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Flash Back

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Flash Back

Je cours au cœur du grand marché en fuyant les autres enfants. Je réussis à les semer, je m'arrête de courir et marche entre les grands. Mon ventre gargouille, j'ai très faim. J'ai très envie de goûter à tout les fruits du marché, mais Jeddi m'a interdit d'y touché !

- Dégage de là toi

Je tombe à terre, un méchant monsieur me pousse. Je pleure et il m'attrape par les cheveux en me relevant.

- Va dire à ton grand-père qu'ici c'est la terre de mes ancêtres, batarde.

Il me relâche et je trébuche. Ma sandale est coupée et mes habits sont pleins de boue. Je pleure de nouveau, Jeddi va me gronder. Je cours en sortant du marché. Je traverse la rivière et traverse les champs. Je monte sur une petite colline en pleine forêt et j'arrive à notre cabane. Je pousse la porte en paille.

Jeddi est en train de prier, il m'a dit que quand il fait ça, il est en train de parler à Dieu et qu'il ne faut pas que je le dérange.

Mais mon genou saigne, et j'ai mal car j'ai une bosse sur le front. Alors je pleure en silence en attendant que mon grand-père termine sa prière.

- Pourquoi tu pleure Anjali ?

Moi - Jeddi j'ai mal au genou, regard il saigne.

Il s'approche de moi et sèche mes larmes. Il déchire un bout de son pull et prend un peu d'eau pour nettoyer mon genou. Puis il me fait un bandage avec son bout de tissu.

Jeddi - Qu'est-ce qu'il s'est passer Anjali ?

Moi - Je courais parce que les autres enfants, ils voulaient me taper, ensuite je suis rentré dans le marché. Un monsieur m'a poussé et je suis tombé. Il m'a dit de te dire qu'ici c'est la terre de ses ancêtres.

Mon grand-père ne répond pas. Il me soigne et me porte. Il me met sur son torse, et lui s'allonge au sol. Il caresse mes cheveux en récitant des verset du Coran.

Moi - Jeddi, pourquoi les gens nous font du mal ?

Jeddi - Parce que nous aimons Allah.

[...]

Aujourd'hui j'ai 20 ans. Rien n'a changé, absolument rien. Jeddi et moi nous vivons toujours dans cette cabane en plein forêt, en ayant à peine de quoi se nourrir. Là méchanceté et la discrimination envers nous sont toujours présentées. Notre crime ? Nous sommes les seuls musulmans dans un village d'hindous. Mais je pense qu'il y'a bien plus que ça, il y'a un autre problème.

Depuis petite mes journées ne riment que par cour d'Arabe, prières, lecture du Coran et tâches ménagères dans la rue afin d'obtenir de quoi manger. Les gens ici sont extrêmement mauvais et violent. Mais Dieu est bien plus Grand, alors je patiente.

Je n'ai ni de mère, ni de père. Je n'ai que mon grand-père. Il se fait vieux, et il est malade. J'ai peur qu'il parte, lui aussi...

Jeddi - Anjali, où va-tu ?

Moi - Je vais chercher à manger

Jeddi - Il reste quelques pommes, restes mon ange, j'ai peur pour toi.

Moi - Ne t'en fais pas Jeddi, il ne m'arrivera rien

Il se lève et cherche quelque chose. Il trouve un carnet et me le tend. Il me dit tout en souriant d'un air triste :

Jeddi - C'est les mots de ta mère en ton égard. Trouves- toi un moment, isoles-toi et lis-les.

Je le prend dans mes bras en lui promettant de revenir au plus vite. Je traverse la forêt et arrive au village. Je passe dans des maisons en demandant aux femmes si elles souhaitent que je lave leur linge. Trois d'entres elles acceptent en échange d'une pomme ou d'une pêche. Chaque jour j'ai envie de pleurer face à toute cette humiliation mais je le retiens. J'ai trop de fierté pour pleurer devant eux. Je ne suis pas faible, j'ai Dieu à mes côtés. Et je garde espoir, justice sera rendu ici-bas ou dans l'au-delà.

Une fois fini, je marche pour me rendre derrière le village sur un vieux rail de train abandonné, je m'installe et ouvre le carnet, le cœur palpitant.

« As Salam Aleykûm Anjali. Je suis Asrar, ta mère. Je sais que tu te demandes où je suis, où même qui je suis. Laisses moi te raconter ma vie, mon combat. Je suis née dans le même village que toi, mon père ( ton grand père ) est pakistanais et ta grand-mère est indienne. Tous les deux sont musulmans. »

Alors que je m'apprêtais à lire la page suivante. Les cloches du temple ralentissent, et des cris surgissent. Il a dû se passer quelque chose ! Je ferme le carnet et me lève à toute vitesse. Je cours jusqu'au village et là mon cœur s'arrête.

La forêt est en train de brûler.

AnjaliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant