Bapteme

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Aujourd'hui est le jour du baptême de la fille du couple Ba. Un jour spécial ou on célèbre la venue de cet être pure, cette bénédiction, la preuve de tout l'amour que Fatou Mbaye porte à Issa Kane et vice versa.

Des 10h, Toute la famille est présente. Certains même sont venus passer la nuit. Fatou n'a jamais eu la chance de connaître sa famille du côté de son père, celui ci, après avoir perdu sa femme, à la naissance de Fatou fut très triste et occupé à donner à sa fille tout l'amour et l'éducation dont elle avait besoin. Il ne voulait pas que sa fille ressente un quelconque manque que ça soit affective ou matérielle. Il n'avait pas souvent le temps de rendre visite à sa famille au village avec sa fille, même si certains membres venaient souvent le voir Fatou était trop jeune pour se souvenir d'eux.

Mais malgré tout ça mère Bousso a prit la peine d'informer la petite sœur du feu Eladji Mbaye( papa de Fatou) qui a son tour à annoncer la bonne nouvelle au reste de la famille Mbaye. Ces derniers étaient étonnés de la nouvelle car n'étant jamais été mis au courant de l'union du fils de Bousso Kane, la riche et digne « guerr » à la fille de Eladji Mbaye le « guewel ». Ils étaient tous au courant de l'histoire et le passé dramatique de leur fils à cause de cette famille qui s'était farouchement opposée à l'union de leur précieuse fille à un castè. Fatou les avait contacté à lavant veille du baptême pour leur assuré que depuis la disparition de son père Bousso avait pris soins d'elle et la considère comme sa propre fille. Ce qui a un peu attendrit la famille Mbaye qui ont finalement décidé de faire le déplacement pour leurs fille et remercier au même moment la belle mère. Mais malgré ce coup de fils mensongère de Fatou et l'effet du temps, l'histoire n'est pas encore enterrée. Même avec la présence de la grande sœur de son défunt père, Khady Mbaye, quelque une de ses cousines, amies, le demi frère de son père Memedou Mbaye, la promesse de la famille Ba d'avoir déposé la hache de guerre avec ce mariage de Fatou et Issa, la tension entre les deux famille est toujours palpable.

Après le récital du Saint Coran l'imam chargé de baptiser le bébé a la tête complètement rasée, chuchota quelques versets à son oreille avant de dire quelque chose d'inaudible à un autre homme assis à côté de lui. Ce dernier se leva et cria

-Xalé bi toudé nagnouko Mariama Kane. Yayou yayam.

Des mashallah fusaient de partout. Mère bousso sortit de sa chambre et prit Fatou, qui était assise à côté vêtu d'une robe brodée blanche, dans ses bras. Elle versa de chaude larmes. Cette dernière s'y met et c'est Astou qui a mis fin à cette scène émouvante en donnant le bébé à sa grande mère qui s'est précipité à l'intérieur de sa chambre. Mère Bousso eu l'impression d'avoir retrouver sa sœur en ce nouveau-né. Elle est comblée et ses larmes témoignent de son bonheur. Elle resta avec le bébé tandis que Fatou préparait ses affaires pour aller au salon. La fête ne fait que commencer. Le fameux « lakh » fut servi et tout le monde se régala.

De retour du salon l'ambiance reprit de plus belle! Fatou s'est préparé dans son salon et opté pour un maquillage très simple et classe. Elle a porté un basin riche bleu ciel cousu en grand boubou simple avec un énorme foulard noué à la façon Gabonaise le tout accompagné par une pochette rouge assortie à son rouge à lèvre et ses talons. Quand elle sortie de la véhicule , Issa, qui était déjà devant la maison s'est approché pour accueillir sa femme sous les recommandations de sa mère, il lui a fit un bisous et lui a murmura quelque chose à l'oreille que personne n'a entendu. Mais en a juger par le sourire de Fatou, ça doit être quelque chose d'agréable. après des salutations et des remerciements en a finir, elle retourna au salon pour le deuxième « sagnesé ».

Le soir venu, vers 18h, Mère Bousso avait convoqué au milieu de la cité , toutes ses amies pour faire le fameux « gueureum » dont bénéficie toute belle fille qui a réussi à satisfaire sa belle mère de part sa conduite dans sa maison conjugale. Pendant ce genre de cérémonie au Sénégal, les belles mères prennent la parole, ou en charge leur griottes ou amies, pour soit remercier leurs belle fille ou au contraire l'humilier devant tout le monde. Tout cela dépend de leur jugement et de leurs perceptions de ce qu'une bonne femme doit gérer son foyer. Elles sont très subjectives aux grands malheurs de toutes ces jeunes femmes innocentes modernes, qui cherchent désespérément à être indépendantes tout en gérant leurs ménage. Mais Fatou a eu la chance, si on peut dire ça ainsi, d'avoir une belle mère compréhensive qui la soutient dans sa carrière professionnelle. Donc elle a eu droit à beaucoup de compliments. Après une autre accueil chaleureuse par sa famille et belle famille vient l'heure du « diokalanté ». Les deux clans sont déjà en face à face au beau milieu de la cité Soprim. Dans les normes, la famille doit amener des cadeaux c'est à dire « teranga » à la belle famille plus particulièrement à la belle mère pour la remercier d'avoir accepter et pris soins de leurs fille. Mais vu les circonstances et tout ce qui s'est passé entre ces deux familles, tout le monde savait déjà que ça n'allait pas se passer comme dans les normes. Fatou na jamais été accepté dans cette famille, ni elle, ni son père. Et malgré tout ces sourires hypocrites de la part des riches amies, sœurs, et cousines de Bousso, qui font cet effort que parce que la principale concernée c'est à dire La grande dame Bousso, leur les a demandé, la famille du père de Fatou reste sur leur garde.

Les malheurs de Fatou Où les histoires vivent. Découvrez maintenant