Depuis le jour ou la cité fut alertée par les cris déchirants de Issa au milieu de la nuit, la maison est plongée dans silence profond. Nul n'ose hausser le ton, nul n'ose parler, nul nose dire ce qui s'est passé. Deux jours déjà que le pauvre jeune homme a été brûlé pendant son sommeil par tout le monde sait qui. Ceci ne lui était pas destiné. Il s'est juste trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit. La personne responsable des faits se fait discret depuis ce jours. Elle ne sort de sa chambre que quand c'est vraiment nécessaire. Si la honte pouvait tuer, Bousso serait déjà six pieds sous terre. Elle pensait trouver Fatou dans sa chambre, l'arroser d'eau bouillante et faire croire a un accident et cette dernière confirmerait par peur de subir plus dure. Mais malheureusement pour elle , Issa a eut l'idée de prendre la place de sa cousine par ce qu'il avait peur que sa mère la violente pendant que les autres dorment. Il était loins de se douter que sa propre mère puisse aller aussi loins. Il s'attendait certes à quelques coups de balais et comptait en même temps résonner a sa mère si jamais elle se pointait. mais la tout a changé pour Issa, il ne s'agit plus de résonner mais dire a sa mère ses quatre vérités. Il n'arrive pas à imaginer une seconde s'il n'avait pas eu l'idée de dormir dans la chambre de Fatou ce que la pauvre subirait. Il a la totalité du dos brûlé et l'arrière cuisse droite. Fatou n'aurait pas supporté. Issa ne regrettait pas. Sur le lit d'hôpital après son père soit venu a son secours, il continuait a remercier le bon Dieu. Et maintenant aussi, assis au salon, devant son père qui a convoqué une réunion de famille, il engrène son chapelet et remercier Dieu.
-Aminata! Aminata !
La jeune fille traîne des pieds jusque devant la porte du salon.
-Oui Pa!
-Ou est ta mère ? Appelles la! Enchaîne le père de famille sans attendre une réponse de la part de sa fille. Sa colère déforme les traits de son visage. Depuis très longtemps il se laissait guider aveuglément par sa femme. Il voyait bien toutes les choses horribles que sa femme faisait subir à Fatou il a tenté mainte fois de raisonner sa femme mais son amour pour cette dernière la rendait aveugle. Il cédait a tout ces caprices. Certains de la famille disent même qu'il craint sa femme. Tel n'est pas le cas Ibrahima est un homme juste, qui a certe un amour démesuré et maladif pour l'amour. Il lui arrive très souvent de regretter d'avoir trahi son ami. Il a voulu se rattraper en l'aidant lui et sa fille en l'aidant du mieux qu'il pouvait mais Mbaye refusait tout aide. Au final il s'est laissé allé et a finalement disparus en faisant promettre à son ami de prendre soins de sa fille. Ibrahima a aussi failli à cette mission. A cause de son travail et sa vie chargée il n'a pas eu le temps de prendre soins de Fatou. le sentiment de n'être qu'une machine à sou dans cette maison, le fait de sentir aussi faible face à sa femme et ses regrets ne luis laissent plus de répit. Pour lui il est temps de se ressaisir et reprendre en main sa maison et la diriger comme il se doit. L'image de son fils brûlé comme une vulgaire bout de viande le révolte. Si Mbaye était là il aurait ressenti ce même horrible sentiment, ce déchirement du coeur, si il voyait ce que vie sa fille sous le toit de celui qu'il considérait comme un frère. Le seul qui l'a soutenu quand sa famille et celle de sa femme lui souhaiter les pires choses.
Quelques minutes plus tard c'est au tour de Bousso de faire son entrée dans son meulfeu blanc qui lui couvre la totalité du corps. Elle a la tête baissée, honteuse. Elle prend place à côté de son mari qui fait face à Issa.
-Appelez Fatou
Bousso s'apprête à contester mais la mine bouillonnante de Ibrahima l'en dissuade. Elle s'exécute. Elle reviens avec une Fatou tremblante sur les pattes.
-Fatou, togual ci kaw. Ordonna Issa en voyant Fatou qui s'apprêtait à s'asseoir à même le sol. Sa tante lui a interdit formellement de poser ses fesses sur ses canapé pour reprendre ses mots. La jeune fille hésite avant de se poser nerveusement sur le canapé à côté de la porte. Le plus loins de sa tante. Cette dernière lui lança un regard menaçant elle baissa la tête sachant que cet affront ne restera pas impuni.