Chapitre 15

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        - Hey Maël.

Kiara avait mis toute la bonne volonté du monde pour prononcer ces deux mots sans pleurer, esquissant un petit sourire qui très vite se déforma en une grimace ; bon bah pour ce qui est de ne pas sangloter en reniflant de manière très glamour au téléphone, on repassera.

- Kiara tu pleures ? Que se passe-t-il ?

- J... Je... Mes... Pa... Parents... Ils... m'...

- Écoutes Kiara je ne comprends rien à ce que tu me racontes, ouvres moi la fenêtre du sous-sol, j'arrive dans 10 minutes.

À peine eut-il fini de prononcer sa phrase, que Maël avait déjà raccroché pour se mettre en route. Kiara se trouvait toujours recroquevillée, en boule autour de son oreiller, complètement trempé depuis le temps qu'elle c'était mise à pleurer. Maël qui semblait dans un premier temps décontenancé, ne sachant trop que faire face à cette fille affligée ; ou plutôt ne sachant quelles limites il était préférable qu'il ne franchisse pas, se dirigea néanmoins vers la jeune fille pour la prendre dans ses bras, celle-ci s'y écroula, ne manquant pas d'étaler toute sa morve sur la veste en cuire sombre du jeune homme.

- Hey ma belle, si tu me disais ce qui te mets dans cet état ? Je ne vais pas te laisser lustrer mes fringues avec tes crottes de nez toute la soirée.

Un léger gloussement filtra des lèvres de Kiara, mais elle n'arrivait pas à stopper la totalité de ses soubresauts. Après s'être apaisée encore un peu dans les bras musclés de Maël, Dieu qu'il est sexy, Kiara se détacha de quelques centimètres pour lui faire face, son regard rougi planté dans le siens, interrogateur.

- J'ai un frère caché ! Je hais ma mère tu ne peux pas savoir !

Kiara se remis en boule quand Maël éclata de rire.

- Putain c'est quoi ton délire Maël ? Si c'est encore pour te foutre de ma gueule, t'as vraiment pas choisi le bon moment ! On peut strictement rien te confier à toi ! Tu ne sais pas être sérieux plus de deux secondes !

- Calmes toi Kiara, tout va bien, ok ? Je rigole simplement parce que toutes les commères du village vont s'en donner à cœur joie d'apprendre que ta mère, l'exemple parfait de la fidélité, n'en est finalement pas un.

- Comment oses-tu parler de ma mère en ces termes ? Je n'ai pas besoin de leçons de morales, ou que tu rabaisses ma famille ! J'avais besoin de ton soutien, mais comme d'habitude je suis trop débile de penser que tu puisses m'en apporter.

- Hé, Kiara je m'excuse, c'est toi qui a rejeté la faute sur ta mère en première, je n'ai fait que de me placer de ton côté.

La hargne habituelle de la jeune fille, quand elle est en compagnie du jeune homme, avait redoublée.

- Oui... Enfin, non ! Il n'y a que moi qui puisse parler de ma mère comme ça !

- D'accord, d'accord, c'est compris. Mais ne te mets pas en colère comme tu le fais, ça ne sert à rien le mal est fait. Et puis en vrai, c'est pas plutôt une bonne nouvelle d'apprendre que tu as un frère ?

- Non ! Ce n'est absolument pas une bonne nouvelle ! Il a deux ans de plus que moi, il va se croire tout permis ! En plus il veut venir habiter quelques-temps à la maison, et vu qu'il n'y a pas de chambre de libre, je suis certaine que je vais devoir lui céder la Kiarix Cave !

- La Kia quoi ?

- La pièce où l'on se trouve, idiot !

- Et alors, ça fait quoi si tu lui passes cette pièce quelques-temps ? Tu caches peut-être tes canards en plastiques dans la commode ?

Le terrible secret de LassererOù les histoires vivent. Découvrez maintenant