Chapitre 11
La morosité d'Eva ne la quitta pas jusqu'au soir malgré les tentatives d'Allison pour lui rendre le sourire. Cette réunion lui avait vraiment miné le moral.
Le retour à la maison fut accueilli comme une bénédiction pour les deux femmes qui pouvaient enfin se retrouver dans leur cocon loin de leurs problèmes...du moins aussi loin qu'elles le pouvaient. Elles se sentaient en sécurité dans leur maison malgré la trop maigre protection policière selon Eva.
Elle rejoignit sa compagne sur le canapé, soulevant ses jambes elle s'assit à ses côté et les reposa sur les siennes. Ses doigts se mirent à parcourir le galbe de ses mollets, passa sur les chevilles et vinrent masser la plante de ses pieds la faisant soupirer d'apaisement. Elle resta quelques instants à la masser puis revint le long de sa jambe avec de douces caresses.
— Ça va ?
— J'ai connu mieux, avoua Eva en soupirant. Tu aurais vu leurs visages, à tous. C'était comme si soudainement j'étais devenu une sorte d'extraterrestre. Ils savent tous et je sais très bien qui les a renseignés.
— Tu regrettes ? s'inquiéta immédiatement Allison.
— Bien sûr que non ! C'est juste que...j'aurais aimé que ça se passe autrement pour nous. Je n'ai ni l'envie ni l'énergie de me justifier sur mes choix de vie, surtout lorsque cela touche MA vie personnelle.
— Est-ce que ça pourrait porter préjudice à ta position ?
— Non je ne pense pas. S'ils ont envie de me virer de mon poste il faudra trouver mieux qu'une aventure avec une femme. Ce n'est pas un motif valable pour une révocation.
— Alors qu'est-ce qu'il ne va pas ?
— J'ai eu l'impression d'être remise en question, les chiffres ne sont plus aussi bons qu'ils devraient l'être, je passe moins de temps au travail afin de me rendre disponible pour ma famille. Les ventes de magazines ont chuté ce dernier mois, les produits aussi se vendent moins, nos actions valent moins. La crise passe partout et je ne fais pas exception.
— Tu fais un boulot monstre pour cette entreprise, faudrait être idiot pour ne pas le voir.
— J'y ai déjà pensé tu sais ?
— A quoi ?
— A laisser l'entreprise à un autre.
— Tu as peur de devenir comme ta belle-mère ? Tu sais je ne pense pas que tu puisses devenir un jour comme elle. Tu es beaucoup plus raisonnable qu'elle.
— Peut-être. Tu as probablement raison.
La migraine d'Eva semblait s'adoucir au fur et à mesure qu'Allison glissait ses doigts sur elle. Lorsqu'elles n'étaient que toute les deux comme ça, elle oubliait presque qu'elles avaient des montagnes à gravir avant d'être pleinement heureuses. Elle parvenait à savourer le moment présent, ce qui pouvait être considéré comme un miracle contenu des circonstances.
Retirant son bras de devant ses yeux, elle les posa sur le profil d'Allison. Sa douce Allison dont les yeux dans le vague l'inquiétèrent un peu. A quoi pouvait-elle penser ? Elle espérait qu'elle pensait à la même chose qu'elle, leur avenir. Car pour Eva il n'y avait pas d'avenir si Allison n'en faisait pas parti. Elle ne regrettait pas son choix de ne pas avoir céder à ses frayeurs et d'être restée à ses côtés même si elle aussi avait peur de ce qui pourrait se passer dans les jours à venir. Ne pas avoir peur serait stupide, cependant l'idée même d'abandonner son Allison lui était insupportable.
— Aide-moi à me relever, demanda-t-elle en tendant la main.
Allison la hissa avec peine sur ses genoux. Lorsqu'elle fut bien assise, Allison posa la main dans le creux de ses reins afin de la maintenir contre elle alors que les bras d'Eva s'enroulèrent autour du cou de sa blonde et qu'elle l'embrassa. A cause de cette cascade la jupe d'Eva était presque entièrement remontée, Allison en profita largement pour caresser de son autre main ces cuisses offertes, envoyant une onde de chaleur à travers le corps de la brune. Elle avait eu envie de faire l'amour à Allison toute la journée. Depuis qu'elle l'avait rencontrée, elle avait eu ce fantasme de la faire sienne sur son bureau.
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Extra Shot
RomanceAllison Cain et Eva Lewis n'ont à priori rien en commun. Pourtant lorsque leurs chemins se croisent l'attraction est si forte qui leur est impossible d'y résister. Les remises en question d'une vie entière, les frayeurs d'une femme peu confiante en...