Chapitre 8 : Convocation

9 1 0
                                    

C'est à mon tour de jouer aujourd'hui. Ce matin, j'ai annoncé les nouvelles informations à nos deux jeunes recrues pour qu'ils soient au courant de l'avancée de notre mission.

Une fois au lycée, toujours en avance, j'en profite pour attraper Noah et l'isoler dans un endroit de la cours où je suis certaine qu'il n'y a ni caméra ni rien pour venir le frustrer.

Moi : Alors ? 

Il regarde autour de lui méfiant.

Moi : Tu n'es pas discret comme ça. On ne fait que parler entre nous pour les autres, ils ne peuvent ni entendre ce qu'on dit ni lire sur nos lèvres à une telle distance. 

Noah : Toi d'abord.

Je m'attendais à ce comportement vis à vis de lui. J'avais donc bien préparé mon " discours " à l'avance pour être la plus convaincante possible. Toujours avoir un coup d'avance sur son ennemi, quelles que soient ses cartes. 

Moi : Mon frère était en relation avec des trafiquants à ce que j'ai cru comprendre. C'est un de mes cousins proche de nous qui l'a entraîné dans cette affaire. C'est souvent les plus proches qui nous font faire les choses les plus folles...

Il hoche la tête comme pour confirmer mes propos. Je poursuis. 

Moi : La plupart du temps ce n'était que de simples transactions de dealers mais parfois...

Noah : Parfois...?

Il déglutit difficilement.

Moi : Parfois il se salissait les mains bien méchamment. C'était lui ou la personne en face si tu vois ce que je veux dire. Et quand tu es confronté à la mort, ton instinct de survie te pousse à commettre des actes atroces mais c'est involontaire, c'est juste l'humain qui est fait avec des réflexes primaires.

Cette partie là, c'est pour qu'il se sente compris et qu'il ose tout me dire. Au moins quoi qu'il dise, il ne se sentira pas responsable et gardera en mémoire mon speech sur l'instinct. 

Moi : Et il est arrivé que mon frère me demande de faire le boulot à sa place. 

Il baisse les yeux.

Noah : Et tu l'as fait ? 

Je hoche la tête faisant mine d'être touchée par cette révélation. 

Moi : Mais c'était trop de pression...

Je fond en larme comme on m'a si bien appris à le faire et il n'hésite pas une seule seconde, il me prends dans ses bras et me caressant le dos pour me réconforter. Je déteste qu'on me prenne pour pitié mais comme ce n'est qu'un jeu d'acteur, je garde mon sang froid.

Noah : Je sais ce que tu ressens...j'ai vécu exactement la même chose.

Je m'écarte de lui, le regard plein de larmes, je prends soin de prendre une voix brisée.

Moi : Ah bon ?

il hoche la tête tandis que les muscles de sa mâchoire se contracte. On dirait qu'un mauvais souvenir refait surface. 

Noah : Ne le répètes jamais à personne...mais...dans ton cas c'était un cousin...moi c'est mon père. 

On sursaute tout les deux lorsque la sonnerie de mon téléphone coupe court à notre conversation. Il se mord la lèvre inférieur en me lançant un regard inquiet. 

Je souffle en découvrant de qui provient l'appel. 

Moi : Désolée, c'est mon frère.

Il écarquille les yeux, essayant tout de même un peu de cacher sa détresse.

New familyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant