LIBERTY

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J'en ai vraiment assez de m'évanouir.

Je me réveille sur une zone dure, froide et humide, que j'identifie comme de la pierre.

Mes membres ankylosés me rappellent à l'ordre lorsque j'essaye tant bien que mal de ne serais-ce que de me positionnée en tailleur contre l'un des murs.

Je déplie mes jambes lentement et bouge mes orteils. Ok, tout est en ordre !

J'inspecte mon corps, et constate qu'une dizaine de bleus couvrent mes jambes ainsi que mes bras dénudées. Peut-être Kyle est-il adepte de l'art plastique ?

En moins d'une semaine j'ai à mon compteur, trois tentatives d'évasions, une tentative d'assassinat et un enfermement, car il n'y a pas de doute, je suis dans un cachot. Humide, froid, et lugubre. C'est la semaine la plus exaltante que j'ai à ce jour vécu de ma vie !

À cogiter seule, une phrase me revient en tête, " Cela t'apprendra". Est-ce cet Alpha, . . .mon âme-sœur, la cause de mon état dans la forêt ? Bien que lointain à présent, je me souviens encore de cette douleur atroce. Si c'est bien lui, je jure de lui crever les yeux et de lui écraser les couilles à l'aide d'un marteau. Je me relève, et avec la force qu'il me reste, m'accroche au barreau.

Eh, sacré connard ! Je sais que tu m'entends espèce de lâche ! Ouais c'est à toi que je parle Alpha en carton ! hurlé-je à plein poumon en secouant les barres de fer.

Non, il n'est pas là. . . par contre moi oui, et tu viens de me réveiller, murmure une voix masculine à moitié endormi.

Je suis censée savoir qui tu es ? répliqué-je froidement.

Bien sur que non, mais tu le seras bientôt poupée.

Je fronce les sourcils. Poupée ?
Il a de la chance que je sois enfermée celui là.

Tu sais ce qu'elle te dis la poupée ? D'allez crever en enfer.

— Ouh. . . tu fait mal à mon petit cœur, ironise t-il. En attendant bambina, ce n'est pas moi qui est enfermée, alors je ne ferais pas la maline si j'étais toi.

Bambina ? Qu'est-ce ? De l'espagnol  ?
Et puis qu'est-ce qu'ils ont tous dans cette meute a m'appelé par des surnoms ?!

Je retourne au fond de ma cellule en trainant des pieds.

Justement, tu n'es pas moi. Mais sinon, à part ça, ce n'est pas que je ne vous aimes pas, mais j'ai une vie moi. . . tu vois des amis, une famille, un petit copain. . . tu vois le genre ? Alors si tu pouvais me dire ce que vous me voulez, on pourrait s'arranger ! Plus vite je serais partis, plus vite tu pourras retourner à tes activités.

Ah ah ah, bien tentez bambina, mais non. Et un conseil, oublie jusqu'à l'existence de ton petit copain ou il risque de finir un appendice en moins. Et pour tes amis. . . et bien tu t'en feras d'autres !

Cela tombe bien je n'est pas de petit ami. . . par contre. . . COMMENT CELA OUBLIER MES AMIS ?! IL SE PREND POUR QUI L'ASTICOT ?!

NON MAIS ÇA NE VAS PAS BIEN ! POUR QUI TU TE PRENDS !? JE TE RAPPELLE QUE NOUS NE SOMMES PLUS AU MOYEN ÂGE, ESPÈCE D'ANUS DE POULPE ! MAINTENANT, SORS-MOI TOUT DE SUITE D'ICI !

— Eh oh, calme toi bambina. . .

— APPELLE MOI ENCORE UNE SEULE FOIS BAMBINA, ET JE T'ÉVISCÈRE ! le coupé-je rageusement.

— Il faudrait déjà que tu sortes de là pour ça, ricane t-il.

Sort un peu de ta cachette, que je puisse voir à quel tête de gland j'ai affaire, continué-je cette fois d'un. calme olympien.

Un rire grave résonne contre la pierre froide.

Pour que que tu puisse créer une poupée de moi à partir de la paille de ta cellule, grâce à tes pouvoirs de sorcière vaudou ? Sans façon, je passe mon tour.

Je marmonne des noms d'oiseaux à son encontre qui le laisse de marbre.

Sinon. . . ton "boss" il arrive bientôt ? lui demandé-je.

Quant il arrivera, tu le sauras. Crois moi.

Bizarrement, je préférais que le face-à-face avec mon âme-sœur ne se fasse pas tout de suite plutôt. . .dans longtemps, . . . très longtemps même de préférence.

Je vois. Et donc. . . comment je le saurais ?

— Tes questions commencent à m'emmerder, alors il serait préférable pour ta jolie petite tête et moi, que tu la boucles, gronde t-il.

Je soupir d'agacement.

Moins tu me répondras, plus je parlerais. Il serait donc préférable pour toi et moi, que tu me réponde dès maintenant tu ne penses pas ?

— Ferme la.

Un vrai bipolaire.

Je me recroqueville au fond de ma cellule dans la zone la plus sombre, attendant le jugement dernier, qui apparemment -comme on me l'a si gentiment dit- nous fera l'immense honneur de sa présence bientôt.

SoulmateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant