Cette idée m'a été soufflée par Juliettelovegood777.
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Dans la maison de Miss Ramier, le 8 juin 1703, les particuliers s'ennuyaient ferme. Pendant que Briac, Boris et Ernest glandaient dans le canapé, Azilis triait sa collection de figurines de bois qu'elle s'amusait à sculpter depuis quelques temps et Elisa fouillait dans les placards du salon à la recherche d'une activité susceptible de la distraire.
« Dis, tu cherches quoi au juste ? demanda Boris en se saisissant d'un coussin qu'il s'amusa à faire tourner sur son index. Parce que j'ai déjà tout inspecté, il n'y a aucun fiancé potentiel qui se cache dans la maison.
La jeune fille serra les dents.
- Hahaha, très drôle Boris. Je vois que tu fais des progrès en terme d'humour.
- Tu dis ça mais je suis sûr que tu aimerais avoir un amoureux.
Elisa s'apprêtait à lui lancer une réplique cinglante mais Azilis la devança.
- C'est étrange mais moi, je ne vois pas souvent la couleur des tiennes d'amoureuses.
Boris se renfrogna.
- C'est parce que...
Il s'interrompit et se mordit la lèvre comme s'il regrettait d'avoir trop parlé.
- Parce que quoi ? insista Azilis en lui souriant narquoisement.
- Je... Rien, laisse tomber »
Et il quitta la pièce en tapant des pieds et claqua la porte derrière lui avec colère. Azilis ricana, fière d'avoir pour une fois réussi à clouer le bec à cet arrogant de première. Elisa leva les yeux au ciel puis reprit ses fouilles. Soudain, elle s'arrêta et se tourna vers ses camarades.
« Dites les gars, vous savez ce que c'est que ça ? demanda-t-elle en désignant quelque chose coincé dans une petite interstice entre la cheminée et le mur.
Les trois autres, avides de tout ce qui pourrait les faire sortir rien qu'un moment de la monotonie de leurs journées, se levèrent pour venir la rejoindre. Un morceau de papier qui semblait vieux de plusieurs dizaines d'années se trouvait là. Il était vierge de toute écriture.
Ils le scrutèrent un moment, se demandant ce qu'ils devaient faire puis lentement, Elisa le retira de sa cachette. Elle échangea un regard interrogateur avec ses camarades qui hochèrent un à un la tête. Alors seulement elle retira l'un de ses gants de satin blanc. Du bout des doigts, elle effleura la matière rêche du papier à la recherche de son passé.
Quand sa particularité se mit en marche, ce fut comme si elle se faisait aspirer par l'objet. Elle glissait à l'intérieur de lui de façon inexorable. Même si elle l'avait voulu elle n'aurait pas pu faire demi-tour. La jeune fille poussa mentalement son esprit à creuser plus profond et elle s'enfonça dans un tunnel sombre. Au fur et à mesure de sa progression, les parois obscures du tuyaux devinrent floues, puis des images apparurent. Enfin, auraient dû apparaitre.
En effet, au lieu de la multitude d'informations que lui transmettaient normalement ce genre de pratique, elle ne percevait ici d'une étendue marron. Cela dura longtemps. Si longtemps qu'Elisa commença à paniquer. Serait-elle coincée à l'intérieur de ce petit bout de papier jauni ? Et puis la vue changea enfin et une image de métal pointu apparu. Il transporta l'objet au milieu d'un espace que la particulière n'eut pas le temps d'identifier puis le déposa dans la cavité où elle l'avait trouvé un peu plus tôt.
Ensuite plus rien.
Confuse, Elisa se retira pour reprendre place dans son enveloppe corporelle. Ses amis attendaient déjà son compte rendu mais elle ne savait absolument pas quoi leur dire.
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.・✭ Histoires de particuliers
FantastiqueQuand on vit exactement le même jour depuis plusieurs dizaines d'années, on serait tenté de croire que l'ennui et la monotonie sont de mise. Mais c'est sans compter sur l'inventivité - et quelques fois la bêtise - des enfants particuliers qui peuple...