02. Hafsa

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C H A P I T R E  02 : H A F S A
















Après la prière de Maghreb, je quittais la mosquée et me mis en route vers nos tentes. Le ciel était tapissé d'étoiles scintillantes, et la lune veillait silencieusement. Quelques enfants s'amusaient en cachette, profitant de cette belle soirée.

Je m'arrêtai brièvement pour les observer, admirant leur insouciance malgré la pauvreté qui nous entourait. Un léger sourire naquit sur mon visage .

— Je te cherchais dit-elle toute essouffler .

Je me retournai et croisait le regard de ses grands yeux noirs .

— Respire Bintou , je suis là !!  répondis-je

— Oui, je t'ai vu, tu n'es pas invisible. Rends-moi un service s'il te plaît.

— Ah non, Bintou, tu ne vas pas encore une fois me mêler à tes plans foireux.

— Je te promets que celui-là n'est pas un plan foireux.

— Parle dans ce cas !!

— Je dois sortir, et il faut que tu m'aides.

— Comme d'habitude quoi. Mais tu étais déjà sortie, n'est-ce pas ?

— Je sais... Mais je dois voir quelqu'un, c'est urgent.

— Tu ne m'avais pas promis qu'aujourd'hui tu allais m'apprendre à lire ?

— Je te promets que je me rattraperai demain, mais je dois vraiment y aller. Et s'il te plaît, garde mon pagne pour moi.

— Bintou !! m'exclamai-je.

— S'il te plaît, tu sais que je ne peux pas sortir avec cette tenue, compte tenu de toutes les commères qu'il y a ici.

— Tu sais que je n'aime pas ça.

— Je t'en prie. D'ailleurs, tiens, j'ai quelque chose pour toi.

Elle sortit de son sac un petit sachet noir puis en extirpa une paire de chaussures et me les tendit.

— Bintou, J-je ne peux pas accepter, dis-je vraiment gênée.

— Garde le silence, prends-le. Il n'y a pas de gêne entre entre nous. Et prends ceci aussi, dit-elle en me tendant quelques billets, cache-les bien pour que ta mère ne les voie pas, et va acheter de quoi manger.

Je me sentais tellement embarrassé par cette situation, mais je savais que c'était elle, et jamais elle ne m'offrirait quelque chose avec une  mauvaise arrière-pensée . Elle était ainsi, généreuse, partageant souvent ce peu qu'elle avait avec les autres.

Son aide signifiait plus que des mots ne pouvaient exprimer. Avec un sourire chaleureux, je portais les chaussures à mes pied et prenait les billets et les cachait soigneusement dans ma poche.

— Merci, Bintou, murmurai-je, submergée par la gratitude. Je vais aller acheter de la nourriture tout de suite.

Elle hocha la tête,

Les larmes d'une mendiante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant