▶️ Chapitre 27

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PDV Izuku :

" Bienvenue, Izuku. "

Je revois ma mère, dans un souvenir bien trop lointain pour que je m'en souvienne en temps normal. Ses cheveux verts sont beaucoup plus longs et son visage moins rondelet. Un sourire éblouissant étire ses lèvre et ses yeux se perlent de larmes de joie, je suppose. Je vois mes petites mains essayer d'attraper son visage entre mes gros doigts, sans succès.

Puis, ça défile. J'aperçois mon père, un peu plus jeune et tout sourire, m'appeler en tendant les bras. Je ressens la difficulté que j'ai à marcher, mais j'arrive tout de même à mon but et je sens une joie infaillible couler dans mes veines.

Des enfants m'entourent, nous sommes à la rentrée de mon école primaire. Kacchan me sourit de toutes ses dents, comme il ne le fait plus dans mon présent. Il attrape ma main et me présente à ses amis de la crèche, endroit où je ne suis jamais allé.

Je nous revois jouer innocemment dans la cour, la maîtresse complimenter Kacchan pour ses magnifiques performances, que ce soit en dessin ou en sport, en matières écolières ou en réflexions. Ses yeux carmins pétillent et je sens mon petit cœur d'enfant se serrer en remarquant que la maîtresse ne me félicite jamais, quoi que je fasse.

Le CP. J'y découvre de nouvelles choses, pleins de noms de plantes qui me fascine. Je partage des discussions avec des filles de ma classe sur le sujet, et les garçons me jalousent rapidement. Kacchan en premier, lorsqu'il se rend compte que notre nouveau professeur m'a pris sous son aile. Un certain Toshinori Yagi, il me semble.

Les insultes prennent de l'ampleur, les petites bousculades se transforment en coups avisés, les moqueries en coups de poignard dans mon petit cœur faible et déjà pas mal brisé. Je me revois jouer avec mon père, qui m'apprend quelques divers activités "masculines", comme la pêche et le sport. Même si les activités ne m'intéressaient pas, j'adorais passer autant de temps avec lui.

Ma mère m'apprend l'art du jardinage, me donne quelques notions et je devine facilement que ça se transforme en passion à mes yeux. Mes camarades l'apprennent et leurs insultes se font plus cruels, plus blessantes. Même les filles avec qui je partageais ma passion m'ont tourné le dos, préférant admirer le beau garçon que Kacchan était devenu.

Le CM2, ma dernière année de souffrance. La plus horrible. Mon père me tourne petit à petit le dos, abandonnant les quelques essais qu'il faisait pour me donner un air plus viril. Je passais le plus clair de mon temps à parler plantes avec ma mère, et j'évitais un maximum les autres dans mon école. J'ai fini par perdre contact avec tous, hormis le personnel de primaire.

Le collège. Je ne vois plus un seul de mes camarades, puisque je suis inscrit au collège de l'autre bout de la ville. Dès le premier jour, une fille aux cheveux roses et chaleureuse me parle, et on devient rapidement amis. Mina ? Je l'avais complètement oublié...

Le temps passe, je ressens de drôles de choses mais me tais. Je m'amuse avec mes amis, je me sens enfin heureux et à ma place. Dans ma famille, ma mère et mon père ne cesse de se disputer à propos de moi. Ma mère lui reproche de mettre toutes les fautes du monde sur mes épaules, alors que je n'y étais pour rien. Mon père fait la sourde oreille et s'éloigne dangereusement de nous.

Ce jour-là arrive. Je marche tranquillement aux côtés de Mina et d'autres amis quand un mal de tête vient bousculer mes pensées et mes gestes. Mon nez laisse un liquide fluide et vital s'échapper et je tombe dans les pommes. Je me réveille à l'hôpital.

" Vous êtes atteint d'un cancer de la moelle osseuse. "

Ma mère pleure toutes les larmes de son corps et mon père semble vider de toute vie en lui. J'enchaîne examens sur examens, rendez-vous sur rendez-vous, visites sur visites. Mes amis cessent rapidement de venir me voir et je prends la bonne idée de me rapprocher des autres enfants malades de l'hôpital.

Pas sans ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant