― Qu’est-ce qu’il a?
― Je ne sais pas, dit Josh.
― Comment est-il arrivé ici?
― Je ne sais pas non plus! Il soupira bruyamment. Ça fait trois heures que vous me posez les mêmes questions, et je vous donne les mêmes réponses. Qu’est-ce que vous attendez? Cria-t-il. Que je vous mente? C’est ce que vous voulez?
― Calme-toi, Jo, lui dit calmement Lisbeth à l’oreille. Ce n’est pas le moment de t’énerver. Ils essaient juste de t’aider.
Josh s’apaisa, mais resta légèrement énervé. La présence de sa sœur le calmait, mais ne l’aidait pas pour autant.
― Monsieur Penningtons, si vous n’avez aucune connaissance sur le sujet, il suffisait de le dire. Nous vous enverront une brigade d’inspection dans votre demeure pour vérifier s’il va bien. Vous n’avez pas de problème avec ça?
― Non, Sabine. Je n’ai pas prévu de sortir aujourd’hui, répondit-il à la femme en sarreau sur l’écran d’ordinateur en face de lui.
― Bien, dit-elle en souriant tendrement. Contactez-nous si le contraire...oh, et puis non, je vous appellerai moi-même avant que nous n’arrivons. D’accord?
― Compris, et désolé pour mon énervement inutile.
― Passez une bonne journée, dit-elle sincèrement.
Puis l’écran s’éteint. Lisbeth secoua désespérément la tête puis toucha le bras du jeune homme couché sur le matelas derrière elle.
― C’est bon Eddie, tu peux arrêter de jouer la comédie.
Eddie se leva lentement, en massant sa tête meurtrie par la forte migraine qui le tenaillait depuis deux jours.
― Mmmh...
Josh passa ses deux mains sur son visage, signe qu’il n’en pouvait plus.
― Bon, je sors.
Lisbeth le retint en le tenant par le bras. Elle lui jeta un regard noir.
― Il n’en est pas question, dit-elle avec un air arrogant. TU as voulu héberger ton cousin, alors TU vas t’en occuper pendant que je vais faire les courses. Compris?
Joshua soupira en levant les yeux au ciel, puis se rassit.
― O.K. Et ramène des croquettes pour Goro.
Lili quitta l’appartement en un claquement de porte léger. Josh retourna son attention sur Eddie, qui regardait le plafond bleu. Il s’assit près de lui et lui donna une grande tape sur l’épaule.
― Eh, mec, ça va? T’as encore mal?
Eddie ferma les yeux, les lèvres légèrement entrouvertes. Il retira la main de son hôte, et fronça les sourcils.
― Mort...
― Hein? T’es déréglé, Ed? Il ricana. Allez, viens manger, je vais te préparer la plus délicieuse des omelettes au fromage de toute ta vie. Ça fait...quoi : trois mois? Quatre mois que t’as rien mangé de bon?
Eddie grogna. Il avait faim, c’est vrai. Il sentait un immense creux dans son estomac, comme s’il avait été à jeun pendant des mois et des mois. Mais il n’avait que faire de la compassion de son vieil ami.
― Mort.
Josh roula les yeux.
― Bon, je crois que je vais t’amener ton repas ici.
Il quitta la chambre et ferma la porte. Un clic! se fit entendre, signe que Joshua venait de la verrouiller.
Edward était désemparé, il ne pouvait plus endurer ce massacre de son esprit. Il se leva, puis se rassit sur le bord de son lit. Il se pencha, les épaules affaissées, les coudes posés sur ses genoux et les mains sur son visage. Le choc de la Barrière ne laissait aucune douleur sur le corps d’origine du voyageur, mais tout ses membres le brûlaient ardemment. Ed commença à pleurer. Ses larmes salées atteignirent sa bouche, dont le goût lui rappela les biscuits qu’il mangeait à longueur de journée dans l’autre Époque. Il cria, cria de toute se forces, à en fendre le cœur de toute personne l’entendant hurler son désespoir.
― IL EST MORT À CAUSE DE MOI! MORT!
Dans la cuisine, Josh avait mis son casque d’écoute et faisait jouer sans arrêt la même chanson. Malgré le fait que le morceau en question soit du hard punk (que le garçon avait mis au volume maximum, pour préciser), il entendait son invité se lamenter. Il l’imaginait, sanglotant, roulé en boule, les draps sur le côté du lit. Son ami n’avait pas arrêté depuis quarante-huit heures. C’était réellement triste à voir.
Lisbeth, quant à elle, préférait quitter l’appartement avant qu’il ne recommence. Sinon, elle resterait sans doute auprès de son cousin, le priant d’arrêter, en lui disant que tout irait bien. Mais elle refusait de voir ce spectacle affreux. Sans exagérer, ça la tuerait.
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SLEEP TALKERS (Version Française)
Ficção AdolescenteEddie n'a que 17 ans. Pourtant, il a plus d'expérience de vie que n'importe quel jeune de son âge. On a essayé de l'assassiner une douzaine de fois en un mois, on lui a tiré dessus en vain une trentaine de fois, il a perdu son meilleur ami, a dû fai...