Chapitre Vingt-Cinq

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3:00. J'arrive toujours pas à dormir. Je descend me prendre un verre d'eau, et je vois maman, toute seule dans le salon. Je me jette sur le canapé, la faisant sursauter. Je rampe, et mets ma tête sur ses genoux.

- Ho, Aiden ?

Elle renifle, et essuie ses larmes.

- Pourquoi tu es encore debout à cette heure ? Tu as cours demain.

- J'arrive pas à dormir.

- Quelque chose te tracasse ?

Je me met sur le dos, et fixe son visage. Ses yeux sont aussi rouge et gonflé que les miens. Elle le remarque, et me caresse la joue.

- Et toi, maman ? Pourquoi tu pleures toute seule ? Quelque chose te tracasse ?

Elle inspire, puis expire, et commence à jouer avec mes cheveux.

- Je sais pas quoi faire... Ton père pense que nous devrions riposter. Moi, je pense que nous devrions partir dans une autre ville... mais il y a une possibilité qu'ils nous suivent.. ou alors que d'autres nous poursuivent. Mais parfois... je me dit que si nous devenons des humains..

- Maman, stop. Nos pouvoir, c'est ce qui fait de nous qui ont est. Différent, peut-être, mais nous. Notre famille est comme ça depuis des siècles. Et les générations suivante le seront également. Nous ne sommes pas les serviteurs du diable et encore moins ceux de Dieu. On est nous.

- Mon bébé a tellement grandi.

Ma mère le dit d'une voix ému, au bout des larmes, mais elle se retiens. Et garde le sourire.

- Et toi, Chikara, dit moi tout.

- Parce que tu ne le sais pas encore ?

- Je préfère l'entendre de ta bouche.

- La personne... qui m'a fait perdre le... le contrôle, était la.

- Ce soir ?

- Oui...

- Qui donc ?

- Je...

- Aiden, calme toi. Ton père dors profondément, ainsi que tes sœurs. Il n'y a que toi et moi. Tu peux tout me dire.

- Maman... c'est... c'est...

J'inspire profondément et expire. Ma mère me regard avec attention m'encouragent à parler.

- C'était le garçon. Matt.

Ma mère acquiesce lentement, mais ne dit rien.

- Donc, tu es..

- Gay.

Pendant quelques seconde qui me paraisse quelques minutes, elle ne dit rien.

- Quand ton père l'apprendra, sa virilité et son orgueil vont en prendre un coup.

- Je te le fais pas dire...

On ce fixe, puis maman commence à pouffer.

- Quoi ?

- J'imagine déjà sa tête, avec les yeux grand ouvert et la bouche en "o".

On se fixe de nouveau, et on pouffe en même temps. Je me relève, et invite maman à s'allonger.

- Quoi ? Non.

- Allez..

- Non.

- Fais pas ta tête de mule, maman.

Elle s'allonge, et pose sa tête sur mes genoux sans un mots. Je caresse ses longs cheveux noir, lisse et fin. Ce soir là, je ne dors pas dans mon lit, et ma mère ne dors pas dans le sien. On s'endort, tout les deux, en parlant de tout et de rien, sur le canapé.

Je me réveille, avec une légère douleur au cou. Ma mère dort encore. Je regard l'horloge. Six heure trente. C'est samedi. Tout le monde va faire la grasse matinée, surtout avec ce qui c'est passé hier. Je porte ma mère, qui est légère comme une plume. Elle dort profondément. J'entre dans la chambre de mes parents, et je la pose sur son lit, a coté de mon père, qui dort lui aussi. Ma mère est si petite et fine comparé à mon père qu'on pourrait croire que le moindre geste brusque envers elle, pourrait la faire voler dans les air. Quant à moi... je n'ai pas sommeil. Je mets mes baskets, ainsi qu'un sweat à capuche, et je sors. Je sais exactement où je vais. Je marche environ une vingtaine de minute, avant de m'enfoncer dans un chantier interdit du parc. Je marche encore un peu, et enfin, je finis par tomber sur le lac. Un grand lac. Je m'asseois par terre, et j'admire le reflet du soleil sur l'eau. Une brise glaciale passe, me glaçant jusqu'au os. Des pas se font entendre, et je me retourne. Mon visage deviens impénétrable.

- Je... pensais pas trouver quelqu'un ici, dit-il.

- Et moi, je pensais pas devoir partir aussi vite.

Je me lève, mais il m'attrape par le poignet.

- Attends, Aiden... laisse moi t'expliquer...

Je me dégage de sa prise.

- M'expliquer quoi ? Le fait que tu face partie d'une famille de chasseur, ou alors le fait que tu m'as menti, a moi et mes sœurs Matt.

- ... Je suis désolé.

Je ri.

- Bien sûr, c'est facile de dire ça.. Et lorsque tu m'as embrassé, et fais toute ces choses, c'était de la comédie ? Un jeu ?

- Quoi ? N..

- Je veux même pas savoir, tu vois.

Je me met à pleurer, contre mon gré. Matt me fixe, avec un air désolé. Je lache un rire sans joie en secouant la tête.

- Quand je pense que tu es le premier type dont je suis tombé amoureux..

- Attends.. quoi ?

- Ouai... t'as bien entendu. Je suis amoureux de toi. Mais tu sais, à chaque fois que j'avais l'impression que on faisait un pas en-avant, tu t'arrangeais toujours pour me faire reculer de trois pas, même si ça me blessais. Mais je suppose que tu t'en foutais complètement. Alors, dit moi. Tu m'as embrassé par pitié ? Ou alors simplement pour faire passer le temps, en attendant que ta famille et toi nous attaque ?

- Je... je...

- Ouai... c'est bien ce que je pensais. T'as rien à dire. Aucune excuse. Aucune. Pas une seule. Maintenant... j'espère franchement que tu nous foutras la paix, a moi, et ma famille. Sinon je te jure que la prochaine fois, je n'hésiterais pas à attaquer. Je lui tourne le dos, mais je me stoppe, et fais demi tour.

- D'ailleurs, tu te demandais pourquoi ma mère m'a appelé Chikara. Dit toi que je fais ça simplement pour venger le fais que vous avez traumatisé ma petite sœur à vie.

Je lève le bras et le lance violment de la gauche à la droite. Matt est projeté loin du large. Bien sûr, je l'aime quand même, alors, je fais attention, et le protège de la vitesse, mais je le lâche en plein milieu du lac. Je l'aime tellement que j'en es mal au cœur. Mais je n'ai pas le choix. C'est soit lui, soit ma famille. Bien sûr, la question a mes yeux ne se pose pas.

Dark Magic, Dark Love...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant