Chapitre 7 - Danger

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                                                                           *  *  *

― De l’eau... S’il vous plaît...

― Tais-toi, sale gosse, tu nous casses les oreilles, répliqua un gros garde en l’attrapant par le col à travers les grilles de la cellule. Tu as déjà eu ta part pour aujourd’hui.

― Mais j’ai soif...

Le grand balèze lui donna une forte gifle qui fit tomber le jeune homme à la renverse avant de s’en aller. Il se frotta la joue, puis retourna sur le matelas aux ressorts grinçants.

― Je lui revaudrai ça...

Il leva la main en l’air et commença à faire quelques ronds avec son index. Un maigre filet de brouillard circulaire apparut, puis se dissipa aussitôt que le jeune homme souffla dessus. Il était complètement déshydraté, maigrissait à vue d’œil et ses yeux perdaient de leur éclat habituel.

― Si seulement j’avais pu retrouver les autres avant que l’on ne m’attrape...C’aurait été tellement plus simple avec eux. Et maintenant, on va m’achever sans même que j’aie eu le temps de rencontrer la recrue...

Le jeune homme fit glisser ses mains dans ses cheveux, aussi bleus que toutes les ecchymoses qu’il avait sur le corps.

― En même temps, c’est une bonne chose. Je ne reverrai plus les Hunters.

Un autre garde passa devant la large cellule dans laquelle le garçon logeait, le toisant d’une manière hautaine et dégoûtée. Ce n’était pas la première fois qu’on le regardait ainsi, depuis son entrée dans cette prison. Étrange prison, d’ailleurs : ça ressemblait beaucoup plus à des bureaux qu’à un pénitencier.

Il rejeta sa tête vers l’arrière et ferma les yeux.

― Ce qui ne te tues pas te rend plus fort, hein...

Un autre homme arriva devant la porte grillagée de l’unité. Il portait un fusil sur son épaule droite, et tenait une clé dans sa main. La serrure grinça péniblement, et l’homme fit signe au garçon de s’approcher. Il obéit, et se dirigea en traînant le pied vers la sortie. Le garde lui menotta les mains, et le poussa doucement à marcher.

― Alors, mon heure est venue? Tu penses que je vais avoir le droit à une dernière volonté? Dit le garçon en riant doucement. Le garde l’imita, sans arrêter de le pousser.

― C’est dommage qu’on veuille t’achever. T’étais un bon garçon, Lope.

                                                                           *  *  *

― C’est bon, vous pouvez descendre. Ils n’oseraient jamais se montrer dans un aussi grand espace public.

Joshua fit signe à Lili et à Ed de descendre.

― C’est une bonne idée mais...on n’aura jamais de quoi payer la nuit! S’exclama sa sœur, un peu abasourdie.

Edward descendit lentement de la voiture, le regard vide d’émotions.

― Un aussi somptueux hôtel...On aura du mal à payer l’essence, après! On n’aurait jamais dû te faire confiance...

Tous deux avaient le souffle coupé devant le luxueux bâtiment qui s’élevait devant eux. Un édifice digne des plus grands architectes, dans les tons blanc-beige et avec plusieurs ornements dorés. Les immenses vitrines du rez-de-chaussée avaient des contours en bronze éblouissants, et les portes d’entrée en verre menaient dans une immense salle d’accueil qui s’étendait sur plus de cinquante mètres de long. Le bureau des réservations était fait en granit véritable et allait à la perfection avec les hauts murs décorés de tapisseries de couleur bleu royal. Même les portes des ascenseurs  étaient faites en contreplaqué!

SLEEP TALKERS (Version Française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant