Entre deux saisons

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C'était en hiver,
Peut-être hier,
Ils ont fait un feu de joie
Je crois,
Avec mon cœur
Sans lueur...

Ce soir là,
Se sont dispersées les cendres
De mon âme sans voix...
Un départ presque tendre
Pour un corps solitaire,
Un endeuillé amas de chaire.

Mon être
Éparpillé dans l'univers,
N'a pas pu disparaître...
Plus aucune prières
N'ont franchi mes lèvres,
J'attendais que l'on m'achève.

Mais très loin,
À l'autre bout du monde,
Quelqu'un rencontrait mon chagrin
Errant entre les ombres...
c'était un bel après-midi d'été,
C'était ton envie d'aimer.

Sur ton chemin,
Emportée par l'embrun,
S'est déposée une poussière
De mon cœur.
La ramassant avec douceur,
Tu as questionné l'Étrangère :

« - Qu'es-tu, chère voyageuse ?
- Je suis une âme brisée,
L'ébauche nébuleuse
D'un cœur défiguré.
- Ne peux-tu donc point
Rejoindre ton corps ancien ?

- Hélas, je fus dans les vents
Emportée, me retrouvant maintenant
Bien loin dans l'inconnu...
Seule, il me sera pénible
De retrouver mon chemin, voir impossible.
Une aide serait la bienvenue.

- La mienne, te conviendrait-elle ?
- Elle me sauverait la vie. »
Ils partirent sans destination réelle,
Ils partirent à la recherche de ma tragédie.
Ils ont quitté la douceur de l'été,
Pour le mystère d'un hiver endeuillé...

Ce fut long,
Je plongeais chaque jour
Au plus profond
Du désamour.
Jusqu'à cette journée ensoleillée
Où je suis redevenue humaine,
Jusqu'à ce moment inespéré
Où ta main a saisit la mienne.



©️

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