Soulmate

LIBERTY

La liste de personne à qui je souhaiterai faire passer l'arme à gauche devient au fur et à mesure de plus en plus conséquente. En comparaison, la longueur de la barbe du père Fouras passe pour une petite barbichette de trois jours.

Plus sérieusement, récapitulons ce désastre qu'est ma vie. Je me suis faite enlevée par un gros caniche enragé, séquestrée dans la maison du dit animal, ai survécu dans un lieu sans pantalon, ni intimité et où le voyeurisme n'est pas prohibé. Et me voilà, enlevée à nouveau par une bande de Néandertalien, avec plus de poil que de neurone, qui ont exigé une rançon en échange de ma liberté à notre Alpha international. Et ce très cher roi des clebs, dans toute sa splendeur a par la suite refusé catégoriquement cet échange.

Un vrai conte à chier !

Il est passé où mon beau prince charmant, faisant des pieds et des mains pour me récupérer ?! Il doit s'être perdu en route le bougre, parce que je l'attend toujours !

- Pardon ? aboye le chef.

Sale plaisantin ! Je ne t'excuse en aucun cas ! Franchement, me kidnapper aurait à la limite pu passer mais porter ta main à mon...

– Comme prévu, le lieu ainsi que l'heure de l'échange lui a été remis. Et il a refusé de s'y rendre, lui appris le messager.

Ah... Autant pour moi, cela ne m'étais pas adressée.

L'atmosphère devint de plus en plus pesante, à mesure que l'Alpha s'évertuait à contrôler sa rage. Moi même je le ressentais, alors que je n'étais pas une louve donc imaginer pour l'autre homme. Il suait comme un accro de sport -autrement dit à grosses gouttes-.

- Il se fout de notre gueule !

L'Alpha tournait comme un lion en cage en rugissant des paroles inintelligibles, faisant les cents pas en cercle, les poings serrés et le minois rouge cerise.

Si l'on partait du principe que j'avais besoin d'argent et que commettre des délits comme un enlèvement ne me posait pas de soucis, à sa place, je serais sûrement dans le même état. Après tout, se donner autant de mal afin de me kidnapper, pour que finalement la rançon de soit pas verser, cela doit bien miner le moral.

D'un mouvement du poignet, il envoya valser une chaise qui se fracassa contre le mur de la cellule à un cheveux de ma tête, me faisant sursauter comme une lapine en chaleur. Si ça continuait ainsi, j'allais devenir un dommage collatéral !

Le messager recula de quelques pas prudent, puis, il enjoignit l'Alpha à quitter la pièce afin de parler d'un autre sujet dans un endroit où il n'y aurait pas d'oreilles indiscrètes. À ces derniers mots, il jeta un coup d'œil mauvais dans ma direction.

Goujat !

Après une demi-seconde d'hésitation pendant lesquelles, j'avais pensé que mes chances étaient partit en fumée, ils quittèrent la pièce, se contentant de fermer la porte derrière eux, sans la verrouiller.

Eh eh mes cocos, ce fut là votre deuxième erreur. La première étant de ne pas m'avoir fouiller.

Je fis coulisser le couteau caché dans ma manche gauche, l'attrapant entre mes doigts avec fermeté et sectionnais la corde que je m'évertuais à effilocher avec mes ongles depuis mon réveil, d'un mouvement sec et efficace qui me surprit moi-même.

Je massais mes poignets endolories. Ma chair n'était pas à vif mais à force de me tortiller les mains dans tout les sens, la corde m'avait bien égratigné la peau et cela faisait un mal de chien. C'est le roi des clebs qui n'allait pas être content !

D'ailleurs en parlant de lui, il avait intérêt à avoir de bon argument pour m'avoir laissé au main de ses sacs de poils car pour le moment, cet idiot était tout en haut sur ma blacklist,
juste avant son maudit garde du corps.

Je couru comme je pus vers la porte, c'est-à-dire un peu gauchement.

Bien qu'elle ne soit qu'à moins de quatre mètres, elle me parue être à des kilomètres tant ma tête me tournait. Bordel ! Je tanguais comme prise d'une soudaine ivresse, me cognant à droite puis à gauche, les membres flasques et le dos voûté vers l'avant.

Ouhlala, ça tourne...

J'avais l'impression d'être un linge dans une machine à laver.

Et alors que j'allais enfin quitter cet endroit de malheur, ma main se posant sur la poignet,
quelqu'un me devança et la porte s'ouvrît d'elle même de l'extérieur.

Je faillis tomber à la renverse mais me rattrapais de justesse au mur d'à côté.

Je restai bouche bée, comme une idiote devant l'apparition divine. Un halo lumineux semblait entourer sa silhouette longiligne alors que sa tête semblait atteindre les cieux.

Je crois que je commence à délirer... C'est ça, une banale hallucination. Et puis qu'est-ce que cette mégère ferait là... Je deviens folle, c'est certain. Et si j'avais imaginer tout cela depuis le début et que j'étais enfaite toujours attachée à cette maudite chaise ?

- Eh bien, je pensais t'avoir élevé mieux que cela. Ne dis-tu plus bonjour à ta tante ?

Merde. Double merde. Triple merde. Quadruple merde.

Pitié, prêtez moi une pelle
que je m'enterre...