Fatou

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-Fatou dépêche toi ! La vaisselle ne se fera pas toute seule. Si tu finis je suis dans ma chambre , tu viens prendre l'argent pour aller au marché.

-Waw tata.

-Mounan waw tata thiiiiip guawal lala wax ( dépêche toi je te dis)

Fatou s'activait dans les toilettes comme si sa vie en dépendait. Ce qui n'est pas tres faux, a chaque fois qu'elle fini cette tâche, sa tante, la demi soeur de sa mère ,vient passer a la loupe les moindre recoins des deux pièces. Si elle trouve ne serait-ce qu'une petite tache ça sera des insultes a en finir pour elle. Elle devait veiller a ce que tout soit parfait, a ce que cette dame puisse se mirer sur les carreaux de la douche.

Elle se dépêcha avant qu'il ne soit 11h. Il lui restait des choses a faire: préparer le repas, remplir le tonneaux d'eau, refaire la vaisselle, ré-nettoyer toute la maison ,laver les habits de Mina, faire sa chambre et préparer le dîner.

C'était ainsi, chaque jour. Chaque jour.

Elle finit et se rendu dans la chambre de sa tante qui était entrain d'envoyer comme d'habitude des messages vocaux kilométriques a ses amies . Elle lui tendis un billet de 5000fr sans daigner la regarder

-Tiens. Ca sera du riz au poulet tache de ne pas y verser tout le pot de sel comme la dernière fois.

-D'accords tata.

-Passe aussi a la boutique de Ibrahima pour récupérer le tissu de Mina

Elle acquiesce sans broncher. La boutique de Ibrahima se trouve a l'extrémité du marché gueule Tapé, ça fait une sacrée distance mais elle ne peut prendre le risque d'objecter face a un ordre de sa tante. Elle s'attela a la tâche en vitesse pour ne pas recevoir les foudre de la colère de cette bonne dame.

Le mois d'août est un mois particulièrement chaud au sénégal. Le soleil brille de mille feux et ses rayons n'ont aucune pitié pour toute personne qui s'aventure a les défier dehors. Fatou n'en est pas une exception. Elle a l'impression d'être à quelques mètres du soleil tellement elle a chaud. Elle tenait bon et arriva finalement au marché. Ce dernier est très animé. Chaque vendeur cherche à attirer les clients en criant la fraîcheur de leur légumes ou poissons , dansant, tapant des mains. Les vendeurs de friperies sont les plus bruyants . Fatou aime les écouter chanter du « tassou » ou dire des phrases sans queue ni tête en français, mais la elle devait aller récupérer le tissue de sa cousine et faire le marché. Donc pas le temps de rigoler un peu aujourd'hui. Elle décida d'aller prendre le tissu a l'autre bout du marché, elle fera les courses au retour.

En chemin, elle se fait accoster par un jeune homme avec deux jeans dans les bras. Sachant qu'elle n'avait un rond, elle décida de l'ignorer et continuer sa route. Mais le jeune homme lui met le jean sur l'épaule en la suivant

-Cheroul deh 3000rek lalakoy diayeh ( c'est pas chère, 3000fr seulement)

-Une autre fois

-Jean bou bakh la deh sama rakk, taille haute la. Kholal kenn retailler wouko ( c'est un jean neuf ma soeur, regarde, on ne l'a pas retailler)

Elle s'arrête finalement regarde le jean. C'est vrai que c'est beau. C'est vrai que c'est neuf. C'est vrai qu'elle le veut et qu'elle en a besoins. Mais elle n'en ni l'argent ni le courage d'amener un habit neuf a la maison. Sa tante la bombarderait de question sur la provenance et se mettra à insinuer des choses. Finalement elle tend le jean a contre coeur au vendeur agressif

-Benet yonn segne bi ( une prochaine fois)

Il saisi l'habit et s'éloigne nonchalamment. Elle continua sa route en repensant aux haillons qui lui servent d'habits.

Les malheurs de Fatou Où les histoires vivent. Découvrez maintenant