Chapitre 12

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       - Kiara ! Je suis si contente que tu sois venue !

Alix était si pâle dans sa blouse d'hôpital, sa peau était contusionnée par endroits, des cernes noires pesaient sous ses grands yeux couleurs lapis, ses lèvres étaient gercées et elle paraissait déjà amaigri ; néanmoins entre toutes les filles du lycée, même à cet instant, elle restait la plus jolie. Kiara lui adressait un léger sourire, qui se voulait réconfortant mais qui en réalité cachait de la honte et de la colère, quant à imaginer son amie en rivale indétrônable.

- Ne restes pas dans l'embrasure de la porte voyons, entres ! Tu as une petite mine aujourd'hui, que se passe-t-il ?

Kiara était restée interdite face à la superbe Alix, toujours rayonnante même en pareille situation, comment cela était-il possible. Néanmoins elle avait été soulagée de la voir arborer son sourire angélique, car cela voulait dire qu'elle était préservée de sa trahison, qu'elle était toujours la Alix d'hier, alors que Kiara se sentait déjà une autre, et cette sensation était si désagréable qu'elle était ravi de préserver son amie de cette souffrance.

- Ho ce n'est rien, c'est mon allergie au pollen qui revient.

- En novembre ?

- Ho tu sais on ne soupçonne pas toutes les particules de pollen qui persistent dans l'air en automne !

- Si tu le dis, après tout, de nous deux c'est toi la scientifique.

À peine avait-elle franchie la porte qu'elle sentait un regard rivé sur elle, mais ce n'était pas celui d'Alix qui venait de découvrir un scoop people sur son téléphone ; c'était celui de Maël. Il se tenait à sa droite, debout au pied du lit d'hôpital, en le voyant elle se stoppa net, quelque chose dans son regard l'intriguait, certes il avait l'air gêné par sa présence mais une lueur toute autre luisait dans ses yeux, un certain regret, peut-être même de la tristesse. Ils échangèrent un regard confus, les larmes commençaient à monter aux yeux de Kiara, mais la haine l'étreignait bien plus fort que la tristesse encore, elle n'oublierait jamais comment Maël l'avait jeté aussi froidement qu'un vieux jouet auquel on accorde plus aucune importance.

- Hé bien dis donc vous en fait des têtes d'enterrement vous deux ! Moi qui me faisais une joie de revoir mes deux êtres humains préférés, je suis si déprimante à regarder ? S'esclaffa Alix.

- Pas du tout mon cœur, c'est simplement que... Heu... Hum...

- C'est simplement qu'on s'inquiétait tellement pour toi Alix ! Je crois qu'on ne s'est pas encore remis des événements survenus à l'asile, néanmoins on a fait une découverte avec, hum, ton petit ami, et on ne savait pas si l'on devait t'en parler aujourd'hui, c'est peut-être trop tôt avec ce que tu as subi, on comprendrait que tu ne veuilles plus reparler d'Elisa.

- Pas du tout ! Je veux tout savoir ! Je suis tellement déçue d'être bloquée dans ce lit et de ne pas pouvoir vous aider alors que vous vous donnez tant de mal pour récolter des informations sur cette mystérieuse Elisa.

Se donner tant de mal, malheureusement Alix n'imaginait pas un quart de seconde comment récolter des informations sur cette affaire avait été éprouvant pour Kiara, mais dans un sens tout autre que le dur labeur que se figurait Alix. Quant à Maël il restait silencieux, inerte, il semblait absent et pensif à la fois ; c'est donc Kiara qui au bout d'un silence gêné qui commençait à s'installer, se décida à prendre de nouveau la parole.

- Une fois que ton père se soit décidé à passer ta porte, Maël ayant été officiellement expulser de l'hôpital par ses soins, nous nous sommes rués vers son bureau, coup de chance il était resté ouvert ! Là je me suis mise en quête de trouver les plus anciens dossiers mais le tiroir métallique les abritant était fermé à clé. On commençait à désespérer Maël et moi, mais pile à ce moment, figures toi que ton père...

Le terrible secret de LassererOù les histoires vivent. Découvrez maintenant