Chapitre 6: Je meurs... de brûler l'empreinte...

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Chapitre 6 : " Je meurs... De brûler l'empreinte"

La nuit dans la demeure d'Uranie avait été à la fois longue et extrêmement reposante. Milo et Camus n'avaient cessés de se réveiller, puis de se rendormir, de rêver intensément et de sursauter. Pas de l'enfer cette fois-ci, Milo ne cauchemardait plus de l'enfer. Mais uniquement de rouge, qui lui envahissait le corps, le cœur, qui remplissait sa vue jusqu'à le rendre aveugle. Puis le faire se réveiller en suffoquant. Chaque fois, Milo devait se tourner vers la couche de Camus, le regarder paisiblement endormi, dos à lui. Ne voyant que ses cheveux et un bras blanc dépasser des draps froissés. Plus que tout, il aurait eu envie de bouger, d'aller le rejoindre et de le faire parler. Mais ce n'était pas question de le pousser à parler s'il ne voulait pas. Tout le langage de son corps parlait à sa place, ce n'était pas le moment et ça le faisait souffrir. Alors Milo tentait de se retourner et de se rendormir, mais il avait toujours aussi mal au cœur, le poids ne quittait pas sa poitrine...

Camus ne dormait pas pourtant il avait entendu chaque heure Milo sursauter, lui faire peur et enfin retourner dans le monde des rêves. Que se passait-il dans les songes de son ami pour qu'il ne puisse dormir mieux que ça? Il ne se posa plus la question quand après de longues minutes il entendit son prénom murmuré entre deux souffles tremblants. Ca aurait pu être très mal interprété, mais non, Camus entendait distinctement à quel point Milo avait mal... Et c'était la pire de toutes les interprétations d'ailleurs. C'était comme avoir l'impression qu'un poignard venait se planter dans son cœur et se tourner tout doucement dans sa poitrine dans un sens ou dans l'autre, que la plaie n'arrivait pas à cicatriser.. toujours pas.

Mais après de longues minutes il entendit un bruit froufroutant s'approcher d'eux, Camus ouvrit les yeux pour regarder, c'était uranie, vêtue de soie bleue de nuit qui venait vers eux, elle posa une main sur la tête de Milo et immédiatement, Camus vit le corps de son ami se détendre complètement et sa respiration devenir plus régulière et profonde. Cette fois-ci elle vint vers Camus et lui sourit tristement avant de poser à son tour une main fraîche sur son front.

« Dors... »

Et sans plus de cérémonie à son tour il tomba dans un profond sommeil.

***

Une fois n'était pas coutume, Milo c'était réveillé le dernier. Quand il sorti d'un sommeil terriblement reposant, il se sentait tout cotonneux, parfaitement bien. Mais quitter ce monde de merveille le ramenait sur Terre et c'était sacrément désagréable. Il récupéra sa tunique rouge et l'enfila pour rejoindre Camus et Uranie en pleine discussion bien loin de lui. Une Ouranie vint le chercher et lui proposa avant de se rafraîchir, une cruche d'eau parfumée et une serviette propre à coté. D'où est-ce qu'elle sortait ? Il avait vraiment l'impression que les nymphes passaient les murs, ou alors qu'elles apparaissaient, devinant, anticipant toutes leur envies. Après s'être donc lavé le visage il rejoignit son hôte et son ami. Deux nymphes étaient occupées à tresser de pierres brillantes les long cheveux d'Uranie pendant que Camus déjeunait chichement. Il salua tout le monde d'une voix mesurée, encore un peu apaisé par sa nuit, puis s'inclina respectueusement devant Uranie.

Milo s'assit près de Camus, et une fois de plus eu envie de le toucher, de passer sa main dans ses cheveux, mais il se retint.

« Ça va ?

- Oui oui...

Milo fut surprit cette fois de voir encore des nymphes lui apporter à manger et à boire pour une petit déjeuner tout ce qu'il y avait de plus copieux. Il y avait des coupes de fruits exotiques, des pâtisseries aux couleurs douces, du thé sucré, du lait crémeux... mais pourtant la Muse ne semblait jamais manger. Le Verseau donna une tasse de thé à son ami.

Avant que l'ombre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant