Mon songe

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Enfermée
Dans cette maison de poupée,
J'observe par la fenêtre
Ce que jamais je ne pourrais être.

J'aperçois à travers la vitre
La scène qui se joue
Devant la maison qui m'abrite.

Tous les acteurs y sont fous,
Leurs regards complètement désespérés,
Leurs bouches muettes...
De ma cachette,
Je les regarde se déchaîner.

Je ne participe pas,
Mais je les vois.
Et moi... de ma prison étouffante,
Je les regarde, anesthésiée...
Mes pensées inexistantes,
Mes émois effacés.

Car je suis enfermée dans un rêve,
Devant moi, sans trêve,
Se joue la réalité.
Et je suis dans l'incapacité
De me libérer.

J'ai beau hurler,
Supplier, pleurer...

J'ai fini par abandonner tout espoir...

De toute façon, de ce que j'ai pu voir,
Le spectacle qui se joue devant moi
Est d'une tristesse infini
Et les acteurs, d'une seul et même voix,
Pousse un cri.

Alors à quoi bon les rejoindre ?
Dans ma prison
Je n'ai rien à craindre.
De cette façon,
Je n'ai pas la douleur de vivre.

Mais c'est alors qu'arrive,
Sur scène,
Un mot, libéré de se chaînes :

L'Amour.

Et la souffrance qui se jouait depuis toujours,
Fut remplacée.

C'est plus qu'un mot... une vérité.

Et moi enfermée
Dans cette maison de poupée,
J'ai essayé de briser la vitre,
Quitter ce rêve qui m'abrite.

Voir de plus prés,
Les effets
De cette nouvelle réalité...

Je me débats.
Je n'en peux plus.
Je veux découvrir tout les vices
De leur monde et un jour,
En devenir actrice...
Et rencontrer ce mystérieux Amour.

Alors, j'ai frappé
La vitre... j'ai crié, supplié,
Pleuré...
Et je l'ai brisée.

Elle a volé en éclats
Et moi,
J'ai compris sans un mots
En un sanglot,
Qu'en voulant quitter mon rêve, m'en échapper,
J'avais tué ma réalité...



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