Midoriya-kun, après quelques minutes d'enlacement, me lâche le dos et m'écarte de ses bras. Mes larmes se sont presque taris, seules quelques persistent à couler le long de mes joues en feu. Le vert me sourit doucement et attrape mon visage entre ses deux mains, me forçant à le regarder dans les yeux.
Son regard émeraude me rassure et je plonge mon regard dans le sien.
" Todoroki-kun, tu m'as dit toi-même que ce n'était pas de la faute à ta mère. ( Il commence sérieusement. ) Qu'elle était dépassée par les évènements. Ne pense-tu pas que la revoir et lui parler de tout ça serait le mieux à faire ? Je ne peux pas t'être d'une grande aide, mais en parler avec ta mère ne peut que t'en faire le plus grand bien. Elle doit regretter son acte, tu sais, tu es tout de même son fils. Le fait qu'elle ait essayé de te protéger quand ton père te faisait du mal le prouve bien.
- M-mais je ne suis pas sûr d'être prêt...
- Alors vas-y qu'une fois que tu te sentes prêt. Ce que tu vas réaliser dans le futur, ton métier, ta future famille... C'est ton avenir, pas celui de ton père. C'est à toi de choisir ce que tu dois faire ou non, ce n'est pas à lui de dicter ta façon d'être. "
J'écarquille les yeux. Ses mots me touchent profondément. Jamais on ne m'avait dit de telles choses, juste des "sois heureux, ton père te donne un avenir en or" ou bien "t'es jamais content". Les autres ne voyaient que la fortune que j'allais acquérir, et non pas le bonheur que j'attraperais avec le temps. Midoriya-kun, lui, n'a pas pensé à ça. Il a d'abord pensé au désespoir que je pouvais ressentir.
Revoir ma mère. Lui exprimer la haine contre celui qui me sert de père. Lui expliquer que je ne lui en ai jamais voulu, car je comprenais totalement sa haine. Lui dire à quel point elle me manque, à quel point je voudrais qu'on revienne en arrière et qu'on oublie mon père pour de bon. À cause de ce qui me sert de père, tous mes bons souvenirs avec elle sont recouverts par les cauchemars que mon père me faisait subir.
J'hoche la tête et le vert retire ses mains de mon visage.
" Je vais aller la voir. Maintenant. ( Répondis-je. ) P-peux-tu m'accompagner ...? "
J'ai peur d'y aller seul et de constater qu'elle me hait totalement. Sa présence pourrait me rassurer et m'éviter de perdre pied.
Son expression se radoucit.
" Todoroki-kun... C'est entre toi et ta mère, je n'ai rien à voir là-dedans. Vas-y seul, même si elle te repousse, le fait de te voir l'aura rendu heureuse. Profite du fait qu'elle soit encore là pour lui exprimer ce que tu regrettes et ce que tu ressens. Les parents partent souvent les premiers..."
Il s'éloigne sans attendre de réponses, avançant rapidement dans les couloirs vides. Hormis les rires provenant de la chambre de Kota, aucun bruit ne vient déranger le silence religieux s'étant installé à son départ.
J'ai l'impression qu'à ses dernières phrases, il ne parlait plus de ma mère, mais de quelqu'un d'autre. Comme s'il se parlait à lui-même. Peut-être évoquait-il un regret ? Son ton était devenu plus grave et son expression beaucoup plus triste qu'auparavant. De quoi pouvait-il parler, hormis le fait que je devais le plus rapidement possible parler à ma mère ? Je ne sais pas.
Je repense à ses paroles précédentes et sors du service pédiatrique. Voir ma mère est important, comme il l'a dit, et même si elle me déteste je n'aurais plus à supporter le poids des remords et des regrets sur le dos. Juste celui de sa haine.
Je croise Takeyama-san qui me regarde avec incompréhension.
" Où vas-tu, Shoto ? ( Me demande t-elle. ) Je voulais te donner ton repas mais tu n'étais pas là... Tu ne sais même pas comme j'ai retrouvé la chambre ! Elle était en désordre totale, et je ne parle même pas du lit de Katsuki. D'ailleurs, lui aussi à louper le repas.

VOUS LISEZ
Pas sans Toi
FanfictionShoto Todoroki, jeune lycéen ayant subi un accident grave à l'œil, se retrouve à l'hôpital pour quelques temps. Durant son séjour, il fait la rencontre d'un malade du nom d'Izuku Midoriya... Sans qui il ne pourra plus jamais être. 🍀 Crédits : les...