Chapitre Huit

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C'est une blague. C'est une putain de blague. La moitié de la classe commence à se disperser, un sourire aux lèvres. En temps normal, j'aurais fait pareil. Mais là... un surveillant est venu nous annoncer que le prof serait absent, et seulement pour la première heure de cours, comme par hasard... Maintenant, il va falloir que je me planque si je veux éviter de croiser Matt. Fed, décide à ce moment de me quitter pour aller à l'infirmerie. Il a atrocement mal au ventre. Je marche, faisant attention à ce que Matt ne soit pas quelque part dans le couloir à me guetter. Mais, j'oublie alors que sur ma droite, il y a une intersection et je heurte un élève. Je tombe sur les fesses, et attrape la main que me tend la personne que j'ai heurté.

- Je suis désolé, je ne regardais pas devant moi..

- C'est pas grave.

Je me raidie. Cette voix... Je relève la tête, et.... Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait pour obtenir un traitement pareil ? Je tente de me défiler, mais il m'attrape par le poignet, et me tire. S'il y a bien une chose que je déteste plus que tout, c'est que on me dise ce que je dois faire. Et me tirer contre ma volonté en fait parti. Par je ne sais quel miracle, j'arrive à me contenir et ne pas l'envoyer voler, bien que ce soit tentant. Il finit par me coincer derrière une rangée de casier, dans un couloir totalement désert.

- Je crois que nous devons parler.

- Je n'ai rien à te dire.

- Moi, si.

- Moi, non.

- Alors tu vas quand même écouter ce que j'ai à te dire.

- non mais...

- Pourquoi tu m'évites ?

- Je ne t'évite pas.

- Si.

- Non.

- Si.

- Non.

- Non.

- Si. Heu, je veux dire non !

- Ah-ha ! Tu as dit oui ! Donc ?

- Tu m'as piégé, ça compte pas !

- Tu t'es fait berner, ce n'est pas de ma faute si tu es aussi naïf. Aller, répond !

-..... A cause de ce qui c'est passé à...à..

- À l'infirmerie ? Ne me dit pas que c'est seulement pour ça !

- "Seulement" ? C'est déjà beaucoup !

- Quoi ? Tu vas pas me dire que c'était ton premier baiser ?

Je serre les lèvres, et lui lance un regard noir, en étant sûrement aussi rouge qu'une tomate.

- Que.... ho.... ah.

- Exact, ah.

Je m'attend à ce qu'il me présente ses excuse où une connerie du genre, mais il sourit, ce qui double ma colère.

- Donc, j'ai eu l'honneur d'avoir ton premier baiser.

- Et moi, l'horreur de te le donner.

- Si tu dit ça comme ça je vais me vexer....

- Vexe toi, Ça ne fera de mal à personne. Et puis, ce n'est pas avec moi que tu devrais passer ton temps, là. Je suis sûr que June te cherche.

Il perd rapidement le sourire, et regard à droite, et à gauche.

- Pitié ne dit pas son nom aussi fort... j'ai déjà eu du mal à semer le mec hyper baraqué qui ressemble à un grizzli, et les mecs de l'équipe de foot, en plus de la moitié des mecs qui me croisent... Elle les a ensorcelés ou quoi ?

J'éclate de rire. Il arrête de gigoter, et me fixe. Je me calme, et le fixe.

- Quoi ? J'ai quelque chose au milieu de la figure ?

- Pas exactement..

Ses yeux captivent les miens. Impossible de s'en détacher. Il se penche légèrement et avant de pouvoir faire ce qu'il voulait faire, la sonnerie retentit, faisant disparaître la magie qui s'était installé.

- Je crois qu'on devrais y aller, lui dit-je mal à l'aise.

- Attends.

Il me donne un bisous sur le front, un sourire narquois aux lèvres.

- Maintenant, il faut y aller.

Je fulmine. Comment peut-il oser faire ça, alors que June l'a à l'oeil ? June est ma soeur. Je ne ferais jamais quelque chose qui pourrait la blesser. Je ne bouge pas attendant qu'il soit parti, et que personne ne soit là, pour exploser. Plusieurs casiers s'ouvrent et se ferment violemment. J'en choisi un, au hasard, et le déforme énormément. Enfin, je me calme, et regrette. Je ne dois pas utiliser mes pouvoirs comme ça, je dois garder le contrôle sur moi-même. Il ne faut pas que je recommence. Jamais. Une fois calmé, je rejoins Fed, qui est confortablement installé dehors, avec des filles autour de lui. Lui alors, il ne change jamais ! Je ferme les yeux un court instant, pour faire passer un courant d'air et faire soulever les jupes de ses demoiselles. Puis, je remarque qu'ils sont assis sous un arbre à pommes de pain. Je souris. Une pluie de pommes de pain s'annonce pour eux ! Je fais tomber plusieurs pommes de pain, faisant crier les filles, qui se mettent à courir. Une fois toutes parties, je rejoins Fed, qui a l'air dépité.

- Mais revenez, les filles....

Il n'y en a même plus une à l'horizon. Je rie, de bon coeur.

- C'est ça, moque toi....

- Il faut croire que cette années, t'es parti pour faire fuir les filles !

Il l'ignore, et s'adosse contre l'arbre.

- Tu dis ça parce que il n'y en a aucune qui te cours après, jaloux !

- Tu veux parier ?

- Quinze dollars !

On se tape dans la main, comme pour dire marché conclu. Pile à ce moment là, Ashley Courtains passe devant nous. A moi les quinze dollars~.

- Vas-y, essaie en premier, Fed.

- Pour Ashley ? Ça risque d'être difficile....

Ashley fait parti des filles à vouloir être dans une relation à longue durée, tandis que Frédérique préfère avoir des plans cul.

- Hey Ashley, toujours aussi jolie ma belle !

Elle le toise de la tête au pied avec une moue dégoûtée, et ne prend même pas le temps de répondre.

- Je te l'avais dit.

- Salut Ash ! Comment vas-tu ?

Cette fois-ci, elle s'arrête Et se tourne avec un sourire radiant.

- Salut Aiden, je vais bien, et toi ?

- Mieux !

- Tant mieux ! Profite de ta journée, et passe me voir quand tu veux~.

- J'oublirais pas !

Fed reste bouche bée, et me tend quinze dollars.

- C'est toujours un plaisir de faire des affaire avec toi !

- Va te faire voir enfoiré !

Il me saute littéralement dessus, et commence à me secouer comme un prunier.

- Crache le morceau ! Dit moi comment tu as fait pour que Ashley Courtains soit aussi mielleuse avec toi !! Et puis comment tu l'as appelé ??? "Ash" ??

Je le repousse gentillement, en riant.

- Ça, sa s'appelle avoir des grandes sœurs, mon chère Frédérique !

- C'est de la triche !

- Non, tu es simplement un siècle trop tôt pour pouvoir me battre !

- Enfoiré....

- Je sais.

Nous finissons par aller en cours, avec un Fed déprimé.

Dark Magic, Dark Love...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant