Chapitre Dix

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-.....

Qui parle ? Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il dit. Qui est là ? Je n'ai pas envie d'ouvrir mes paupières. Mais, je suis bien curieux. Mon front est caressé, et un baiser y est posé. Ce n'est pas le style de ma famille de faire ça. Et bizarrement, je me sens mieux. Ce sentiment de rongement a disparu. Je n'ai plus à me battre. Je me sens plus serein.... C'est bizarre... J'ai froid. Un courant d'air viens de passer. Pourtant, la fenêtre est supposé être fermé..? L'inconnu s'apprête à partir, mais je ne veux pas. J'attrape son poignets le faisant légèrement sursauter. Il a un poignet plutôt musclé, pour un homme. Je ressere ma prise, quand il essaie de se dégager, sans le vouloir. Un grognement de douleur s'échappe. Lorsque je tourne la tête, pour ouvrir les yeux, ma vue est encore un peu brouillée, et la chambre est plongée dans l'obscurité. Je plisse les yeux pour essayer de m'habituer à l'obscurité, mais, ce n'est que quand un nuage dégage la lune que je vois l'inconnu. Mon coeur rate un battement. Une chevelure blonde..? Mes yeux s'écarquillent. Il s'approche de moi, posant un doigt sur mes lèvres. Il se penche, et s'arrête près de mon oreille, et murmure quelques mots.

- Âme épuisé, corps déchiré, le temps prendra son temps, et ton corps ainsi que ton âme se reposera.

Je tombe soudain de fatigue. Mes paupières se referment d'elles-mêmes ... Une fois fermés, je tombe petit à petit dans un sommeil profond, mais l'inconnu murmure un autre mot, que je n'arrive pas à l'entendre. Je suis déjà endormi.

Je me réveille en meilleur forme que jamais. Pour la première fois depuis très longtemps, j'ai dormi paisiblement. Je me prépare, et avant de sortir de ma chambre, regarde une dernière fois la fenêtre. Elle est fermée. Mais quelque chose me dit que je n'ai pas rêvé. Il y avait bien et bel quelqu'un. Et je sais comment la retrouver. Je descend et rejoins mes proche.

- Bonjour.

Ma mère fait volte face, et mon père fait tomber la tartine à la confiture qu'il tenait dans la main. Lili, à les yeux rougis, la bouche ouverte, quand à June et Yuna qui s'apprêtaient à s'asseoir, elle ne bouge plus, la bouche entrouverte. Les lunettes de Yuna commencent un peu à tomber, mais elle ne fait rien, et reste immobile. Je regarde ma famille, inquiète, et m'approche de ma mère pour l'embrasser sur la joue, mais, à ma grande surprise, elle cours vers moi et me saute littéralement au cou.

- Aiden ! Oh mon enfant, mon fils, mon bébé...

Elle laisse échapper quelques larmes qui mouillent mon haut, mais, je m'en fiche, et je la serre en retour. Lorsque je la relâche, elle fond en larmes, et se tourne pour cuisiner. Mon père me donne une tape "amicale" avec un "C'est bien fiston". June et Yuna s'assœient enfin.

- Tu devrais éviter de nous inquiéter, Aiden. On est beaucoup trop jeunes pour ça, dit June entre deux bouchées de tartine.

Yuna ne dit rien, mais je peux voir qu'elle était très inquiète, rien qu'à ses cernes. Mes deux soeurs aînées ne peuvent s'empêcher de sourire tout de même. Et enfin, je me tourne vers.... Lili.

- Liliana, dit-je en souriant.

Entendant son prénom, ma petite sœur cours et me saute dessus, laissant ses larmes couler à flot. Elle a dû se sentir coupable. Et elle ne devrait pas. Elle est trop jeune pour ça. Je la serre contre moi, jusqu'à ce que ses tremblement arrêtent. Enfin, nous mangeons, comme si rien de tout ça n'était arrivé. Nous partons, et je tiens la main de ma petite soeur. June et Yuna voulaient nous accompagner, mais je sais qu'elles le font simplement parce qu'elles sont inquiètes. Je leur souris, et les rassure, en leur disant que Fed viendra me chercher. Elles ne sont toujours pas rassurées, mais capitulent lorsque je leur dit que Fed ne les laisseraient pas monter dans sa voiture, ce qui est totalement faux. Il n'arrêtait pas de me supplier de les faire venir pour passer du temps avec elle et les déposer au lycée. Je marche dans un silence complet à côté de Lili. Je soupire. Elle ne va pas se lancer... Quand il faut le faire, il faut le faire.

- Lili ?

- Oui ?

Sa réponse est instantanée. Et silence... Je me râcle la gorge, et prend une profonde inspiration.

- Je l'ai pas encore dit aux parents, dit-elle precipitement.

- Pourquoi ?

- Je.... Je sais pas ! Je... tu étais la... Et moi.... Je.... je sais pas quoi penser ! Je sais même pas comment agir, merde !

C'est la première fois que je vois Lili dans une telle détresse. Je tend les bras, et la soulève. Bon sang ! Quand est-ce qu'elle a pris autant de poids ! Ou alors, c'est moi qui est perdu de la force..

- Tu n'as pas te sentir comme ça. Tout va bien. Tu es normal. Ton don s'est simplement éveillé au mauvais moment.

Elle serre son petit corps contre le mien. Enfin, elle se sent mieux. Le poids qui ne faisait que s'alourdir sur son petit coeur est enfin parti.

- Je...

- Ne te sens pas coupable. En attendant.... Felicitations, petite soeur !

- Que... pourquoi ?

- Ton don s'est enfin éveillé ! Tu le tiens de grand-mère !

- Celle du côté de maman..

- Oui, tu te rappelle ? Elle a même une ferme !

- Oui, avec plusieurs animaux, de tout genre.... mais j'ai pas envie de vivre dans une ferme !

Je rie jusqu'à avoir mal au ventre.

- Tu n'est pas obligé de vivre dans une ferme. C'était son choix. En attendant, ton don est plutôt pas mal !

- Mais il n'est pas rare...

- Chez les sorcier asiatiques, non. Mais ailleurs, oui.

- mouais...

- Et puis au moins, tu peux parler aux animaux !

- Ça, c'est intéressant. Je vais enfin pouvoir avoir de l'argent sans devoir travailler pour !

- Liliana...

- Je rigole ! C'est une blague !

- J'espère bien....

- Qui c'est....

- Liliana Britanie Tenebris !

- ok, ok ! Je ne le ferais pas !

- Surtout qu'il faut d'abord que tu aprennes à contrôler ton don, et tes émotions.... Et surtout.... l'annoncer a la famille.

- Oh pitié.....

- Courage...

Dark Magic, Dark Love...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant