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Je hurle de toute mes forces

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Je hurle de toute mes forces. Jeddi est dans la forêt sûrement dans la cabane ! Je bouscule tout le monde, et cours vers la forêt mais les pompiers m'arrêtent.

Moi - LÂCHEZ-MOI ! MON GRAND-PÈRE EST DANS LA FORÊT !

- Mademoiselle calmez-vous, la situation est beaucoup trop dangereuse et hors contrôle.

Moi - MAIS MON GRAND-PÈRE EST DANS LA FORÊT ! IL VA MOURIR !

Je les frappe de tout mes forces telle une hystérique, mon grand-père est dans cette forêt, et personne ne fait rien.

Moi - AYEZ PITIÉ ! PAR DIEU TOUT-PUISSANT ! AYEZ PITIÉ ! MON GRAND-PÈRE, MA SEULE FAMILLE EST DANS SES FLAMMES ! JE VOUS EN SUPPLIE FAITES QUELQUE CHOSE !

Je tombe à genoux, c'est un cauchemar ! Ils me regardent tout jouissants de ma situation !

Une main vient se poser sur une épaule, je me retourne et je vois une femme. Elle me redresse et me prend dans ses bras. Je m'écroule sur elle, et la serre très fort dans mes bras. Mon cœur saigne, je suffoque, je n'y crois pas !

Moi - Il ne mérite pas une mort comme cela ! Il ne le mérite pas, pas lui !

Je pleure tout en regardant les flammes qui ravagent pratiquement toute la forêt. Je suis maintenant seule, ne pouvant compter que sur moi-même.

Ma vie tout entière a été ravagé par cet incendie. Mon enfance, et mes souvenirs sont parties en fumées. Jeddi est parti dans ses flammes, lui qui souhaitait qu'on le lave et qu'on prie sur lui à sa mort. Lui qui souhaitait être entouré. Lui qui avait appris le Livre par cœur et qui souhaitait aller à la Mecque. Lui qui m'a élevé, nourri, habillé, soigné, consolé. Lui qui a été ma mère, mon père, ma sœur, et mon frère à la foi.

C'est mon cœur entier que brûle ce feu. C'est mon cœur qui souffre, qui agonise.

Je tremble, je ne sens plus rien, je n'entend plus rien si ce n'est mes pleurs et mes battement de mon cœur. La nuit tombe et je suis toujours à ma place, pleurant toutes les larmes de mon corps et en regardant le feu, impuissante.

Je n'ai pas fermer les yeux de la nuit, je n'avais plus les larmes et un horrible mal de tête prend place. Le feu a brûler toute la nuit, il a ravagé toute la forêt, il ne reste plus rien.

Ma peine est immense, la douleur est indescriptible. Je n'ai aucun mot pour qualifier l'état de mon cœur. Je ne trouve plus le sommeil, je n'ai plus aucune pensée,!je suis vidée de tout les sentiments, de toute force.

Des jours passent, trois jours plus précisément, que je suis dans le même état. Assise au même moment endroit sur le jour du drame, en pleurant, en espérant que Jeddi reviens. Je me fais du mal à espérer son retour, pourtant je le sais, il ne reviendra pas.

Trois jours, que je suis assise ici, sans boire, ni manger. Sans dormir, ni bouger. Trois jours que je pleure la mort de l'être le plus important de ma vie. Trois jours que j'ai le cœur qui brûle et ma tête en feu, sans que personne ne me viens en aide. Son visage me hante, son rire, son sourire. Et sa voix surtout, elle me hante tellement, lui qui avait une si belle voix pour réciter les plus belles paroles.

- Elle ne peux pas rester ici comme cela. Ça fait maintenant trois jours qu'elle est assise ici.

- Laissez la mourir de chagrin ici. Voilà ce qui arrive lorsque est un mécréant.

Je les entend se moquer de moi. Je hais du plus profond de moi de mon âme ces habitants. " Haïr " est bien plus petit a leur égard. Pourquoi tant de haine envers un vieux homme et sa petite fille ? Qu'avons nous fait ? Est-ce un crime de croire en une autre religion qu'eux ? Est-ce un crime d'adorer un autre Dieu ? N'est ce pas un droit, un choix, une liberté ? Au delà des religions, n'ont-t'ils pas de cœur, pas d'âme, pas de consciences ou même une pointe d'humanité en eux ?

Le vent souffle, et il fait tourner les pages du carnet de ma mère. Je le prend et sert contre moi. J'ai besoin de chaleur humaine, j'ai besoin d'amour et de compassion. J'ai besoin de soutient, d'une épaule sur laquelle je peut pleurer. Je vais pas tenir longtemps, mon corps ne va pas tenir.

J'ouvre le carnet et reprend la lecture, le cœur noyé dans le chagrin.

« Je suis née à l'époque où la guerres entre les deux religions débute. Nous étions une famille de paysans pauvres ayant pour seule richesse : Dieu. Nous étions très croyant, le cœur totalement pour l'Islam. Nous étions les seuls musulmans dans un village
d'hindous. Au début nous vivions paisiblement, puis la haine s'est installée au sein du village »

Le vent souffle très fort, une feuille tombe du carnet avec comme mots :

« Rend toi en ville Anjali, à la première banque et demande à voir Kheira Khan »

AnjaliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant