Maybe someday...

10 - No one's gone until they're gone

Bonjour ! 

Petit mot pour vous avertir qu'il n'y aura pas de chapitre dans les semaines à venir puisque je serai en vacances ! J'espère ne pas vous rendre l'attente trop difficile avec ce petit chapitre lourd en rebondissements :3 Bonne lecture ! 

POV Lexa

Je marchais à deux bons mètres de Costia dans cette forêt qui était devenue totalement silencieuse. À en voir l'expression de son visage, elle devait être en train de mener un combat intérieur. Je la connaissais encore suffisamment pour reconnaître cela. Toutefois, c'était loin d'être le genre de combat auquel je m'attendais. Ne voulait-elle pas m'affronter, pour avoir souhaité se retrouver seule face à moi, et moi seule face à elle ? À moins qu'elle attende simplement le bon moment pour me prendre par surprise, je ne la comprenais pas. À vrai dire, je ne la comprenais plus vraiment depuis sa réapparition, faute d'occasions d'échanger avec elle, mais aussi de volonté. Ce n'était pas facile, de regarder en face ce qui avait été fait d'elle, rien que pour m'atteindre.

La Costia d'autrefois était douce, chaleureuse, pleine d'énergie et de lumière... son esprit n'était pas noircit par les horreurs de la guerre, la soif de pouvoir ou de sang. Non, elle n'était qu'innocence. Pas une innocence naïve, mais une des plus pures et belles. C'était elle qui m'avait fait croire en l'amour la première fois, alors que la chose qu'on m'avait le plus répété depuis mon enfance était que c'était une faiblesse, et que je devais à tout prix me l'épargner. Et j'avais cru.. j'avais tant cru en cet amour, que le perdre m'avait poussé à ne plus jamais y croire. À tenter d'oublier mon coeur, et de nombreuses émotions, de les enfouir au plus profond de moi et de ne jamais les ressortir, pour ne plus jamais souffrir ainsi. C'est pourquoi, même après tant d'années et durant chaque jour, Costia avait fait partie de moi. Son existence avait fait de moi celle que j'étais, au moins autant que la mienne avait affecté son destin tragique.
Peu importe à quel point elle pouvait sembler perdue et changée, je le savais. Ce n'était pas irrécupérable. Elle était toujours là, vivante, et j'apercevais de temps à autres une lueur familière dans ses yeux : celle de la femme que j'avais aimée. Je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour la ramener. Je ne pourrais pas lui offrir le même amour qu'autrefois, mais suffisamment pour ne pas la laisser tomber.

Elle s'arrêta finalement, ce que je fis à mon tour, puis se positionna face à moi. Son regard croisa inévitablement le mien, et il était cette fois glacé, et animé par une colère et une haine qui me faisaient penser à celles d'Ontari. Elle parla enfin sur un ton qu'elle s'efforçait de garder neutre, mais qui trahissait son état de colère.

— Sors ton épée.

Alors c'était ce qu'elle voulait, un affrontement à la loyale, jusqu'à la mort ? Me voir disparaitre était-elle la seule chose à laquelle elle pouvait penser pour apaiser sa douleur ? Mon coeur se serra. Non. Si elle ne voyait que ça, je lui montrerais d'autres manières.

— Je ne te combattrai pas.

— Alors tu mourras.

— Soit.

Elle sortit son épée et la brandit en ma direction. Je voyais bien que je la déstabilisais, et c'était mon but. Auparavant, la brune n'était pas aussi influençable. Je serrai les poings en imaginant tout ce qu'elle avait du subir pour en arriver à une telle fragilité.

— Tu ne me feras pas croire que tu es prête à mourir pour ce que tu m'as fait !

Je ne relevai pas son accusation, celle-ci étant à moitié vraie, et sortis ma lame à temps pour contrer son attaque. Nous nous étions entraînées un millier de fois toutes les deux, pour le plaisir, et pour lui permettre de s'améliorer. J'étais bien meilleure combattante qu'elle autrefois, et à ce jour même si elle ne parvenait pas à prendre le dessus, je constatais que sa force était grande, bien plus qu'auparavant.