▶️ Chapitre 23

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Point de vue Izuku :

Je marche tant bien que mal en dehors de l'hôpital, m'agrippant à des buissons ou à de simples murs de temps à autre. J'avais besoin de partir de cet endroit qui me retient prisonnier depuis trop longtemps maintenant. Je ne sais même plus depuis combien de temps je ne suis pas sorti à l'extérieur de l'établissement.

Mes pieds me guident jusqu'à un banc non loin du grand bâtiment blanc et je m'affale dessus, sous le regard indiscret de certains passants. Je baisse la tête et fixe amèrement mes chaussures rouges. Je devrais y retourner, surtout que j'ai mes test médicaux cet après-midi. Mais je n'en ai vraiment pas envie.

Je ne sais pas exactement comment j'ai réussi à sortir sans me faire attraper par un médecin ou une infirmière, surtout avec ma vitesse d'escargot âgé de soixante-dix ans. Je tombais parfois dans le couloir mais je finissais toujours par me relever, voulant absolument continuer ma route.

Le problème est que j'ai croisé Denki dans le hall de l'hôpital. Il revenait de sa visite à Kyoka et il m'a remarqué quand je tenais à peu près debout seul. L'électrique m'a salué avec chaleur et ne s'est même pas étonné de me trouver dans le hall principal alors que je suis sensé être cloué au lit. Denki n'a jamais été intelligent, qui plus est...

J'espère qu'il ne va pas vendre la mèche si une infirmière me cherche. Enfin, il a peut-être déjà oublié.

Quand je pense que je ne verrai pas Shoto aujourd'hui... Mon cœur se serre terriblement. Je ne suis pas fou, je sais très bien que mes actes d'aujourd'hui vont sûrement empirer les choses, que ce soit sur mon mental ou sur mon physique. Et je risque également d'être surveillé plus strictement que par le passé.

Si je n'arrive même plus à marcher quelques mètres, alors ça va être quoi après ? Je ne pourrai plus ouvrir les paupières ? Je ne pourrai plus parler ? C'est tout sauf ce que je souhaite. Je veux guérir et pouvoir vivre pleinement ma vie avec les autres. Qu'on vieillisse tous ensemble, se racontant de tant à autre des anecdotes sur le passé.

Peut-être que je devrais y retourner ... Quoi que non, je ne veux pas retourner dans cette ambiance étouffante, ses murs blancs envahissants et auprès de ses infirmières faussement enthousiasmes.

J'étends mes jambes et expose légèrement mes chevilles claires et bleutées par-ci par-là au soleil. Je laisse mon regard dérivé sur l'horizon, où j'aperçois quelques enfants jouer dans la rue.

Je reste un moment silencieux, fermant les yeux pour apprécier un peu plus la brise passagère. Je sens le soleil éclairer doucement mon visage pâle comme un zombie.

Je crois que je ne peux plus me relever. Mes jambes ne me répondent plus. Peut-être parce que je ne le souhaite pas vraiment... je ne veux penser à l'autre éventualité. Celle que j'aurai épuisé mes dernières forces en venant ici et que je ne pourrai plus jamais marcher.

Alors que mes paupières sont closes, une main attrape le mienne qui était posée sur le banc en bois. Ce dernier s'alourdit, signe que quelqu'un s'est assis à mes côtés et je sens une main caresser mon visage doucement. Je garde mes yeux fermés, appréciant ce toucher.

Puis, la main s'abat plus fortement sur ma joue, m'obligeant à ouvrir immédiatement les yeux.

Je découvre un Shoto passablement énervé, qui tient toujours ma main et garde l'autre en l'air après la gifle qu'il m'a mise. Ses yeux sont embués de larmes et il tremble à vue d'œil. Je reste bouche bée jusqu'à qu'il entonne d'une voix grave.

" Pourquoi t'es sorti ? Tu cherches vraiment à te plomber plus la santé ?

- Non... J'avais besoin de sortir d'ici, je tenais plus. "

Pas sans ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant