où les chaises roulantes, les camisoles et les seringues traînaient. Arrivé devant l'acceuil... Le néant. Il n'y avait pas âme qui vive dans cet endroit, juste des rats et peut-être... Non. Ce n'était même pas sûr qu'un agent d'entretien puisse travailler ici. Je regardai alors le carnet des patients et trouvai le nom de ma mère dans les tout derniers : " Lydia Rivers, chambre 230. Internée pour trouble psychologique et instabilité du comportement". C'était vraiment du n'importe quoi, ma mère a toujours été une femme douce et aimante, mais depuis que mon... Enfin, son mari est parti elle avait changée. Elle vivait juste très mal son divorce et en plus de ça, ses visions sur les démons la hantaient un peu plus. Il n'y avait pas de quoi la mettre en prison, franchement. Je pris alors la direction de l'ascenseur qui s'ouvrit automatiquement, faisant grincer les vieilles portes de métal dans tout le bâtiment. J'avais vraiment l'étrange impression d'être dans un film d'horreur pour adolescent en manque de sensation. Franchement, je ne vois pas qui pourrait se plaire ici. L'ascenseur montait et la petite musique classique retentissait, si par classique on pouvait rajouter des grésillements et des bruitages vraiment flippants. L'ascenseur s'arrêta et je me retrouvai diamétralement opposé à la vision de l'hôpital psychiatrique typique, à celle de l'hôpital public carrément bien rangé. Il y avait de l'animation, des lumières... Des gens et des couleurs. Le sol était tellement lisse et propre, qu'on pouvait voir son reflet a travers les carreaux blancs et bleus par terre. Je m'avançai alors et partis en direction de la chambre 230 :
-" 227, 228, 229 et... Te voilà ! Chambre 230" pensai-je.
Je poussai la porte et entrai doucement. Je vis une silhouette assise sur le bord du lit, dos à moi. On avait beau être dans un univers éclairé et humain... Ça n'en restait pas moins flippant. Je m'avançai vers elle et soupirai avant de parler en premier :
- " Salut... Maman, dis-je en déglutissant.
- Bonjour mon chéri, viens voir ta mère. Je t'attendais " fit-elle naturellement.

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