Chapitre 1 - Bienvenue à bord

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(NOTE AU LECTEUR: SLEEPTALKERS NE SE DÉROULE PAS AU 16e SIÈCLE! Il s'agit d'une histoire concernant (spoiler) le voyage temporel, et on reviendra au présent dans peu de temps...)

(Premièrement, merci de lire ce chapitre pourri! Comme c'est la première partie de l'histoire, il est un peu plus long que prévu...Mais ne vous inquiétez pas, Ô chers lecteurs au coeur vaillant, les chapitres suivant seront beaucoup moins longs et ennuyants que celui-ci. Considérez ce chapitre comme...une longue introduction.

BONNE LECTURE!) 

― Un autre matin pourri dans un endroit pourri, se dit Louis Rochelle dans son hamac de fortune.

Cela faisait présentement un mois qu’il avait embarqué sur le Sara Manea, et la vie de bateau n’était pas faite pour lui. Contrairement à ce qu’en avait pensé son père, le capitaine dudit navire. Louis n’appréciait presque rien, ni l’odeur persistante de jus d’homme, ni le poisson salé qu’il ingurgitait malgré lui à chaque jour, ni même l’honneur que lui avait fait son père en le nommant sous-capitaine en apprentissage. Lui se considérait plutôt comme un apprenti de stagiaire de matelot. Non, plus bas, même : stagiaire-apprenti d’apprenti stagiaire de matelot apprenti de..., bref, il était au ras des pâquerettes, comme l’aurait si bien dit son grand frère Hector (c’était sa citation favorite, Louis pensait même qu’il cultivait une passion secrète pour le jardinage).

Louis ouvrit péniblement les yeux, puis sauta sur ses pieds. Le jeune homme de 16 ans était assez bien bâti, mais n’appréciait pas le fait d’utiliser ses valeurs physiques pour le travail. En commençant à boutonner sa chemise, quelqu'un frappa à la porte, puis l’ouvrit en grand, amenant ainsi une forte odeur d’eau de mer qui pénétra toute la pièce en une fraction de seconde.

― Si tu frappes pour ouvrir par toi-même, Julius, alors tu ferais mieux d’oublier la politesse.

L’homme à la porte sourit sous sa barbe noire, puis s’approcha du jeune homme.

― Tu sais, mon bonhomme, le genre de politesse qu’on m’a appris ne s’est pas fait avec la même éducation que toi. Moi, on m’a appris à hisser les voiles à quatre ans, et on me faisait recommencer cent cinquante fois le même exercice à la proue. Tu viendras me reparler de politesse quand tu parviendras à lasser tes chaussures, gamin!

Louis baissa la tête pour ne pas montrer son malaise apparent, mais étouffa quand même un petit rire gêné. Il avait un grand respect envers cet homme qui lui avait tout appris. Non, ce n’était pas son père, mais il le considérait ainsi : Julius A. Hawkins avait décidé lui-même de s’occuper de ce petit garçon de sept ans qui avait été envoyé dans le Royaume d’Espagne par sa famille pour y étudier les bases de la vie de navire.

― Quelles bonnes nouvelles amènes-tu? Si c’est autre chose, je te prie de repartir et de me laisser seul, si tu n’y vois pas d’inconvénient.

― Oh, pardon messire, Julius s’inclina d’un geste maladroit et ironique, ce qui fit rire son interlocuteur. Ton père, le capitaine, m’a demandé de t’informer que nous allons nous arrêter quelques temps sur la côte des Afriques, pour y prendre quelques vivres et ramasser un ou deux matelots au passage.

― D’autres matelots? Père n’avait donc pas fait un bon compte, à ce que je vois..., bon, compris. Mais, attends, connaît-on ces nouveaux membres?

― Absolument, Madame De Castille, lui répondit Julius. Mais vous vous débrouillerez pour en savoir d’avantage.

Louis lança une de ses chaussures, tandis que Julius refermait tranquillement la porte derrière lui.

SLEEP TALKERS (Version Française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant