Chapitre 5

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        Il était 23 heures, après avoir dîné et feint de travailler sur un gros projet scolaire pour la soirée, demandant aux parents de Kiara de ne pas être dérangées, les deux jeunes filles avaient enfilées de gros sweat-shirts noirs à capuches, munies de lampes torches et de tout un attirail de gadgets électroniques, qu'avait acquis Kiara sans jamais sans servir, trop froussarde finalement à ce moment là pour se décider à partir pour une exploration en quête d'esprits. Elles se préparaient à sortir en cachette de la maison, la Kiarix Cave possédant une petite fenêtre donnant sur le jardin. 

Rampants pour pouvoir s'extraire de l'habitacle, elles enfourchaient de vieux vélos stockés au garage, qui n'avaient pas servi depuis un bon bout de temps à en croire l'état des pneus... Néanmoins ça ferait l'affaire, dans tout ce bazar ce serait beaucoup trop long et trop bruyant de remettre la main sur la pompe pour les regonfler.

- Tu te souviens, on adorait ces vieilles bécanes, on partait faire le tour des étangs avec, ramenant toujours de nos expéditions toute sorte d'insectes dans des bocaux, je me souviens de la fois où on avait trouvé un gros crapaud tout gluant aux yeux globuleux immondes, tu avais été voir ta mère en lui disant que tu t'étais trompé, folle de rage tu lui hurlais que les princes charmants n'existaient pas finalement, elle avait reçu en pleine figure le monstre que tu aurais espéré prendre pour époux ; je me souviens de sa tête, de son cri aigu, elle gesticulait en demandant à ce qu'on retire cette chose d'elle, c'était hilarant ! À partir de ce jour là on n'avait plus le droit de ramener nos trouvailles dans l'enceinte de la maison.

Kiaria avait totalement omis ce souvenir de sa mémoire mais maintenant que son amie venait de l'évoquer, elle se rappelait ces jours pluvieux de mars près du marais, et sa douce mère qu'elle avait effrayé. La vie était si belle et si simple à cette époque, leur seule réelle préoccupation consistant à choisir qui d'elle deux se dévouerait à porter l'immonde k-way orange fluo que la mère de Kiara avait acheté durant les soldes car il n'en restait qu'un noir mais que toutefois il en fallait deux,

Mes chipies favorites, regardez comment vous êtes jolies, et comme ça vous ne me ferez plus de vilaines taches de boue sur vos vêtements ! ;

Ça faisait du bien de revoir la Alix d'avant, celle qui finissait toujours par prendre l'immonde sac-poubelle orange,

Tant pis si Jonathan répète ça à tout le monde à l'école, tant que je peux capturer le plus joli des orvets avec toi!

Pédalant sur leurs tas de ferraille au clair de lune, Kiara croyait revoir la petite fille aux cheveux blonds en bataille, la fille qu'elle avait toujours aimée le plus au monde. Elle s'en voulait de ne pas l'avoir soutenu davantage, Alix ne l'avait jamais empêché de traîner avec la bande et d'ailleurs eux non plus, son amie lui avait proposé des tas de sorties mais c'était tellement différent de ce qu'elles avaient l'habitude de faire, Kiara c'était brusquée rejetant toutes ses offres, elle c'était montrée rude ; et quand Alix lui avait avoué timidement son premier baiser avec Maël, requièrent son soutient pour lui dire que tout se passerait bien, qu'elle pouvait compter sur elle pour lui rapporter ses histoires de cœur, elle c'était immédiatement offusquée de la savoir en couple avec le fils Willer.

Elle méritait bien mieux que ce toquard, elle en était même venue à lui organiser un rencard avec son voisin Antoine, le petit bourge coincé du lycée ; Alix n'avait rien dit de particulier mais n'en pensait pas moins, elle était déçue que son amie croit si peu en leur avenir à Maël et à elle, mais elle avait accompagné Antoine au cinéma, se voyant mal poser un lapin à ce gentil garçon avec qui elle c'était toujours bien entendu et qu'elle savait qu'il l'avait toujours aimé en cachette. Depuis cette soirée Alix et Kiara c'étaient de moins en moins cotoyées, Alix devenant distante, ne confiant plus ses journées à Kiara, se contentant de messages lui déclarant qu'elle n'avait rien fait de spécial. Kiara c'était sentie abandonnée et n'avait pas cherché à retourner vers son amie, mais aujourd'hui elle comprenait qu'elle aussi avait ses torts quant au gouffre qui c'était formé entre elles.

Le terrible secret de LassererOù les histoires vivent. Découvrez maintenant