▶️ Chapitre 26

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" Izuku ! "

J'entre dans la pièce sans prendre compte du bruit que je fais et me précipite auprès du lit défait de mon amant. Une fille aux cheveux bruns m'arrête dans ma course folle et se met en travers de mon chemin, les bras étendus de chaque côté. J'aperçois derrière elle une femme rondelette ressemblant en tout point au vert et Katsuki, tenant chacun une main de mon copain.

Ochako me barre le chemin, étendant ses deux bras de chaque côté et retenant tant bien que mal ses sanglots.

" S'il te plaît, Todoroki, ne rends pas son départ plus difficile... "

J'écarquille les yeux et je sens mon cœur se déchirer en mille morceaux.

" S-Son départ ? ( Je répète. )

- Oui... Les médecins ont prévenu tous les proches pour que l'on lui fasse un adieu... "

Je ne réfléchis plus et écarte doucement la fille de ma vision, affichant à mes yeux rougis une vue des plus horribles.

Mon amant est plus pâle que jamais et ses yeux sont fixés sur Bakugo et sa mère, sans réellement l'être. Ses pupilles émeraudes sont vitreuses et ses lèvres s'agitent comme pour formuler des mots inaudibles. Des larmes ont pris place sur le rebord de ses yeux et ses cheveux habituellement fous tombent tristement sur son visage.

Son corps ne semble plus lui répondre, puisqu'il ne rend même pas l'étreinte que lui offre la femme aux cheveux verts et il se contente de la fixer d'un air désolé.

Pour le première fois de ma vie, je vois Katsuki pleurer toutes les larmes de son corps, plaquant la main blanche et squelettique contre son crâne bronzé. Il chuchote des mots inaudibles depuis ma place et ressert à chaque instant un peu plus sa prise.

Je tremble légèrement devant l'allure fantomatique de mon petit-ami et un drôle de son sort de ma bouche lorsque je veux parler. J'apporte mes mains à mon visage et je sens un sanglot se coincer douloureusement dans ma gorge.

Je prends une chaise pour m'asseoir près de mon bien-aimé et le regarde droit dans les yeux. Un sourire chaleureux orne son visage pâle quand il croise enfin mes yeux vairons, tandis que de mon côté son regard vitreux me rappelle son état grave.

Je mets une de mes mains sur sa joue et il se blottit contre, comme un chaton en manque d'affection. Je contiens mes larmes tant bien que mal et me contente de lui sourire gentiment, avec tendresse.

Il dégage la main qu'occupait sa mère pour l'apporter à mon visage et me murmurer d'une voix douce mais faible.

" Je suis désolé de vous faire souffrir autant...

- Ne t'inquiète pas. ( Je souffle. )

- Shoto... Je t'aime tellement... Je suis désolé. "

Ses excuses déclenchent un énième sanglot de la part de sa meilleure amie qui décide sortir de la pièce. On entend distinctement ses sanglots dans le couloir, ainsi que le bruit de ses pas s'éloignant.

Sa main est gelé contre ma joue chaude, et j'ai l'impression que son corps à déjà laissé son âme partir pour un autre monde. Je baisse la tête pour tenter me contenir devant lui, pour ne pas avoir à le renfoncer encore plus avant son départ.

Je ne peux pas croire que tout ça soit réel. Ce ne doit être qu'un cauchemar, quand je me réveillerai tout ce sera bien passé et Izuku sera sauvé de cette maladie qui nous les brise à tous. On pourra enfin vivre sans crainte et il me soutiendra contre l'affaire de mon père. Nous pourrons enfin voir ces cerisiers en fleurs et je tomberai une fois de plus amoureux de son sourire étincelant.

Pas sans ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant