SLEEP TALKERS (Version Française)

Chapitre 2 - Goodbye friend

Le lendemain matin, je me réveillai en sursaut. Je m’étais promis de quitter ma mission et de retourner dans mon Époque, alors je ne désirais pas être vu. Pour quitter une mission telle que la mienne, c’était assez simple; Albert m’avait tout expliqué, puisqu’il l’avait fait des dizaines et des dizaines de fois.

Il suffisait de se laisser mourir.

Mais Richards m’avait approuvé que l’on ne sentait absolument rien, puisque ce corps ne nous a jamais appartenu. C’est seulement lors du réveil que la migraine nous rattrape...

Je pris mon sac de toile et me dirigeais vers les escaliers menant au pont.

― Alors, c’est décidé? Albert soupira derrière mon dos.

― Oui, je n’en peux plus. J’ai eu affaire à de drôles de situations, mais des comme celle-là..., j’haussai les épaules.

Albert sourit avec compassion et posa sa grande main sur mon épaule, mais je ne me retournai toujours pas. Si je le faisais, je retournerai sans aucun doute sur ma décision, et ce n’était pas du tout ce que je désirais.

― Tâche de réussir à l’école, c’est tout ce qu’aurait voulu ton père. Et s’il te plaît, oublie ce travail barbare, d’accord? Moi, je l’accomplis parce que je suis vieux et j’y suis obligé. Mais, mais toi..., je sentis sa voix déraper. Toi, tu ne l’es pas, Ed. Tu es libre, ne l’oublie pas. Je souris et il enleva sa main de mon épaule.

― Toi non plus, je ne t’oublierai pas, Albert.

Et je partis.

                                                                         *  *  *

Julius se promenait sur le navire en compagnie de Louis. La veille, il avait l’air tellement mal pris que le vieux Hawkins (qui n’était pas si vieux que ça, en fait) l’avait pris sous son aile. Et les voilà maintenant qui marchaient sur le pont en silence depuis près d’une demi-heure. Personne n’avait osé briser ce silence, et c’était bien ainsi. Les vagues que traversait le Sara Manea se brisaient les unes contre les autres, et le vent sifflait à travers les voiles, qui se gonflaient comme pour impressionner l’équipage du bateau.

Julius aperçut un homme pas très loin d’eux, un sac en toile sur le dos.

Que fait-il levé à une heure pareille? Il devrait aller se reposer, une grosse journée nous attend.

Il tapota l’épaule de Louis, qui se retourna lentement, endormi et des cernes sous les yeux.

― Tu connais ce jeune homme? Il pointa dans sa direction, et Louis se frotta l’œil gauche de sa main.

― Attend..., il plissa les deux yeux, puis les rouvrit rapidement, comme surpris. Oui, je le connais! C’est Terrence Maynard, un ami.

― D’accord, Julius hocha la tête. Et tu sais ce qu’il fait avec un sac plein à ras-bord? Il veut faire une petite baignade? Julius leva un sourcil, l’air interrogateur.

― Je compte bien lui poser la question, puis Louis s’en alla en trottinant vers lui.

Arrivé à quelques pas de sa situation, il éprouva un drôle de sentiment. À voir les épaules affaissées de son ami, il ne présageait rien de bon. Il était inquiet.

Terrence continuait à se diriger vers le bord du bateau. Plus ses pas lourds tombaient sur le bois ciré, plus Louis devenait soucieux. Soudain, Terry s’arrêta. Personne ne bougea.

― Arrête de me suivre, je ne resterai pas.

Louis haussa les sourcils.

― Qui a parlé de partir?

― Personne.

Terrence s’avança d’un pas, puis se hissa sur le large rebord du bateau. Le vent ébouriffa ses cheveux blonds dorés, tandis que ses bras étaient repliés derrière sa tête. Un sourire lumineux se fit voir sur son visage.

― Tu vas finir par te blesser. Allez, descend.

― Non.

― Pourquoi?

― Pourquoi pas?

― Comment ça?

― Je t’aime bien.

Le bruit que Terry fit en sautant à l’eau déchira l’ambiance calme qui régnait sur le pont. Un éclaboussement fracassant qui fit écho dans les oreilles de Louis, mais n’alerta pas pour autant le seul autre homme présent, qui ne prenait en rien attention à la situation. Terrence avait sauté.

― EH! TERRENCE!

Suivi par Louis.