Il y'a certains jours ou on se sent lasse, on a cette étrange impression d'avoir le cœur noirci de regret, cette sensation d'avoir pris le mauvais chemin, fait les mauvais choix... on se questionne, on s'efforce à avoir des réponses, on cherche désespérément un repère mais on finit par se rendre conte que le néant reste notre seul point d'horizon... Pour Fatou rien de ceci n'est flambant neuf, c'est un quotidien, une routine. La souffrance elle connaît. L'humiliation elle connaît. Être tenue responsable des malheurs d'autrui elle connaît. Payer pour les erreurs d'autrui elle connaît. Mais malheureusement pour elle l'habitude ne diminue en rien la flamboyance et la vivacité de la douleur.
Fatou commence à avoir le tournis en regardant sa meilleure amie faire les cents pas au milieu de son bureau. Elle la suivait tristement du regard, les regard suppliants et abattu. Elle pria du plus profond d'elle même pour qu'elle trouve une idée pour l'aider à comprendre ce qui se passe avec son mari. l'idée d'aller voir un marabout ne l'enchante guère, mais au point où elle en est elle est prête à tout pour percer ce mystère du changement de Issa Ba.
Après les événements d'hier elle s'est levé très tôt aujourd'hui, à récupéré Mariama de sa grand mère prétextant une visite de vaccination pour le bébé et une journée de travail au salon. Elle l'a préparé et est sorti avec un petit sac rempli des affaires du bébé. Elle avait prévenu sa meilleure amie qu'elle venait passé la journée chez elle. Elle ne voulait pas lui parlé au téléphone par peur que Issa, qui apparemment a passé la nuit dans le salon à côté de leurs chambre. Elle évitait de le croiser. Elle a tellement tant enduré, elle a supporté la maltraitance de sa mère des années durant, quand elle s'est retrouvé marié a lui elle a su faire face à tout les petits problèmes de ménages et supporter les sauts d'humeur de son mari. Elle s'est toujours assurée d'être l'épouse parfaite pour qu'il ne manque de rien, elle s'est carrément soumise à ses moindres désirs et elle était prête à continuer ainsi mais chaque personne a ses limite. Et notre héroïne semble avoir atteint les siens. Arrivées chez Astou elles ont décidé d'aller à l'institut avant d'aller à son bureau et discuter loins des oreilles indiscrètes
-Bordel j'ai pas envie de te sauter!! Tu... me dégoûte! Cette phrase est la goutte d'eau qui a fait débordé la vase. Elle continue de résonner, et c'est si strident...
Le bureau est animé par les bruits des talons de Astou et les babillages de Mariama dans les bras de sa mère. Puis le téléphone de Fatou qui sonne. Son cœur rata un battement quand l'idée que ça puisse être Issa lui traversa l'esprit. Elle hésite avant de sortir avec difficulté son téléphone de son sac. C'est un numéro qu'elle n'a pas enregistré elle décide de ne pas répondre c'est sûrement une des clientes de son institut ou une de ses abonnées qui avait eu encore son numéro par elle ne sait où. Heureusement la personne raccroche. Au même moment le téléphone se remit à sonner
-Décroche pour que ça cesse de sonner, j'arrive pas réfléchir avec ça!
Elle décroche et c'est une voix assez familière qui lui répond
-A salamaleykoum!
-Wa leykoum salam
-Kokou Fatou Mbaye?
-Oui elle même a l'appareil
-C'est moi khady Mbaye.
Fatou fut joyeusement surprise par cet appel. La sœur de son père. Elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis le baptême.