Chapitre 7 : Meurtre

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Après avoir terminé mes recherches, la fatigue me prends mais je ne veux pas m'endormir tant que Shean ne sera pas rentrer. Cette soirée est très importante pour la suite de notre mission et j'ai trop de question qui me ronge, je ne trouverais jamais le sommeil dans ces conditions. 

Je retourne dans la chambre de Shean et m'assois sur son lit. J'attrape la BD qu'il a sur sa table de chevet. Je crois qu'il ne l'a pas ouverte depuis qu'elle est ici. Je ne suis même pas sûre qu'il sache lire ! Je ris ironiquement, bien sûr qu'il sait lire. Je commence à feuilleter les pages.

Soudain le bruit de la porte d'entrée me fait sursauter. Par réflexe, je me lève prête à attaquer alors que je sais pertinemment de qui il s'agit. 

Après un long silence, Shean entre dans la chambre et ne semble pas surpris de me retrouver là. Il lance un coup d'oeil furtif à l'ensemble de sa chambre comme pour analyser chaque détail. 

Shean : Tu n'as pas pu t'empêcher de fouiner pas vrai ? 

Moi : Il fallait que je m'occupe l'esprit...

Il souffle mais ne répond rien. Il s'assoit sur son lit et fixe ses mains. 

Shean : Qu'est-ce que tu as trouvé ? 

Moi : Je sais...pour la photo...et ton

Shean : D'accord. 

Je comprends qu'il ne veuille pas en parler. C'est une chose dont on parle rarement entre nous. 

Moi : Alors cette soirée ? 

Shean : Déplaisante. Mais au moins je suis certain d'une chose maintenant.

Moi : Quoi ?

Shean : Ils sont bien impliqués dans de sales affaires.

Moi : Racontes moi tout dans les détails.

Shean souffle et avale difficilement sa salive. Je connais ce regard. Je le connais même trop bien pour l'avoir moi-même eu à de nombreuses reprises. 

Moi : Quoi que tu es fait, je ne te jugerais pas. Le travail c'est le travail. 

Il hoche la tête de haut en bas. 

Shean : Je me suis rendu sur le lieu comme convenu. Ils ont fouillé mon sac mais n'ont pas trouvé les armes dissimulés comme on nous l'as appris avec le double fond. Dans le doute ils l'ont quand même éloigné de moi. Ensuite ils m'ont fait une fouille rapprochée et ils ont trouvé le flingue à ma cheville droite. Bien sûr je me suis défendu en leurs rappelant que les problèmes et moi ça ne faisait pas qu'un pour rien. Ils ont voulu être certain que je sois bien de leurs côté avant de me confier quoi que ce soit....L'un d'eux m'a tendu une arme en me précisant qu'il n'y avait qu'une seule balle à l'intérieur. Ils m'ont emmené un gosse de 14 ans déjà bien amoché. Ils l'ont agenouillé et m'ont demandé de tirer. 

Je retiens ma respirations à l'entente de sa dernière information.

Moi : Ne me dis pas que c'était...

Shean : Non, ce n'est pas notre gars. 

Je souffle de soulagement. 

Moi : Tu as tiré. 

Il prend une grande respiration, plongeant sa tête dans ses mains. 

Moi : Dans la tête ? 

Il hoche un peu la tête pour me faire comprendre que c'est bien le cas. 

Moi : Il n'a pas souffert Shean. 

Shean : On ne s'y fait jamais vraiment. 

Je pose ma main sur son épaule pour le rassurer. 

Moi : Je sais...

On reste un moment comme ça avant qu'il ne relève enfin la tête, fixant un point devant lui. 

Moi : Quelles informations tu as pu récolter ? 

Il me regarde quelques secondes dans les yeux avant de détourner encore une fois sa tête.

Shean : Ils ne sont pas trop entré dans les détails. Mais j'en sais déjà pas mal pour un premier jour. Ils m'ont clairement fait comprendre qu'une personne au-dessus d'eux tirer les ficelles. Ils obéissent sans broncher. La plupart du temps ce n'est qu'en rapport avec la vente de drogue et parfois il faut se salir les mains. Ils m'ont dit que à partir de maintenant je faisais parti des leurs et que je devais être disponible 24h sur 24 en cas d'urgence. Et devines quoi ?

Je lui fais signe de poursuivre.

Shean : La fameuse personne qui tire les ficelles ne s'adresse que à Julian pour donner les ordres à tout le groupe. 

Je hoche la tête assimilant toutes les informations. 

Moi : Tu as fait du bon boulot. 

Shean détourne le regard. Je sais qu'il ressent du dégoût pour lui-même en ce moment. C'est la partie de notre métier qu'on apprécie le moins. 

Je pose une dernière fois ma main sur son épaule avant de sortir de la chambre le laissant seul face à ses réflexions. 

Quand j'entre dans la mienne, je suis surprise de trouver Loïc allongé en étoile de mer sur mon lit, en train de dormir paisiblement. Je ne l'ai même pas entendu se déplacer dans le couloir. Peut-être qu'il a un avenir dans l'espionnage finalement. 

J'observe sa petite bouille en souriant puis je le rejoins.

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