▶️ Chapitre 4

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« Je jette un regard vers la gauche, mes yeux s'accrochent à son doux visage. Juste quelques secondes, quelques instants, mais suffisamment longtemps pour qu'il kidnappe mon cœur à jamais. »

Je relis une énième fois la même ligne du livre que Momo m'a apporté, essayant de comprendre les sentiments de l'auteur à cet instant. Je n'y arrive pas parce qu'il est clair dans mon crâne qu'il est impossible de tomber amoureux au premier regard. Ça reviendrait à avouer que l'on est tombés amoureux du physique de la personne, et non pas celle qu'elle est réellement. Je pense que l'amour est plus complexe. Il faut qu'on connaisse l'être aimé un minimum, sinon ça en revient à de l'attirance pure.

Je ne comprends toujours pas le choix du livre, qui n'est pas un de ces bouquins complexes qu'on ne comprend qu'un mot sur deux. Non, c'est un livre simple à lire, sans vraiment de moral à l'arrière. Un type livre dramatique parlant d'une histoire à deux balles tel que « je l'aimais dès l'instant où je l'ai vu, mais malheureusement il est tombé malade et il est mort. » Je n'aime pas trop ce genre de récit, bien trop basique et peu fréquent dans la vie réelle. C'est vrai, comment pourrait-on tomber amoureux d'une personne aux portes de la mort sans qu'on le sache ? C'est quasiment impossible. C'est juste du spectacle.

En général, les gens s'aiment déjà avant la maladie. Ce n'est qu'après qu'elle l'emporte. Ce sont mes idées là-dessus et je sens également que ce livre va être compliqué à lire pour moi.

« Ferme-la, double-face. Les gens qui marmonnent me casse sévèrement les couilles, et j'te préviens, j'peux être méchant quand on m'fait chier. »

Je lance un regard vers le cendre qui a parlé. Ses sourcils blonds sont encore froncés et ses yeux lancent des éclairs. En même temps, quand ne fronce t'il pas les sourcils ? C'est un peu con, quand même, d'être ridé jeune juste parce qu'on est toujours de mauvais poils.

Il retourne sur son manga avant de sourire. Première fois que je le vois sourire sans ses amis. Ça fait bizarre, c'est presque choquant de voir son visage déformé en un sourire en coin.

« Tu r'ssembles à Deku quand il réfléchit. Ce nerd est pas assez intelligent pour réfléchir dans sa tête. »

Je souris en imaginant le vert parlant à voix haute. C'est vrai que ce doit être drôle, même si je ne l'ai pas vu à l'œuvre.

Je me reconcentre sur mon bouquin et mon camarade fait de même.

Tiens, ça va faire déjà deux jours que je n'ai pas vu Midoriya-kun. Depuis l'accident de Kirishima, en fait. J'espère qu'il va bien. Tout comme Eri et Kota. Et aussi Kyoka. Et bien évidemment Eijiro qui a pu seulement retrouvé sa chambre hier.

Il faudrait peut-être que je lui rende un visite.

Je regarde rapidement l'heure et constate qu'il est 14h. Il est l'heure de leur rendez-vous dans le jardin de l'hôpital, il me semble.

Je sors de mon lit et rajuste mon t-shirt blanc simple. Je porte aussi un jean noir, rien de très compliqué. Ce n'est pas non plus très chic et original, mais ça convient parfaitement pour une tenue d'hôpital.

Le blond me foudroie du regard.

« Tu crois aller où comme ça, le glaçon ? (Grogne t'il )

- Je vais rejoindre les autres dans le jardin.

- Tch. T'es si influençable. Ça y est, y en a un qu'a un truc, t'es obligé de ressentir d'la pitié et de continuer à les voir juste pour ne pas te sentir minable. Pitoyable. »

Je ne l'écoute même pas et sors de la pièce, abandonnant l'explosif dans ses paroles sans sens. Non, ce n'est pas par pitié que je vais les voir. C'est parce que je n'ai pas eu de nouvelles du rouge et des autres. Et leur compagnie est agréable, je ne vais pas mentir.

Pas sans ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant