𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴•𝟷𝟺

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Tic, tac, tic, tac, tic, tac.

Je n'entendais plus de crie, plus rien, mais seulement l'horloge dans ma chambre qui semblait au fur et à mesure des secondes devenir de plus en plus forte.

Quelques heures plus tôt :

Il le sortait de la chambre, sur un brancard, emballé dans un sac mortuaire. Sa famille venait d'arriver, la mère ne pleurait pas mais je pouvais bien voir la détresse dans ses yeux, elle avait envie d'hurler à la mort. Mais elle devait rester fortes pour les deux petites jumelles à ses côtés pleurant à chaudes larmes en voyant leur père mort dans un sac.

C'était en voyant ce genre de scène, que la mort me terrifiait. Non parce que je ne serais plus là, mais parce que je sais que mes parents seront détruits.

Il y a deux ans en arrière, j'avais décidé de m'éloigner d'eux. Je ne sais plus ce qui m'était passé par la tête à ce moment-là, mais j'avais pensé qu'en m'éloignant d'eux leur douleur serait moins grande et faire en sorte que ma perte ne soit pas aussi brutale. Mais évidemment, cela n'avait servi à rien, ils sont mes parents et que j'essayais ou non de m'éloigner d'eux, rien ne changerait. Ils m'aiment et le jour où je mourrais sera probablement l'un des pires jours de leurs vies.

Enfin, je me retrouvais avec le docteur Spencer dans son bureau. Celui-ci ne faisait que me poser des questions, et c'était à peine si j'écoutais ce qu'il me disait. Je ne faisais qu'hocher la tête et de regarder le mur blanc derrière lui. Je n'étais pas très bien, mes pensées étaient tournées sur ce qu'il c'était passer dans les couloirs un peu plus tôt. J'avais vu un homme mourir, j'avais vu une famille détruite. Et j'avais terriblement mal au cœur. La mort nous sépare de notre famille, nos amis... des gens qu'on aime. C'est juste terrible. Personne ne devrait assister à la perte d'un être que l'on aime du plus profond de notre âme.

- Charlie ?! Le docteur Spencer m'appelait et me sortait par la même occasion de mes pensées. Je relevais la tête vers lui, et il afficha une mine inquiète.

- Charlie tu vas bien ? Demanda-t-il.

- Si je vais bien ? Un rire nerveux s'échappa de mes lèvres.

Je me levais de cette foutue chaise sur laquelle j'étais tout le temps, les bras le long du corps et un poing serré.

- Toujours cette fichue question, n'est-ce pas ?! Je le sais, qu'un jour je mourrais, tout le monde meurt, c'est comme ça ! Mais je suis né avec un cœur de merde ! Et je ne peux absolument rien faire pour ça. Je ne peux pas profiter de ma vie comme je l'entends, parce qu'il suffit d'une seule seconde, d'une seule et insignifiante seconde pour que ma vie s'arrête. Alors non... je-je ne vais pas bien. Ça ne va pas putain ! Je m'arrêtais, complètement essoufflé, ma poitrine bougeant rapidement.

- C'est vrai. Tu as raison, toujours cette question. Dont d'ailleurs la réponse n'a jamais de sens, puisque quand quelqu'un te la pose, tu mens à chaque fois. Tu ne vas pas bien, alors cesse de dire le contraire à tout le monde pour commencer, je t'assure qu'après tu te sentiras sans doute un peu mieux. Ensuite, oui tu ne peux pas faire les mêmes choses que les personnes normales de ton âge font parce que justement... tu n'es pas normal. Tu n'es pas comme eux, tu n'as pas un cœur en bonne santé. Mais tu peux faire d'autres choses, il suffit de les trouver. C'est à toi de les trouver.

- Que je trouve des choses à faire ? Je rigolais amèrement.

- Trouve quelque chose que tu pourrais faire, il y en a forcément Charlie. C'est simplement à toi de trouver.

- Je ne pense pas que vous comprenez, je ne peux rien faire !

- Détrompes- toi, tu pourrais faire certaines choses. Il suffit de les trouver. Ne pense pas aux choses que tu ne peux pas faire, mais penses à ce que tu pourrais faire.

𝙾 𝙽 𝙻 𝚈 . 𝚈 𝙾 𝚄  | 𝙷.𝚂 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant